Guide en images des églises de Venise

San Salvador (San Marco)

Histoire

Selon la légende vénitienne, c’est un rêve de Saint Magne évêque d’Oderzo (voir ci-dessous) qui fit bâtir au 7ème siècle la première église dédiée à lui-même (le Sauveur), à l’endroit d’un nuage rouge que Jésus lui demanda de trouver. On est plus certain qu’existaient au 12ème siècle une église romane et un couvent de moines Réguliers de Latran. Ceux-ci furent presque détruits lors de l’incendie de 1167 qui ravagea tout le centre de Venise.

En 1177, le Pape Alexandre III, venu à Venise pour entendre la soumission de Frédéric Barberousse, reconsacre l’église. La "paix de Venise", un an après la défaite de l'empereur germanique par la Ligue lombarde à Legnano, termine 70 ans de combats, d'antipapes et de ruines en Italie. Barberousse fait la paix à la Basilique, agenouillé devant le Pape qui lui tient la tête. Il lui dit "Je demande pardon à Saint Pierre", et le Pape lui répond "à Saint Pierre, et à moi" (autre version "mais je SUIS Pierre"). Au début du 13ème siècle une réfection complète du complexe religieux est entamée, qui sera suivie de plusieurs autres, principalement en 1402 où l’église passe aux Chanoines du Saint Sauveur de Bologne qui modifient l’intégrité de l’église. Le lieu était loué depuis 1421 aux Réguliers de Latran mais ils furent remplacés par les Chanoines par ordre du Pape Eugène IV Coldumer. L’ensemble commence à tomber en ruines mais rien n’est fait par les nouveaux locataires.

C’est en 1506 qu’une refonte complète est organisée sous l’égide du Prieur Antonio Contarini : d’abord confiée à Giorgio Spavento puis continué par Pietro Lombardo avec son fils Tullio pour la réalisation, la reconstruction en ensuite commandée par Jacopo Sansovino. La partie absidiale est finie en 1520, chœur est en 1530, le portail sur les Mercerie en 1532 et l’autel principal en 1534. L’ensemble est un bel exemple d’église Renaissance, sur un plan en croix grecque à trois nefs et un transept, avec trois coupoles alignées, aux piliers massifs

La façade, commencée mais inachevée, attendra 1663 avec un projet de Giuseppe Sardi financé par un riche marchand Jacopo Galli avec des statues et allégories ajoutées au 18ème siècle siècle de Bernardo Falcon (ou Falconi). Lors de la reconstruction, de grosses modifications des rues et des magasins adjacents furent effectuées (calle del Lovo ou dell'ovo, Merceria San Salvador), pour soutenir les rentrées financières du monastère. L’autel renferme un chef d’œuvre du Titien (la Transfiguration du Christ), cachant la Pala d’argent (dévoilée quelques jours par an).

En 1797, la fin de la République, Napoléon ordonne la fermeture de la congrégation et l’église devient domaine public. Ce n’est qu’en 1806 qu’elle est redonnée à l’Eglise. Elle sera fermée entre 1868 et 1879 pour une grande restauration.

Le campanile, lui, a une histoire encore plus longue, il est commencé en 1206, mais est abandonné, restant très bas, pendant des siècles avant d’être enfin terminé en 1895 avec un rehaussement de 16 mètres !

Extérieur

Des marches d’escalier permettent de pénétrer par le porche en pierre d’Istrie, sous lesquels se trouve la crypte.

La façade, commencée mais inachevée, attendra 1663 pour être complétée, avec un projet dessiné par Giuseppe Sardi. Elle fut financée par un riche marchand, Jacopo Galli. Elle fut terminée vers 1703, avec des statues et allégories ajoutées au 18ème siècle de Bernardo Falcon (ou Falconi). Au sommet se dresse la statue du Rédempteur. Les motifs d’origine palladienne avec des tympans triangulaires et des semi colonnes corinthiennes, se mélangent bien avec les éléments du 17ème de Longheni

Lors de la reconstruction, de grosses modifications des rues et des magasins adjacents furent effectuées (calle del Lovo, Merceria San Salvador), pour soutenir les rentrées financières du monastère. L’autel renferme un chef d’œuvre du Titien (la Transfiguration du Christ), cachant la Pala d’argent (dévoilée quelques jours par an).

