Guide en images des églises de Venise

San Giacomo dall'Orio (Santa Croce)

Eglise CHORUS

Avertissement : cette page est un brouillon à base d’images personnelles et empruntées. La mauvaise qualité sera promptement remplcée prochainement lors de mon prochain séjour, cependant les textes et le contenu restent le résultata de recherches et d’informations exactes et fouillées. Mes excuses par avance pour les images.

Histoire

Dall'Orio viendrait de alloro (laurier), il en poussait un sur le campo lors de la première église traditionnellement érigée en 979 (mais seulement documentée en 1130). Elle est dédiée à Giacomo, Jacques (Santi Jacobi). Totalement détruite par un incendie, on la reconstruit en 1149.

Elle est démolie et reconstruite en 1225 sur un plan basilical à 3 nefs, elle garde un extérieur de style roman, avec un campanile vénéto-byzantin de 1225.

En 1345 après un tremblement de terre abime tout l’édifice, ce qui conduit à de grosses modification de la structure, avec entre autres les chapiteaux intérieurs romans et l'abside centrale allongée.

Par la suite elle est remaniée de nombreuses fois. Le transept est refait à 3 arcades en style gothique. Les colonnades et chapiteaux gothique remplacent les romans d’avant. Le baptistère est intégré à l’intérieur en 1566. Des logements sont construits dans l’espace entre l'église et le campanile en 1568. La sacristie est créée en 1575.

En 1592, cela recommence, en ajoutant un transept et des éléments gothiques, La chapelle du Saint Sacrement date du 16ème. La nouvelle sacristie a été créée en 1903 sur le lieu de l'ancienne Scuola di Giacomo du 16ème siècle, à l'occasion d'une nouvelle restauration causée par la peur après l'écroulement du campanile de Saint Marc.

Si l'intérieur donne bien l'impression d'un espace bouleversé par les multiples suppressions et ajouts dans le temps, il reste malgré une certaine pénombre (sauf par très beau temps) très chaleureux, avec son plafond en carène inversée, ses recoins nombreux à découvrir, et ses œuvres de très diverses périodes, de Lotto ou Veneziano à Palma le Jeune (qui a laissé de nombreux tableaux) et Gramiccia (18ème) en font un lieu très intéressant.

Extérieur

L’église est bien plantée sur la vaste campo. Seule l’arrivée par l’ouest ne montre qu’une partie du flanc gauche.

Mais la vue au sud permet de bien voir les absides (on constate qu’elles sont de styles très différents). L’abside centrale date du 13ème siècle, avec une restauration an 1903 pas terrible sur les colonnes supérieures en pierre d’Istrie. L’abside de gauche date de fin du 16ème siècle, l’autre de 1621.

Au nord, la façade principale qui donne sur le campiello del Piovan, autrefois traversé par le rio de Sant’Agostin, correspond à la nef centrale, et même un peu cachée par la construction de la maison modeste du curé.

Le haut campanile est très visible date du 13ème siècle, il fait 4m de haut, avec des lésènes très longues. Il était détaché de l’église mais des habitations ont été construites au 16ème siècle.


L’intérieur

Le plan est en croix latine à 3 nefs. La nef centrale est séparée des deux autres par une série de 5 colonnes de chaque côté. Ces colonnes sont en pierre d’Istrie, sans pieds (comme les édifices romans de la lagune), et les petits chapiteaux du 14ème siècle sont à bec de civette avec des dorures aux angles. L’intrados des arcs est décoré de grotesques sur fond de bois (identiques à ceux qu’on peut voir à la basilique Saint Marc). Un grand transept traverse la nef centrale.

Dans les deux nefs, on observera les différences de distribution de l’espace. De même le transept est bizarrement placé : le côté nord semble intégré à la nef latérale, tandis qu’au sud il s’étend au-delà des murs entourant l’intérieur. Tout cela est le résultat des multiples modifications et des ajouts faits depuis la construction primitive et le passage au gothique.

La légende du miracle du poulet avec San Giacomo (Antonio Palma)

(une version) : en 1130, Hugonel, jeune pèlerin germanique en route avec ses parents vers Saint-Jacques-de-Compostelle, passa la nuit dans une auberge de Santo Domingo de la Calzada. Une servante lui fit des avances, mais repoussée, elle cacha dans son bagage de la vaisselle d'argent. Au moment du départ, elle l’accusa du vol. Il fut condamné et pendu pour ce vol qu’il n’avait pas commis. Les parents prièrent Saint Jacques. À leur retour de Compostelle, ils l'entendirent leur dire du haut du gibet qu'il vivait, car saint Jacques le protégeait. Émerveillés, ils s'adressèrent au juge qui était en train de déguster un coq et une poule rôtis, qui leur répondit avec ironie : « Si votre fils est vivant, cette poule et ce coq se mettront à chanter dans mon assiette. » Ce qu’il advint, le coq chanta et la poule caqueta. Le juge bouleversé fit dépendre le jeune homme et pendre à sa place la fautive.

