Balades au calme dans Venise
San Polo Santa Croce (2)
Deuxième itinéraire à travers San Polo et Santa Croce, pour deux journées de marche et de visites. Commencez l’itinéraire et arrêtez-vous quand vous voulez, laissant le reste pour une deuxième journée. Une visite en un jour devra se passer de la plupart des monuments cités (garder San Cassiano et le palazzo Mocenigo). On découvre des lieux chargés d'histoire et de légendes (ce qui fait vraiment le charme de la ville). On notera la tranquillité sur la grande majorité du parcours, sauf sur certains lieux ou passages incontournables (Mocenigo, San Stae, San Cassiano, Pescheria). De petites parties recoupent l'autre itinéraire dans ces sestiere, mais c'est dans le but de visiter d'autres monuments non encore vus.
Eglises et autres édifices visités dans cet itinéraire et ayant un Guide en images (papier ou sur le site web) donnant tous les détails souhaitables :
Santa Maria Mater Domini (09), San Giovanni Evangelista (16a), Scuola San Giovanni Evangelista (16b), Palazzo Soranzo Cappello (18), Palazzo Mocenigo musée des parfums et des tissus (25), San Stae (26), San Cassiano (30), Pescheria (37).
Notes
Les numéros 01, 02, ... se rapportent aux lieux numérotés sur la carte.
Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits sur la carte où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon et adapté à une journée de découverte).
Les références REF : des références vers les guides pour en savoir plus (pas toujours),
· VIS Venise insolite et secrète, Thomas Jonglez et Paola Zoffoli, Editions Jonglez, ISBN 978-2-9158-0766-0. Génial, un must,
· GV Venise et la Vénétie, Guides VOIR, Hachette. Le mieux pour des visites rapides, bien documenté,
· EDV le guide Encyclopédie du Voyage Venise Gallimard
· CM Venise, Itinéraires avec Corto Maltese
· GB le Guide Bleu Venise Hachette
Souvent on trouvera aussi un lien à privilégier car plus complet vers une page du site web ou le guide papier (référence commençant par Guide en images),
rev3 09/04/201901 VP 1 Départ Rialto (ou San Silvestro), traverser et longer Riva del Vin, puis à droite dans la Calle della Madona, ne pas manquer
02 L’étalon des barbacanes, quasi en face du restaurant della Madonna, à droite au 574 REF VIS139 Cette pierre d’Istrie donnait la longueur maximum des barbacanes (permettant aux habitations à partir du premier étage d’être en saillie donc plus grandes, pratique très courante au Moyen-Age pour payer moins d'impôt foncier). Continuer et prendre à gauche et suivre tout droit jusqu'au
(a )Ostaria Dai Zemei, San Polo 1045 au coin avec Rio Tera San Silvestro, accueil sympa, brunch, super cichetti à dévorer, petite terrasse
03 Campo Sant'Aponal, son ex-église du 11ème, avec en façade des restes d’éléments gothiques dont un bœuf qui louche (déconsacrée, elle a servi d'écurie, de dépôt d'armes, et servirait aujourd'hui d’archives). REF EDV 286,
L e campo est toujours plein de monde, comme la rue provenant du Rialto ou de l’arrêt vaporetto San Silvestro, et aussi pleines sont celles partant vers San Polo. Mais il y a un puits très beau, et le lieu est chargé d’histoire.Remarquer, côté gauche, sur la façade de l’ancienne Scuola des tailleurs de pierre (Tagliapiera), tout en haut, un haut relief des 4 Saints couronnés (Claude, Castorius, Symphorien, Nicostrate). REF VIS 140.
Juste derrière, au début de la C. del Perdon, voir la poutre en bois du sottoportego de la Madona qui raconte qui raconte (légende) la nuit passée ici incognito par le Pape Alexandre III en fuite devant l'empereur allemand ayant envahi l'Italie. Alexandre III est d'ailleurs identifié ailleurs au même moment dans Venise, c'est donc totalement fantaisiste. C'est 6 mois avant sa rencontre avec Frédéric Barberousse pour mettre fin à la Querelle des Investitures en 1177.
