Palais, Musées, Scuole à Venise
Scuola Grande di San Rocco (San Polo)
La Confrérie de San Rocco, dédiée à Saint Roch de Montpellier mort à Plaisance et dont le corps fut amené à Venise en 1485, est reconnue en 1478 avec l'objectif de secourir les malades des épidémies (Saint Roch lui-même guérit miraculeusement de la peste).
Avec une réputation magnifiée par les processions et les dons des pèlerins, ainsi que par la visite annuelle du Doge, les richesses s'accumulent. L'édifice de la Scuola, destiné à remplacer la Scoletta située en face près de l'église, fut commencé en1516 par Pietro Bon (10 ans après l'église), mais seulement le rez-de-chaussée car il eut des différends en 1520 avec la Scuola et c'est Sante Lombardo qui poursuivit les travaux en 1526. Ils furent terminés ensuite par Antonio Abbondi (il Scarpagnino) de 1527 à 1548 (la grande porte d'honneur et l'escalier), qui finit la partie supérieure et harmonisa la façade avec les colonnes jusqu'à sa mort en 1549 où Giangiacomo de Grigi prit le relais. . Le tout fut terminé en 1560 et coûta 47000 ducats !
L'histoire de la décoration intérieure de la Scuola est un vrai roman : en 1553, le Titien propose de faire un grand tableau dans la salle de l'Albergo, elle est acceptée, mais jamais réalisée. En 1557 on vote 200 ducats pour commencer la décoration mais rien ne se passe. Fin mai 1563, un concours d'esquisses est ouvert pour la décoration, auprès des meilleurs artistes de Venise : Giuseppe Salviati, Federico Zuccari (ou Zuccaro ?), Andrea Schiavone, et Paolo Véronèse entre autres. Le Tintoret tente un "coup" pour éliminer les concurrents et à peine un mois après l'annonce, alors que les autres bégaient leurs esquisses, il fait installer tout terminé le Saint Roch en gloire, une peinture achevée et non pas une esquisse, directement dans la salle de l'Albergo (salle de réunion des membres dirigeants, la Banca et la Zonta), avec des connivences internes. Il faut savoir que le Tintoret peignait extrêmement rapidement. Le jour du jury du concours, il dévoile sa toile au plafond. Pas contents les autres, en plus il leur dit : "si elle ne plait pas, j'en fais don à Saint Roch pour la grâce reçue". Le malin, il savait que dans les Scuole, il n'est pas possible de refuser un don fait à un Saint !
Dans la foulée, pour calmer les membres de la Scuola mis devant le fait accompli, il peint gratuitement les 16 autres toiles du plafond de l'Albergo qu'il termine fin 1564 ! Les opposants initiaux au Tintoret rengorgent leur amour-propre, l'élisent même dans la Confraternité, et lui commandent tout le reste de la décoration. De 1564 à 1567 il peint les 27 toiles des murs de l'Albergo, de 1576 à 1581 il peint les toiles de la Salle Supérieure, et de 1582 à 1587 les toiles du rez-de-chaussée. Après le Tintoret, la décoration se poursuivit, Antonio Zanchi peint les murs du Grand Escalier pour célébrer la fin de la peste en 1630. Et en 1673 Pietro Negri peint le pendant sur le mur gauche de l'escalier. Les boiseries et sculptures en bois de la salle supérieure sont de Francesco Pianta le Jeune. Par la suite des modifications ont été faites (l'autel de 1618, le plancher du premier étage en 1895 par Pietro Saccardo, …). Il y eut plusieurs rénovations ensuite, les dernières en 1974 et 1990. Une visite éclairée demande plus de 3 heures pour apprécier les œuvres présentes dans la Scuola (mieux : y aller deux fois).
Adresse : Campo San Rocco 3052, San Polo
Horaires : 09:30-17:30 tous les jours (sauf 25/12 et 01/01 09:30-12:30)
Site web (exceptionnel) : www.scuolagrandesanrocco.it,
Voir aussi la très excellente description sur
http://www.e-venise.com/scuole_venise/scuola_grande_san_rocco_venise_1.htm
Rev3 11/04/2019
La Confrérie de San Rocco, dédiée à Saint Roch de Montpellier dont le corps fut amené à Venise en 1485, est reconnue en 1478 avec l'objectif de secourir les malades des épidémies (Saint Roch lui-même guérit miraculeusement de la peste).
La Scuola, destiné à remplacer la Scoletta située en face, est commencé en 1516 par Pietro Bon (10 ans après l'église), mais seulement le rez-de-chaussée (problèmes avec la Scuola en 1520, Sante Lombardo poursuivit les travaux en 1526.
Ils furent terminés ensuite par Antonio Abbondi (il Scarpagnino) de 1527 à 1548 qui finit la partie supérieure et harmonisa la façade avec les colonnes jusqu'à sa mort en 1549.