Remarque : bien que l’on y trouve de nombreux Palma, Veneziano, Pitati, etc, je trouve les tableaux de qualité bien médiocre par rapport à d’autres églises. Le Miracle de la Vierge est bien mieux fait à San Zaccaria, et ne parlons pas des Madones à l’Enfant nombreuses qui ne valent pas d’autres visibles aux Frari ou à San Francesco della Vigna. Néanmoins, cette église très originale, et ancienne, montre de multiples facettes et on se plait bien à déambuler dans les méandres des murs, des nefs, des transepts et des sacristies.

Crédits : en plus de mes photos (pas réussies et pas nombreuses), j’ai ajouté quelques images de Didier Descouens qu’il a publiées sur Wikimedia Commons et sa présentations Wikipedia ; Je les remplacerai (avec les autres) par d’autres clichés plus clairs et précis lors de mon prochain voyage. Elles sont notées WKMC-DD

Note : compte tenu du peu de lumière, j’ai du « travailler les images » en termes de lumière et d’exposition. Certaines aussi sont floues. Je garde le tout avant de les remplacer dans un proche avenir.

Adresse : San Polo 1092 (ou 480)

Horaires : Lun-Sam 10:00-17:00

Rev3 15/04/2019

Première église en 979, incendiée en 1149, entièrement démolie et reconstruite en 1225. Elle est démolie par un tremblement de terre en 1345, puis remaniée moult fois au 16ème.

Enfin, la dernière restauration eut lieu en 1903. L’histoire de cette église est très mouvementée, et son intérieur en témoigne aussi bien que l’extérieur. De l'extérieur on voit les absides ajoutées.

Le campanile du 13ème siècle (44m).

Côté ouest, l’entrée de la nef centrale, un peu cachée derrière le grand campo. D’ailleurs d’ici on ne devine pas la structure en croix latine à 3 nefs.

Le plafond magnifique (probablement le plus beau de Venise, et en plus très ancien) en caissons de mélèze.

Noter les barbacanes blanches soutenant les traverses. Les voûtes d’arêtes sont en style roman.

Il est sculpté et ouvragé, en forme de carène inversée.

Bien que construit après 1345 (époque gothique), et comme à San Polo, le plafond possède une structure romane.

L’intérieur est plutôt sombre, éclairé par fenêtres situées dans la nef droite (au sud, pour éviter les ouvertures en face nord, venteuse et froide).

La structure est basilicale à 3 nefs, avec un transept qui découpe les nefs latérales en 4 parties quasi carrées avec des piliers et des arcatures romanes. Noter les différences entre le transept gauche et le droit (causées par les modifications successives).

Bénitier quadrilobé, en marbre cipolin d’Anatolie, rare (couleur verte aux larges veines blanches formant un dessin végétal. Il est du 13ème siècle et provient surement d’Orient.

La contre-façade, avec le bel orgue au milieu des fenêtres et sous l’oculus. L’orgue initial est antérieur à 1400, il a été refait en 1532, mais reconstruit par les frères Callido en1776.

En-dessous, 3 tableaux du Schiavone (Andrea Meldolla), mi-16ème, à gauche l’appel des Apôtres.

Disputation de Jésus avec les Docteurs du Temple.

A droite, le Martyre de Giacomo (A. Schiavone, 16ème). (visite par la droite).

De part et d’autre de la porte, 2 peinture d’A. Schiavone : David avec deux cartouches différents.

Dans le coin droit de la contre-façade : Le Christ soutenu par un ange (Palma le Jeune, ca. 1600).

Autel de la Madone de style baroque, placé ici en 1832 (une pierre à gauche en témoigne), avec une statue en bois de la Vierge, du 15ème siècle.

(PHOTO A VENIR)

Nef droite, avec en haut une petite fenêtre romane retrouvée lors de la restauration de 1903. Au centre, le Miracle de la Vierge, (Gaetano Zompini, 18ème) : le non-croyant veut toucher la Vierge.

Mais ses mains sont coupées net et il tombe, (légende d'après la Légende Dorée de Jacques de Voragine). On retrouve la scène dans le tableau de Bassano dans la sacristie de San Zaccaria : le transport de la Vierge au sépulcre.

A gauche la dernière Cène (anonyme vénitien, 16ème siècle). Ensuite (non montré) autel de la Madone (école de Massari) avec un haut relief de la Madone du Rosaire.

Contre le mur du transept, la Multiplication des pains et des poissons, (Jacopo Negretti dit Palma le Jeune, 1614).

Plus bas, statue de la Madone en prières, en marbre grec du milieu du 13ème siècle.

Autel de Saint Antoine (attrib. Giorgio Massari, 1764) Madone à l'enfant en gloire avec les Saints Antonio, Giuseppe, Giacomo, Lorenzo et Sebastiano, (Giambattista Pittoni, 1764).

Remarquer à gauche des marches, la colonne en marbre vert avec un chapiteau ionique, rapportée de Byzance par le neveu du Doge Enrico Dandolo (1205) et qui a peut-être toujours été là depuis.