Après 70 ans de guerres et d’excommunications, avec plusieurs anti-papes et évêques nommés des deux côtés, il va recevoir à la Basilique le pardon d'un Barberousse humilié, qui se rebiffera un peu en lui disant "je demande pardon à St Pierre", ce à quoi Alexandre III rétorquera, le pied sur le cou de Barberousse : "et à Pierre, et à moi !" REF VIS 144. Voir aussi dans le sottoportego, la belle niche votive avec la Vierge et en bas le Pape endormi (indulgence de 100 jours pour qui récite un Pater et un Ave).
Revenir au Campo Sant’Aponal et prendre à gauche Calle del Ponte Storto (le pont tordu),
04 après le ponte Storto, REF GV 98, prendre à gauche,
Fondamenta del Banco Salviati, puis sous les arcades du sottoportego del Tamossi, au milieu, prendre à droite la
05 Calle Stretta (une des ruelles les plus étroites de Venise), on arrive au
06 Campo dei Albrizzi, (palais du 18ème, cheminées à triple conduit), REF EDV 287, CM 103, et au 1941, une plaque étrange avec une tête d'obus autrichien enfouie dans le mur, et une citation de Gabriele d'Annunzio criant sa haine contre les Autrichiens (l'obus date de 1849, lorsque les Autrichiens matèrent la révolution de Manin à coups d'obus et le palais dei Albrizzi prit feu).
Traverser tout le campo, et rester sur la gauche pour prendre tout droit, (et non pas à gauche le Ramo qui tombe sur le rio), la Calle Albrizzi..
Prendre ensuite à gauche le rio Tera delle Carampane (s'y trouve un excellent restaurant, cher, non visité), à droite le long du rio di San Cassiano et on est alors au
07 Ponte delle Tette. Le quartier abritait les prostituées, sévèrement encadrées jusqu'au milieu du 14ème siècle (par la suite elles essaimèrent dans toute la ville). Carampane, du nom de la famille Rampani possédant les immeubles ici et les louant au prostituées, finit par signifier "prostituées sur le retour d'âge"). Sanudo dit qu'il y en avait plus de 11000 au 16ème siècle.
Le Ponte delle Tette ("pont des Seins") indique clairement qu'à une époque où la sodomie et l'homosexualité faisaient rage à Venise bien que punies de pendaison immédiate, les prostituées étaient incitées à montrer aux fenêtres leurs poitrines comme preuve indiscutable de leur féminité afin que le client ne se trompe pas en allant les voir (l'église San Cassiano dut être fermée au 19ème siècle avec des chaines pour éviter les ébats à l'intérieur la nuit !) REF CM104, EDV 287
Traverser le pont et prendre le quai à droite.
(là, on est dans les tréfonds de Venise, ruelles étroites, maisons hautes et délabrées, mais c'est très calme. Ne pas se perdre !)
Au bout, aller à gauche sous le sottoportego della Stua, au bout du campiello, à droite Ramo della Stua.
Puis gauche Ca'Bragadin dal Cristo (tout cela étroit), qui débouche dans la
08 Calle de la Regina, (prendre à droite), et tout de suite après, en face d'une belle porte, aller à gauche dans Ramo de la Regina.
On traverse le ponte Santa Maria Mater Domini (photo), traverser le Campo éponyme avec son joli puits, ses palais aux belles fenêtres gothiques à droite et à gauche.
Au fond du campo, juste au-dessus de la porte du magasin de vêtements, remarquer un lion de Saint Marc effacé au 2120-2121 (façade de la Ca'Zane, REF VIS 120.
C'est la maison d'un des principaux conjurés de l'affaire Baiamonte Tiepolo en 1310. Ces maisons furent dotées de ces lions comme punition contre la Sérénissime, mais plus tard les propriétaires tâchèrent de les effacer). Au bout du campo, tourner à droite pour
09 Chiesa Santa Maria Mater Domini. A peine visible au coin de la rue, avec son entrée, cettepetite église charme par son originalité. Lun-Sam 10:00-12:00. Créée en 960 par les Zane et les Cappello (palais pas loin), À l'origine dédiée à Sainte-Christine et ce jusqu'en 1128, l'église est démolie et reconstruite en 1502, probablement dessinée par Mauro Codussi, mais parfois attribuée à Giovanni Buora ou Pietro Lombardo, terminée en 1513, en croix grecque, et consacrée en 1540 par l'évêque Lucio de Sebenico.