Cette façade va très bien avec La Scuola Grande di San Teodoro perpendiculaire, sur le campo San Salvador.

Le campanile, commencé en 1206, n’a jamais pu être entièrement fabriqué, à cause de conditions atmosphériques ou de la vétusté du bâti, et il est resté à mi-hauteur de ce qui était prévu. Cependant, en 1895 on décida de le terminer avec une hauteur supplémentaire de 16 mètres et une cellule pour les cloches en style roman.

Jouxtant l’église, il y a le grand monastère (parfois accessible), né avec l’église primitive. Il est reconstruit ensuite en 1500 avec deux cloîtres avec de belles décorations redécouvertes récemment. Il était construit et occupé dès 1141 par la congrégation des Chanoines Réguliers de Saint Augustin. Il est richement décoré de fresques et de stucs, particulièrement dans le réfectoire avec un plafond impressionnant et clair. Napoléon le convertira en caserne (comme à San Pietro di Castello), et aujourd’hui il est la propriété des Télécoms italiennes (entrée sur la droite de la façade).

A signaler aussi, la Scuola Grande San Teodoro, sur le campo, à la façade étonnamment semblable de style (palladien) avec l’église (au point que certains sites Web font la confusion …). Pas si étonnant tout de même si on sait qu’elle est construite à partir de 1579, et que c’est aussi le commerçant Galli qui a financé la façade à deux étages comme San Salvador, et l’architecte Sardi qui l’a dessinée et construite, terminée en 1613. Enfin, les statues au sommet (4 anges et San Teodoro au centre) sont aussi de Bernardo Falcon.

Intérieur

L’église est grande, haute, mais mal éclairée. Sans doute les lourds piliers, et les immenses monuments qui se succèdent jusqu’au chœur rendent l’ensemble obscur, et triste. L’intérieur est à 3 nefs, en triple croix grecque à cause des épaisses chapelles coupant les nefs, et aux 3 coupoles de la nef centrale, qui rappellent la basilique San Marco.

Sa complexité est réaffirmée par le choix judicieux fait par Tullio Lombardo des deux niveaux (corinthien et ionique) dans les piliers qui assurent le rythme ainsi que dans l'adoption inhabituelle de l’attique au-dessus du niveau majeur.

A noter aussi le pavement de marbre polychrome magnifique tout en formes géométriques courbes et en damiers 3D.

Pour remédier à la très faible luminosité interne, du fait de la hauteur considérable des maisons et des édifices du monastère, qui empêchait d'ouvrir les fenêtres appropriées, les Frères se tournèrent vers Vincenzo Scamozzi qui, entre 1569 et 1574, réalisa les lanternes au-dessus des toits de chaque dôme. Avec cela, il modifia l'aspect extérieur du bâtiment, qui perdit les couvertures habituelles des dômes hémisphériques comme à Saint Marc.

Le mur de gauche de l'église est dominé, dans sa partie centrale, par la grande structure qui unit dans une structure unitaire l'orgue, le chœur et le portail latéral de l'église, qui mène à la Merceria San Salvador. Un travail exécuté par Sansovino en 1530. Plus tard, Sansovino retournera à San Salvador pour concevoir l'élégant cadre en marbre du retable de l'Annonciation du Seigneur (troisième autel, à droite), ainsi que la balustrade de l’orgue.

Aux murs des monuments imposants, mais gris et tristes, dont celui de Catherine Corner.

Dans le chœur, la merveille de l’église : la Transfiguration du Christ, une chef d’œuvre du Titien, et si on a la chance de pouvoir la voir (seulement à certaines dates), le tableau qui s’ouvre découvre la vue à une Pala d’Argent semblable à la Pala d’or de San Marco.