Giangiacomo de Grigi prit le relais. Le tout fut terminé en 1560.
Façade en marbres polychromes avec au 1er étage les fenêtres du Scarpagnino.
Au pied des colonnes, des animaux fantastiques comme au Moyen-Age (mais très usés maintenant).
La salle du RDC montre des épisodes de la vie de Marie. Au fond une statue de Saint Roch (Girolamo Campagna, début 16ème siècle).
L'escalier qui mène à la salle capitulaire.
Saint Marc et son lion.
A gauche de l'entrée, l'Annonciation.
L'adoration des Mages.
La fuite en Egypte.
Le massacre des Innocents.
Marie-Madeleine (doute sur le lieu d'origine de cette toile).
Sainte Marie d'Egypte (même doute).
La Circoncision.
L'Assomption.
Le grand escalier de Scarpagnino, avec en haut un Pietro Negri de 1673, La Vierge délivre Venise de la peste.
Apparition de la Vierge aux pestiférés, Antonio Zanchi, ca 1666.
Fresque de Girolamo Pellegrini (ca 1700), La Charité avec le flambeau de la Religion devant les pauvres malades présentés par Saint Roch.
La salle supérieure, en bon businessman, le Tintoret offrit les premières toiles, puis d'autres contre remboursement du seul matériel, et cela se termina avec son élection à la Confraternité avec une rente de 100 ducats par an à vie … (visite chronologique des tableaux en commençant au fond à droite en arrivant de l'escalier).
A gauche, l'Adoration des bergers, à droite, le Baptême de Jésus.
L'Adoration des bergers.
Le Baptême de Jésus.
La Résurrection.
La dernière Cène, et en-dessous, à droite, La Visitation (1588), et à gauche le Christ de pitié (entourage de Giorgione, ca 1510).
L'Apparition de Saint Roch (avec Domenico Tintoretto).
A gauche, la Multiplication des pains et des poissons.
Résurrection de Lazare.
L'Ascension, très lyrique avec au centre Moïse et Elie, et les Apôtres.
La piscine Probatique (retouchée par Domenico en 1602), guérison des malades et du paralytique.
La tentation du Christ, avec un très beau démon tentant le Christ affamé avec des pains.
Sur le mur du fond (fin du tour des murs), Saint Roch à gauche, Saint Sébastien à droite.
Plafond, avec 21 tableaux (on ne les fera pas tous, prendre les miroirs).
Au centre, le Serpent d'Airain (une des premières toiles peintes, gratuitement, par le Tintoret entre 1575 et 1576.
Moïse faisant jaillir l'eau du rocher.
La récolte de la Manne.
Quelques médaillons, ici le Péché originel.
Moïse et la colonne de feu.
onas sortant du ventre de la baleine.
Elie nourri par l'Ange.
La Pâque des Hébreux.
Coup d'œil sur les magnifiques boiseries sculptées de Francesco Pianta le Jeune : Mélancolie, Honneur, Avarice (avec le livre des comptes), Ignorance, Science, Différence entre Bien et Mal.
La Curiosité avec cette "Librairie" en trompe-l'œil
La Fureur.
L'espion (ou curiosité), puis le Scandale, les Plaisirs honnêtes (instruments), puis Cicéron (défenseur de la Sculpture).
Le Tintoret (défenseur de la Peinture).
On passe dans la salle de l'Albergo (lieu de réunion de la Zonta de la Scuola), La Crucifixion (12,2 par 5,36 m), et sur les murs latéraux entre les fenêtres, des Prophètes.
La montée au calvaire.
Christ devant Pilate, et entre les deux derniers, le Couronnement d'épines.
Plafond avec Saint Roch en gloire (juin 1564), terminé et installé par le Tintoret et une connivence interne, à la barbe de tout le monde trois semaines après le début de l'appel d'offres pour des "esquisses".
Autour, des médaillons : aux quatre coins, les Saisons (ronds) et des allégories des Scuole vénitiennes (Misericordia, San Giovanni, San Marco, San Teodoro, des figures féminines et le Bonheur, la Foi et la Vérité.
La Chancellerie de la Scuola avec le plafond peint par Giuseppe Angeli (1754) : Saint Roch en gloire au centre, entouré de la Foi et de la Charité (il y a du Tiepolo là-dedans …).
Juste à gauche en haut de l'escalier, derrière un velours, ce couloir qui conduit au Trésor de la Scuola.
Les Anges rendant visite à Abraham, Giambattista Tiepolo (1743). Et ce n’est pas le seul ?
A côté, Agar et Ismaël secourus par l'Ange (GB Tiepolo, 1733). Le moment où l’ange envoyé par Dieu sauve in extremis le fils d’Abraham de la mort certaine.