La façade est de Sansovino avec une demi-statue d'une Vierge byzantine du 14ème siècle au-dessus du porche. La façade fut faite en pierre d'Istrie dans une ruelle étroite. À l'intérieur, une croix grecque, une nef et deux ailes auraient combiné les plans de San Giacometto et San Giovanni Elemosinario. REF GB 183, et le guide en images JCS-SantaCroce-SantaMariaMaterDomini.
L'église contient la tombe du comte Antonio Maria Zanetti (1680-1766), le Conservateur de la Biblioteca Marciana et auteur d'un catalogue de peintures vénitiennes.
Parmi les œuvres d'art, citons l'Invention de la Croix (1561) du Tintoret, exécuté pour la Scuola della Croce, REF VIS 121, ainsi que la Vision de Sainte Christine (1520) du Catena, œuvre rare de ce peintre peinte pour la Scuola di Santa Cristina. Transfiguration de Francesco Bissolo. Restauration complète de la Scoletta, à droite du sanctuaire. Le campanile, construit par les Cappello, mesure 33 mètres de haut et fut reconstruit en 1503 et rénové en 1743.
(restaurée en 1710, et restauration intérieure et plafond dans les années 80 par Venise en péril).
En sortant, reprendre à droite vers le campo, continuer tout droit (Calle della Chiesa, Calle del Forner, c'est étroit), traverser le joli rio San Boldo par le Ponte del Forner, au bout du pont, sur la gauche dans le mur, une jolie niche en pierre avec un Saint Antoine de Padoue tenant le petit Jésus (S A sur la grille en fer forgé), puis calle del Cristo, et tourner à droite pour voir
10 Ponte Bernardo, avec sur la droite le palazzo Bernardo, magnifique palais avec une brillante façade richement ornée (restaurée en 2005). On peut voir dans le prolongement du rio au loin le haut campanile des Frari.
Revenant sur nos pas, Calle del Scaleter , et prendre à gauche dans
11 Rio Tera Secondo. Juste sur la gauche, examiner la maison jaune au 2311, avec la plaque de l'emplacement de la très célèbre imprimerie d'Aldo Manuzio (Manuce), installée en 1494. Venise comprit vite l'importance de l'invention de Gutenberg en 1440. Manuzio ouvrit la première imprimerie dès 1464 et sauva les textes menacés par l'Inquisition. Il ressuscita les ouvrages de l'Antiquité. Manuzio innova avec des livres plus petits (moins chers et maniables), et créa les caractères italiques (plus denses). Il a publié le Songe de Poliphile, célèbre à la Renaissance et orné de gravures. REF VIS 150.
Tout de suite après, sur la gauche, la maison d'angle avec le Rio Tera Primo, au 2279/b (magasin avec de belles choses au RDC), le palais Soranzo Pisani, avec sous le balcon, un bas-relief du début du 14ème siècleavec les armes des Soranzo et des Pisani entouré des Vertus Tempérance et Justice.
Juste en face mais sur la gauche, une ruelle avec au fond
12 La maison natale de Daniele Manin, (sur la droite, au fond dans le Ramo Astori), héros de la révolution de Venise contre l'occupant autrichien, acteur du Risorgimento et chef de la république de Venise en 1848. On continue toujours dans Rio Tera Secondo, large et pavée, bordée de palazzi élégants (mais délabrés pour la plupart), sur la droite on trouve ensuite le
13 Campo Sant'Augustin (ou Agostin). Large place bordée de cafés, s'y dressait ici une église depuis l'an 959, plusieurs fois incendiée et reconstruite, fermée en 1808 (effet Napoléon comme souvent à Venise où l'empereur souhaitait faire des grandes rues pour permettre aux soldats français de circuler rapidement dans la ville occupée, et abattre la puissance religieuse vénitienne en même temps), utilisée en 1810 comme grenier à blé elle finit par être démolie en 1872.