Sur Catherine Corner et l’annexion de Chypre par la Sérénissime

Jacques II de Lusignan et roi de Chypre, fils naturel seulement du précédent roi Jean, tente un coup face à la légitime héritière de Jean, sa fille Charlotte de Savoie, soutenue par Gênes : il prend le pouvoir en 1468, en s'alliant avec les Vénitiens et leur puissance locale, et en demandant la main de la fille des Corner, Catherine.

Venise accepte le deal, mais à la condition, dûment inscrite dans l’acte de mariage, astucieusement modifié par la famille sur injonction du Sénat et du Doge, que le royaume de Chypre soit légué à Catherine et à Venise au cas où le roi mourrait. En septembre 1472, Catherine part à Chypre, se marie avec Jacques II à Famagouste en grandes pompes, avec l’argent vénitien.

Chance : le 6 juillet 1473, Jacques II meurt dans un tournoi. Catherine devient la Reine de Chypre, et son héritage ira à Venise par la convention entre elle et l’état vénitien.

Ferdinand de Naples qui soutient Charlotte de Savoie et lorgne sur les richesses de l’île, tente de s’en emparer en fomentant des rebellions. En novembre 1473, l’archevêque de Nicosie assassine Andrea Corner, oncle de la Reine Catherine.

Venise se fâche tout rouge. La flotte vénitienne arrive à Famagouste, remet de l’ordre, mais Charlotte de Savoie se rebiffe et va jusqu’à signer un accord avec le sultan d’Egypte pour récupérer l’île à tout prix.

Mais fin 1488, sentant que le destin peut basculer et l’héritage anéanti, le conseil des Dix de Venise décide d’envoyer le frère de la Reine pour négocier l’abdication de Caterina Corner en faveur de la République. La reine rechigne, Venise gronde, et finalement, en février 1489, elle dit adieu à Chypre, arrive à Venise le 1er juin, sur le Bucentaure et avec tous les honneurs. On lui donne un palais à San Cassiano, 8000 ducats, et une grande villa à Asano sur la Terre ferme. Elle meurt en 1510. Chypre est devenue vénitienne et personne (à part les Turcs beaucoup plus tard) ne le contestera plus.

Dans le deuxième transept droit, on peut voir l’immense monument funèbre à Caterina Corner (Catherine Corner). Cette façade du transept fut vendue aux Corner par les moines Augustiniens alors que l’église était encore en construction. Les Corner firent appel à G.M. Falconetto pour le projet mais c‘est Bernardino Contadino qui le termina en 1584. Les restes de Catherine furent amenés ici depuis la chapelle Corner située dans l'église des Santi Apostoli.

Caterina Corner est aussi bien sûr présente dans la seule chapelle rescapée des reconstructions de l’église Santi Apostoli, mais aussi à San Nicola da Tolentino, et pour les Corner, il y a des dizaines d’églises qui ont une chapelle de la famille.


Sur Saint Magne

L'évêque Magno (Saint Magne) est un personnage primordial dans la légende du développement de Venise au 7ème siècle. Né à la fin du 6ème siècle, d'abord ermite, il devient ensuite évêque d'Oderzo (Opitergium) et contribue à éradiquer l'arianisme dans les îles de la lagune (Venise n'existait pas, ni un gouvernement vénitien). Lorsque les Lombards s'emparent de la ville, il émigre à Eraclée (Héraclée) où il fait construire une cathédrale. Dans la foulée, on lui prête des visions divines, et des songes imagés où il reçut l'ordre de bâtir 6 églises (d'autres disent 7 comme Sanudo, ou même 8 selon Dolfin) dans les îles réaltines au 7ème siècle. Plus précisément :

Saint Pierre lui commanda San Pietro di Castello là où il verrait des bœufs et des moutons,

Anzolo Rafaele (Angelo Raffaele) là où, lui indiqua l'Archange en songe, il verrait un rassemblement d'oiseaux,

Santa Maria Formosa là où, lui dit la Vierge qui lui apparut sous la forme d'une femme belle plantureuse, il verrait un nuage blanc descendre et rester sur le sol.