("empruntée" à Stef sur le Campiello), vue vers la nouvelle sacristie et le chœur. Au mur, le repas chez Emmaüs (école de Bonifazio Véronèse, 16ème siècle). Tout à droite la porte donne sur

La nouvelle sacristie, construite en 1903 à la place de la Scuola de Devozion de San Giacomo. En haut, Prédication de Jean-Baptiste, (Francesco Bassano, 1570).

En haut, Prédication de Jean-Baptiste, (Francesco Bassano, 1570).

En bas, les noces de Cana, école de Bonifacio de Pitati, 16ème siècle. En haut à gauche sur le mur, Agonie du Christ au Jardin de Getsenami, (Tiziano Vecellio (Tizianello), fin 16ème siècle).

Plafond, au centre, la Foi avec l'Esprit Saint, et dans les coins les Docteurs de l'Eglise (Gregorio Magno, Ambrosio, Girolamo, Agostino), Paolo Caliari (Le Véronèse), (il vient de la chapelle du Très Saint Sacrement, fait en 1577).

Mur droit : Présentation de l’enfant Jésus au Temple (Francesco Zugno, 1771 rapportée de San Zan Degola en 1840). Franchement il y a mieux ailleurs, à côté, Crucifix entre la Vierge et San Giovanni (Palma le Jeune, 1575). WMC-DD

Le lavement des pieds (M. Colonna, 16ème siècle), WMC-DD

La Vierge en gloire avec San Giacomo et San Nicolo (Francesco Bassano, 1570). WMC-DD

La Vierge avec les Saints Gioacchino, Anna, Antonio di Padova, Giuseppe e Francesco di Sales (G.B. Cromer, 1734). WMC-DD

Chapelle du Saint Sacrement à droite du chœur. Commencée en 1549, terminée en 1604. Dans les 4 pendentifs de la coupole, les quatre Evangélistes sont de Alessandro Varotari (Il Padovavino), 17ème).

Autel en forme de temple palladien à 6 colonnes et une couple surmonté du Rédempteur. Magnifique porte du tabernacle (Jésus agonisant au Jardin des Oliviers, 19ème siècle).

Coupole, lumineuse avec un balcon en bois (à la Palladio). Dans la voûte, Gloire du Saint Sacrement et anges musiciens, attrib. à Jacopo Guarana.

Sur la voûte de l’autel, les Anges (tourbillonnants ?), (G. Paoletti, 1830). A droite Déposition du Christ, à gauche Via Crucis (Palma le Jeune, 1598 ou 1604 ?)

Lunette de droite, Flagellation de Jésus, Tizianello, 1598.

Le chœur, sur les murs latéraux pas de tableaux mais deux croix de marbre fin de style lombard (16ème). L’autel est surélevé de marches en granit rose de Vérone.

Le crucifix central est de Paolo Veneziano (1324).

Dans le chœur au centre, la Madone à l'Enfant et les Saints Andrea, Giacomo, Cosma, Damiano (Lorenzo Lotto, 1546).

En dessous, bas-relief du Martyre de Giacomo (attrib. G. Torretto, 1704, c'était le devant de l'ancien autel démoli en 1960).

Au pilier gauche du chœur, statue de la Madone de l'Annonciation (14ème), et la chaire en marbres polychromes de 1581.

On distingue aussi la chapelle de gauche (de l'Addoloratta) qui contient : à gauche, Saint Jean l'évangéliste, San Giacomo avec le bâton de pèlerin (attrib. Au Schiavone (1532), à droite Daniel, et David (attrib. A G. Padovano (1532).

Ancienne sacristie avec des toiles de Palma le Jeune.

Passage de la Mer Rouge (1580).


Christ déposé au sépulcre (1580).

Madone avec les Saints Giacomo, Silvestro, Marco et le curé Da Ponte (de l'église), autres toiles toutes de Palma le Jeune : Elie nourri par l'ange, Descente de la Manne, Agneau Pascal, le Serpent de bronze.

En sortant sur la droite, Saint Sebastiano entre Rocco et Lorenzo (G. Bonconsiglio dit Marescalco, 1598).

Chapelle de Saint Laurent martyr, Martyre de Saint Laurent (Palma le Jeune, 1582)

Saint Laurent distribuant les richesses sacrées aux pauvres (1582 ou 1575 ?).

Miracle de San Giacomo ressuscitant le coq, Antonio Palma (début 16ème). (voir l'histoire en introduction)

En sortant sur le Campiello dei Morti, buvez un coup à la trattoria "Al Prosecco" sous les arbres (crostinos, fromages cichetti et vins) et surtout, juste en face examinez bien le palazzo Pemma au 1664. Non vous ne rêvez pas. Il y a un problème entre le mur et les barbacanes soutenant le balcon. Et aussi dans les entourages des fenêtres.

Les barbacanes ne sont pas perpendiculaires au mur ! Elles tirent à gauche. Le balcon est orienté vers la trattoria. Les montants des fenêtres aussi sont tournées vers la gauche (la porte aussi ...). Cette curiosité a été faite exprès, demandée par le propriétaire, un Juif, qui ne voulait pas avoir son balcon (et sa porte aussi) orienté face à l'église catholique !