Voir le beau puits aux armes épiscopales, et au 2304b le pavé, par terre à l'angle de Calle Chiesa, qui rappelle l'existence d'une colonne d'infamie REF VIS 151. En effet ici se trouvait la maison de Baiamonte Tiepolo qui tenta de renverser la République le 15 juin 1310 (il échoua, et Venise regorge de souvenirs de ce coup d'état raté : la vieille au mortier derrière l'horloge de la Piazza, les lions sculptés, on vient d'en voir un Ca Zane). Sa maison fut rasée, et en 1364 une colonne fut dressée en punition et souvenir, mais elle fut endommagée par Francesco Frantebon, un ancien complice de Baiamonte. La colonne (volée ?) partit dans une villa de la Terre Ferme, puis fut déplacée dans un jardin sur le lac de Côme. Il ne reste que ce pavé au coin de la rue et du campo. L'inscription LOC. COL. BAI THE MCCCX est explicite.
Juste après sur la gauche
(b) Due Colonne, cité dans un roman de Donna Léon où Brunette apprécia les pizzas, 2343 Calle d'Ella Chessa ou Campo Sant'Agostin
Continuer tout droit sur Calle della Chiesa qui mène au
14 Campo della Chiesa (ou Campiello Sant'Agostin). Beaucoup de charme, avec le rio Sant'Agostin.
Sur la droite à 20 mètres en face, le palazzo Zane Collalto (1665, de Baldassare Longhena puis Antonio Gaspari en marbre blanc, flanc en briques).
Le palazzo Molin lui se trouve juste en face (bas blanc, haut gris, avec son balcon et ses 5 fenêtres), initialement de type byzantin car bâti au 13ème siècle (voir le porche et les 5 fenêtres du balcon) mais doté sur les côtés de fenêtres gothiques.
A gauche de l'autre pont (de Ca' Donà), le palazzo Donà a San Stin du 16ème siècle de forme codussienne, rouge et orné de piliers de calcaire blanc, remarquer la Vierge au-dessus du portail donnant sur le rio. Poursuivre en prenant le ponte Ca'Dona (celui de gauche) puis Calle della Ca'Dona (ou del Spezier), qui aboutit au
15 Campo San Stin. Stin vient de Stefanino ou San Stefano Confessore, une église fut bâtie ici en l'an 1000, puis fermée et détruite en 1810 (par qui ? Napoléon bien sûr).
Aller d’abord à gauche sur le rio voir la grande église des Frari tout près, revenir pour admirer le grand et beau puits de 1508 aux scènes dédiées au Saint, où est inscrit son commanditaire Jacobus Barbaro, puis la protubérance hexagonale rouge, sur le côté gauche, un vestige du passé qui jouxtait le campanile de l’ancienne Stefanino (diminutif employé pour admettre sa petitesse comparée aux Frari juste derrière …).
Rejoindre par la Calle Tabacco, qui mène au portail de 1485 de Pietro Lombardo et sur la gauche on trouve l’église
16 San Giovanni Evangelista. Elle aurait existé en 960, remaniée plusieurs fois, refaite mi-15ème siècle, remaniée en 1758 (Maccaruzzi), comme la plupart des églises de Venise on ne compte pas les destructions, réparations et reconstructions. Elle contient des œuvres de Liberi (St Jean écrivant l'évangile dans le chœur), Marieschi (La Cène), un Tintoret (Crucifixion) REF JCS-Sanpolo-ChiesaSanGiovanni, GB180
En sortant, le campo fermé par le portique de Lombardo dédié à Sain Jean, avec des bas-reliefs intéressants, et juste en face, entrer dans la
16b Scuola Grande di San Giovanni. 09:30-17:00 (pas toujours, voir les jours ouverts sur http://www.scuolasangiovanni.it/index.php?page=42)
La plus ancienne Scuola (1261) fondée par les Badoer pour abriter un hospice pour les Pauvres âgés.
Une histoire mouvementée résumée, avec le guide en images de la visite à avoir en mains, dans REF JCS-SanPolo-ScuolaSangiovanni tiré de l’excellent site web de la Scuola. Les Bellini et Carpaccio sont à l’Accademia, mais les sols, l’escalier extraordinaire, pièces et œuvres restantes méritent le détour (Tiepolo, Bellini, Tintoret, Palma le Jeune). REF CM 107 GV 104 GB 179, EDV 295. Codussi a créé une illusion spatiale géniale en rétrécissant la largeur de l'escalier dans sa partie supérieure (les lignes de perspective des rampes créent l'illusion d'une plus grande profondeur que celle réelle).