San Giovanni in Bragora, (Saint Jean Baptiste), là où, lui ordonna le Saint, il verrait arriver une compagnie de grues.

Santi Apostoli, car les douze apôtres lui dirent de regarder un lieu où se seraient posées douze cigognes.

San Zaccaria, pour le père de Saint Jean Baptiste

San Salvador, ou le Christ lui demanda de rechercher un nuage rouge descendant sur ce lieu où bâtir une église à lui dédiée (le Sauveur).

Santa Giustina (près de San Francesco della Vigna), que le Saint martyr padouan lui demanda de construire là où une vigne porterait des fruits mûrs. Saint Magne est mort en 670, et fait l'objet de nombreuses œuvres de peintres et sculpteurs vénitiens.

Saint Magne est mort en 670 et fait l’objet de nombreuses œuvres de peintres et sculpteurs vénitiens.

Adresse : Campo San Salvador 4835 San Marco

Horaires : (selon le site officiel de San Salvador) Lun-Sam 09:00-12 :00 16 :00-18:30 (d’autres sources mentionnent des horaires très différents)

Site web : http://www.chiesasansalvador.it/ voir aussi www.savevenice.org (SaveVenice a restauré l’église en 1985)

Crédits photos : je présente ici quelques photos empruntées temporairement au site de l’église (très bien fait) que je remplacerai à mon prochain séjour. Une cinquantaine des miennes ont disparu avec le vol de mon appareil photo en 2012, et d’autres étaient floues. Je dois quelques images (2 ou 3) aussi à :

Didier Descouens sur Commons Wikimedia.

Sailko sur Commons Wikimedia (détail pala).


Rev3 07/04/2019


Façade de style palladien (Sardi) au fronton et au tympan triangulaires et aux colonnes corinthiennes, avec un portail imposant mais élégant, et au second étage cette fenêtre centrale arrondie originale.

A côté de l’église, la Scuola Grande di San Teodoro (premier Patron de Venise), très élégante et de même style palladien (même architecte, même sculpteur). Beaucoup confondent (mais remarque les fenêtres et les statues).

En 1506 une refonte est commencée par Giorgio Spavento, continuée par Pietro Lombardo avec son fils Tullio, la reconstruction est dirigée par Jacopo Sansovino.

La partie absidiale est finie en 1520, chœur est en 1530, le portail sur les Mercerie en 1532 et l’autel principal en 1534. Statues ajoutées au 18ème siècle, de Bernardo Falconi avec au sommet le Christ Sauveur (Salvador).

Un boulet autrichien planté là …

Sur un plan à 3 nefs, c’est une grande église, avec trois coupoles sur la nef centrale, et un transept assez étroit.

Le chœur est entouré de deux chapelles plus petites. De gros piliers gâchent un peu l’espace et malgré quelques lucarnes et fenêtres, l’ensemble reste assez sombre. Les lucarnes en haut ont été ajoutées vers 1570 par Vincenzo Scamozzi, à la demande des chanoines.

Scamozzi modifia la forme externe classique des 3 coupoles hémisphériques pour des toits en tuiles octogonaux et des lanternes ajourées vitrées afin de construire des fenêtres sur le pourtour de chaque coupole.

Magnifique pavement en marbre polychrome (rosaces et damiers 3D). (photo D. Descouens)

La nef gauche.


(visite par la droite).

Premier autel dédié aux Morts, style classique avec les 4 piliers et un tympan triangulaire, Christ en croix en bronze, entre la Vierge et Saint Jean (Giovanni), mi 17ème siècle).

Nef droite. On voit bien les travées avec ces lourds piliers qui forment les croix grecques un peu comme à Saint Marc.

Monument baroque aux Pisani (Giulio dal Moro), avec les bustes d’Andrea Dolfin (Procurateur mort en 1602) et de sa femme Benedetta Pisani par Girolamo Campagna, au centre le Christ Sauveur, au-dessus les statues de Saint André et Saint Benoît.