Poursuivre dans Calle del'Olio jusqu’au rio S. Giacomo dell Orio, prendre le quai à gauche,
17 Fondamenta della Latte, puis Rio Marin (limite des sestiere San Polo et Santa Croce).
Le rio Marin est très ancien, il aurait été creusé par un Marin Dandolo au 11ème siècle.
(c) Gilda Vio, 784 Fondamenta Rio Marin, (fermé mercredi), patisseries, cappuccino, crostete et tiramisu, pour calmer sa faim (terrasse sur le rio)
Trop étroit pour le passage des bateaux modernes de la ville, on l’a élargi en 1875.
Continuer après le pont sur la Fondamenta Gradenigo et entrer au
18 Palais Soranzo Cappello (Fondamenta Gradenigo).
On peut en voir les jardins avec plein de statues gréco-romaines, un temple, au milieu d'une oasis de verdure envahissante (occupé par l’Administration, ouvert aux hdb donc) REF VIS 109, revenir au
19 Pont à droite en sortant, puis à gauche sur Fondamenta Rio Marin et à droite dans
20 Calle de la Crose (en face pile de Soranzo Cappello), on arrive à Calle larga dei Bari, prendre à droite, on tombe sur le
21 Campo Nazario Sauro. Très grand campo en fait, pas très fréquenté, avec un seul arbre et quelques bancs, et de jolies maisons.
Traverser en restant sur la gauche, pour attraper, au fond, le Ramo Orsetti bien caché, puis première à droite, la
22 Ruga Vecchia, longue rue, très minérale, avec son puits au milieu, qui aboutit au Ponte Ruga Vecchia et ensuite, l'entrée de l'église San Giacomo dell'Orio.
(pour des informations voir l'autre itinéraire San Polo Santa Croce (1)).
On contourne par la gauche, Campiello del Piovan, puis
23 Campiello dei Morti, avec ses arbres et ses cafés sympa. On peut s’arrêter sous les arbres la trattoria Al Prosecco 1503 (crostinos, fromages, cichetti, vins)
Noter au 1664 le Palazzo Pemma, examiner le balcon : les barbacanes qui le soutiennent ne sont pas perpendiculaires au mur et sont plus larges à gauche qu'à droite, de plus le balcon est orienté vers la trattoria.
Cette curiosité a été faite exprès, demandée par le propriétaire, un Juif qui ne voulait pas avoir son balcon (et sa porte aussi) orienté pile face à l'église catholique ! REF VIS 116.
Prendre à gauche la Calle Larga jusqu'à la
24 Trattoria Al Ponte, et prendre le pont à droite au-dessus du Rio del Megio, puis tout de suite à droite calle del Megio,
(d) La Zucca, 1762 Ponte del Megio, super sympa, pas très cher, beaucoup de végétarien mais aussi lapin et desserts extra (fermé dimanche)
qui fait un angle à gauche, et ensuite, tourner à droite dans Ramo del Tintor. On passe le rio Ca' Tron par le Ponte del Tintor, puis aller au bout avant de prendre à gauche dans Salizzada San Stae. On aperçoit rapidement, sur le côté droit, le
25 Palazzo Mocenigo. Ouvert 10:00-16:00 (inclus dans le Pass Museum).
C'est aujourd'hui le musée du costume vénitien (et des dentelles) et du parfum, mais pas que, il faut absolument le visiter, pour son intérieur magnifique (murs, peintures, plafonds et décorations, costumes, meubles), entièrement rénové et agrandi en 2013. REF JCS-SantaCroce-PalazzoMocenigo, GB181, EDV 350
En sortant, continuer la salizzada San Stae à droite, pour arriver au
26 Campo et église San Stae. (Saint Eustache) Eglise Chorus, vaut le détour. Lun-Sam 10 :00-17 :00 sur une ancienne église vénéto-byzantine, elle est reconstruite en 1678 en style baroque. Oeuvres de Giambattista Tiepolo, Giambattista Piazzetta, etc… REF GB 182, EDV 350, GV 105 et voir surtout le guide en images JCS-SantaCroce-SanStae.
En sortant prendre à droite, et visiter si ouvert la Scuola di Sant'Enrico dei Tira et Bati Oro située juste contre San Stae.
Cette Scuola (créée en 1309, puis unifiant les deux métiers en 1761) réunissait deux artisanats proches.
En premier, le Tiraoro (tirage de l'or) consistait à fabriquer un fil fait d'un fil d'or et d'un fil de soie, pour tisser des étoffes très précieuses.
En second, le Battioro (battage de l'or), consistait à fabriquer les très fines feuilles d'or jointes en "livrets" pour les dorures des stucs et des cuirs.
Passer le Ponte Giovanelli, passer sous les arcades de Fondamenta Ramputto Mocenigo et tourner à gauche dans Calle Pesaro, puis Ponte Pesaro. Sur la gauche, la Ca'Pesaro qui est le musée oriental et la collection d'art moderne (Klimt Chagall Matisse Kandinsky etc.) (Mar-Dim 10:00 18:00) site web capesaro.visitmuve.it Commencé par Longhena en 1682 et terminé par Gaspare Massari de 1703 à 1710. Bien sûr on la voit aussi du Canal avec ses imposantes colonnes, elle est typique de l'art baroque à Venise. REF EDV 351, GV 105, GB 182.
Note : on peut s'arrêter à San Stae et prendre le vaporetto, ou bien continuer. On poursuit sur la Fondamenta Pesaro longeant le rio della Pergola et, sur la droite, admirer la façade du
27 Palazzo Agnusdio, du 14ème siècle de style mixte entre byzantin et gothique. Entre les arches des fenêtres les 4 Evangélistes symbolisés.
Sur la porte d'eau, le tympan est orné d'un haut-relief avec deux anges portant des armoiries (et deux lions érodés au-dessus). La porte sur le canal possède une belle patère avec un agneau mystique. REF EDV 351. Tourner à gauche dans Calle dei Tiozzi, passer le ponte Ravano, tout droit, Calle del Ravano (étroite) jusqu'au bout on arrive à
28 Calle de Ca'Corner, tourner à droite, puis au niveau du 2257, toujours tout droit (Calle della Regina), là vous avez le choix :
• Soit vous prenez la première calle à gauche (29 Calle dei Morti) et vous passez le ponte San Cassian et arrivez au Campo San Cassiano
• Soit vous avez faim et vous continuez sur Regina et atteignez un peu plus loin, sur la gauche, le sottoportego de Siora Bettina, (29a Siora Bettina) et presque au bout
(e) Al Nino Risorto, 2237, avec jardin, grande salle, pizzas et originalité du lieu
Prendre ensuite le sottoportego pour arriver au campo San Cassiano, puis la prochaine à gauche
30 L'église San Cassiano. (un MUST) Ouverte Lun-Sam 08:00-12:00 et 16:30-18:00 (autre source 09:00-12:00 et 17:30-19:30). Elle est fondée au 10ème siècle et dédiée à Sainte Cécile, puis plusieurs fois remaniée et finalement dédiée à Saint Cassien en 1350. Elle ne paye pas de mine au dehors, mais l'intérieur est magnifique. Malgré le peu de lumière, elle contient des œuvres de Bassano, Schiavone, Tiepolo et une Crucifixion du Tintoret. REF GV101, CM 125, EDV 101 et surtout le guide en images JCS-SanPolo-SanCassiano.
Et si vous pouvez vous faire admettre dans la Capellina, à droite de l'entrée, (moyennant une pièce pour l'aimable gardien ou gardienne, la visite sera encore plus réussie. Petit joyau du 18ème, la chapelle San Carlo Borromeo est décorée magnifiquement, avec des œuvres de Bassano et de Pittoni, et des fresques au plafond du même Pittoni. REF VIS 125.
En sortant, prendre à gauche et après le puits, prendre sur la droite Calle de Ca'Muti o dei Baglioni, puis tourner à gauche dans
31 Calle de Ca'Muti. On tombe ensuite sur la Calle dei Botteri, la prendre sur la droite et très peu après, tourner à gauche dans
32 Calle de Ca'Raspi. Aller tout droit, on arrive au
33 Campiello di Sansoni, le traverser, entrer dans Calle de Sansoni, et juste avant l'arche joignant les côtés de la rue, s'arrêter et regarder à droite
34 la porte du 963a : ça penche de tous les côtés, et la porte n'est pas standard, elle a dû s'adpater à la maison penchée.