Deuxième autel couvert, La Vierge à l’Enfant (Madonna col Bambino) avec deux angelots (les putti), de Girolamo Campagna (fin 16ème siècle).

Deuxième travée, monument au Doge Francesco Venier (de 1554 à 1556) (Jacopo Sansovino, vers 1560), en bas 4 colonnes corinthiennes avec au centre la fausse urne surmontée de la statue allongée du Doge et entourée de la Charité à gauche (Tommaso da Lugano) et à droite de la Foi (Alessandro Vittoria).

Au-dessus (en style ionique), la lunette sous l’arc est un bas-relief d'une Piéta, adorée par le Doge et son protecteur Francesco (Alessandro Vittoria), et sur les côtés d’autres emblèmes de la famille surmontés du cornetto ducal. Ici on distingue bien les travées et la forme spéciale de la nef.

Troisième autel (Sansovino, 1560), financé par Antonio Canovi (dédié à l’origine à Saint Augustin, vénéré par les moines).Au-dessus une Annonciation du Titien (1565).

Côté droit du transept : autel à Francesco da Paola construit par les Venier) avec Laurent, Jacques, Marie-Madeleine et François de Sales (G. Brusaferro ,1729). (emprunté au site de l'église)

Transept droit, monument funèbre à Caterina Corner et porte vers la sacristie. Cette façade fut vendue aux Corner par les moines Augustiniens alors que l’église était encore en construction. Les Corner firent appel à G.M. Falconetto pour le projet mais c‘est Bernardino Contadino qui le termina en 1584.

Catherine Corner remettant la couronne de Chypre au Doge Barbarigo. Les restes de Catherine furent amenés ici depuis la chapelle Corner située au Santi Apostoli. (faute de place, voir l’histoire de Catherine et de Chypre dans l’introduction).

Autel Saint Léonard (un noble Flamand converti et prêchant du 5ème siècle). San Leonardo (en ermite avec ses attributs le livre, la croix et la chaîne), Sant’Andrea, San Nicolo da Bari et San Lorenzo Giustiniani (Francesco Fontebasso, 1729, restauré en 1985). Dans la lunette, Présence de la Saint Trinité dans la Piéta (Andrea de Michelo dit Il Vicentino).

La sacristie Renaissance, exécutée sur le projet initial de l'église de Giorgio Spavento en 1546. Au plafond, dans un ovale de guirlandes de fleurs, le Sauveur bénissant et les anges. (le réfectoire du monastère y ressemble beaucoup).

Les fenêtres à meneaux dont certaines, fermées, renferment des fresques (retrouvées et restaurées) de Francesco Vecellio (le frère du Titien).

Magnifiques fresques de paons, d'oiseaux et d'arbres délicatement fleuris.

Chapelle à droite du chœur, dédiée à Saint Théodore (Teodoro, le premier patron de Venise). Sur le mur droit, le Martyre de Saint Théodore (mi 16ème siècle, atelier de Bonifacio de Pitati).

Une urne contient le corps du Saint, ramenée à Constantinople par Jacopo Dauro en 1257 de l'église de Messembria en Asie Mineure, puis transportée à San Salvador par son frère Marco habitant la paroisse.

Sur l'autel, Saint Théodore en gloire, Pietro Mera.

Le chœur est l'œuvre de Giorgio Spavento. L'autel en marbres polychromes est de Guglielmo dei Grigi, avec au sommet le Sauveur (1500).

Au centre, la Transfiguration du Christ au Mont Thabor, réalisée par Titien en 1560.

Le maître-autel étant séparé de l’arrière de la nef, ce tableau est un véritable chef d’œuvre rehaussé par sa situation. Il dissimule en plus un autre chef d'œuvre rarement visible, la Pala d'Argent.

Cette œuvre est visible certains jours (du 3 au 15 août, date de la fête de la Transfiguration, et à certaines autres occasions aléatoires), une œuvre des orfèvres vénitiens du début du 14ème siècle. (la Pala d'Oro est à Saint Marc) .