Prendre juste en face de cette porte le Ramo della Donzela. Tourner à droite dans la rue suivante (Calle del Volto o Ruga Vecchia), et on tourne à gauche (Calle dell'Arco), pour s'arrêter de nouveau devant la porte du 456,
35 La porte aux tonneaux, dont les bases sont rognées pour laisser passer les tonneaux. Nous sommes ici dans le quartier des entrepôts de tonneaux, pas loin de la Riva del Vin au Rialto (la calle dei "Boteri", les fabricants de tonneaux, n’est pas loin non plus, mais la Scuola se situait dans Cannaregio). REF VIS 133.
On continue tout droit calle dell'Arco, puis Calle de l'Ochalier pour arriver au fameux
(f) Bacaro All'Arco Calle dell'Ochialer (haut lieu pour l'apéritif avec spritz, super cichetti et autres plats comme le foie à la vénitienne, le rumegal) (fermé après 15h et le dimanche)
Continuer et regarder les piliers aux angles de rues, sculptés de petits bas-reliefs faisant référence à des signes religieux mais plus souvent à des métiers qui ici, près du Rialto centre vital de Venise, se bousculaient pour avoir une place.
36 Un médaillon sculpté de fruits (au 379, de la confrérie des "Fruttaiol", marchands des quatre saisons.
Au 396, la main bénissant la croix (vénitienne ?), puis au carrefour avec la Ruga dei Spezieri (ou Speziali),
On est près de l’Erberia (REF VIS 131), aux murs encore des emblèmes et des écussons, et encore des fruits (379, 374), et on arrive au
Campo delle Beccarie (marché aux viandes, ancien abattoir public), puis vers la droite,
37 La Pescheria Voir le Guide en images sur la Pescheria REF JCS-SanPolo-Pescheria qui décrit les chapiteaux des colonnes et l’histoire du bâtiment, ainsi que les modes de pêche et l'aquaculture dans la lagune.
Avant se trouvait ici le palazzo du conjuré Marco Querini, tué lors du coup d'état projeté avec Baiamonte Tiepolo en 1310, on rasa le palazzo et on y installa des Boucheries (Beccarie). Installée ici depuis 1907, la Pescheria abritait jusqu'à 160 revendeurs (aujourd'hui 16).
Sur le mur gauche, la tablette des tailles des poissons, et la blagounette sacrilège mais rigolote sur la dernière ligne.
Examiner en détail les deux portails en fer forgé (au 341), le plus grand porte sur le linteau l’inscription "Piscis primum a capite foetet" : le poisson commence à sentir d’abord par la tête ". Les Vénitiens disent aussi : "le poisson a 24 vies et il en perd une par heure". REF VIS 128.
Les marchés se trouvaient près du Rialto dès 1210, mais les banquiers et grands marchands trouvaient les odeurs insupportables et les firent déménager en 1310 un peu plus loin sur l’ancien palais Querini, rasé après la conjuration de Tiepolo dont Querini était un protagoniste.
Plusieurs fois incendiée, elle est reconstruite en 1884 (Domenico Rupolo, dont on peut voit la signature sur plusieurs piliers). Voir aussi la plaque indiquant les tailles minimales des poissons vendus.
A l’angle, la statue (bizarre) de Saint Pierre en bronze de Cesare Laurenti (pas très attirante).
Sur la façade (visible depuis le Canal), un Lion de Saint Marc (Laurenti aussi)
Et un portrait de l'Arétin (Pietro Aretino, célèbre libertin et critique d'art, qui a habité le palais Bollani en face du marché de 1527 à 1556 (terre cuite, moderne, de Guerrino), avec la mention "la vérité est fille du temps".
Ici des hippocampes, endémiques dans la lagune, là des poulpes, des daurades, des barques de pêche avec les "vieri" (grands paniers en osier pour conserver au frais le poisson pêché), des personnages, des oiseaux.
FIN DE L’ITINERAIRE