Elle fut restaurée au 15 ème, et au 20 ème siècle par Venetian Heritage. On y voit les Saints, la Vierge, et les symboles des Evangélistes, avec au centre, la transfiguration du Christ, entre Moïse et Elie.

Chapelle à gauche du chœur, dédiée au Saint Sacrement.

Sur la voûte, le Prieur Antonio Contarini et le Patriarche adorant le Saint Sacrement (Grisogono Novello, 1523).

Mystère non élucidé, on ne voit pas en vue d’avion la lanterne qui éclaire la chapelle, seulement un toit de tuiles et trois vitres …

Sur le mur gauche, le Repas à Emmaus (école de Giovanni Bellini) (placée beaucoup trop haut).

(empruntée au site de l'église)

Transept gauche, côté droit, autel du 17ème siècle, avec la Sacrée Famille (Lattanzio Querena), dans la lunette, le Père Eternel avec le Sauveur et la Vierge (Natalino da Murano, mi 16ème siècle).

Façade du transept gauche, monument à Marco, Francesco et Andrea Corner, faisant face au monument à Catherine Corner. Marco fut le premier cardinal de la Maison en 1570 (Bernardino Contino).

En-dessous, les fonds baptismaux, avec une toile de Nicolo Renieri (baptême de Jésus dans le Jourdain). (empruntée au site de l'église).

Mur gauche du transept, autel de la Piéta (financée par Grazioso Bontempelli marchand à Brescia, tableau de la Piéta, avec Charles Borromée et les portraits du donateur et de son frère (Sante Peranda). (emprunté au site de l'église)

Troisième autel (Alessandro Vittoria) de la nef gauche, financé par la Scuola dei Salumieri (charcutiers) Saint Roch (Rocco) à gauche et Saint Sébastien à droite, toile de Marie et l'Enfant, Saint Antoine Abbé entre Saint Jean Baptiste et Saint François d'Assise (Palma le Jeune, 1600). A droite Saint Sébastien, à gauche Saint Roch (Alessandro Vittoria).

Deuxième travée. Au-dessus de la porte, l'orgue, son balcon en marbre de Sansovino (1530). Fermées, les portes représentent Saint Antoine à gauche et San Teodoro à droite. (Francesco Vecellio, frère du Titien). Autour de la porte, les statues à droite de San Lorenzo par Giacomo Fantoni Colonna et à gauche de San Girolamo par Danese Cattano, deux élèves de Sansovino (Jacopo Tatti).

Ouverts, les panneaux représentent à gauche la Transfiguration et à droite la Résurrection.

Un nouvel orgue, de Jürgen et Hendrik Ahrend, et inspiré par le style vénitien de la Renaissance remplace depuis 2009 l’ancien du 15ème siècle.

Deuxième autel à gauche, dédié à Saint Jérôme, (Guglielmo dei Grigi), avec sa statue en marbre de Tommaso Lombardo da Lugano (disciple de Sansovino).

Imposant monument funèbre à Lorenzo et Girolamo Priuli, Doges de 1556 à 1559 et de 1559 à 1567 (mais leur corps reposent à Saint Dominique de Castello). Il fut commencé par Rusconi et terminé par Alessandro Vittoria.

Au-dessus des catafalques vides des Doges, se trouvent les statues des Saints respectifs, San Lorenzo à gauche et San Girolamo à gauche (Giulio del Moro).

Autel dédié à San Nicolo, reconstruit en 1751 après un incendie.

Retable de Saint Nicolas, Léonard et le bienheureux Arcangelo Canetoli (Gian Battista Piazzetta, terminé par son disciple Domenico Maggiotto).

Un des deux cloîtres du monastère, reconstruit au 16ème siècle avec de belles décorations redécouvertes récemment. La congrégation des Chanoines Augustiniens fut supprimée par Napoléon en 1797, le couvent fut transformé en caserne, il est aujourd’hui propriété des télécoms italiennes (entrée sur la droite de la façade).