Balades au calme dans Venise

Autour du Rialto Est (2)

Note : Initialement il existait une balade "Autour du Rialto" unique couvrant les environs du pont du Rialto. Mais le grand nombre de choses à voir et de visites à faire ont fait que cette balade ne peut vraiment pas se faire en un jour.

J'ai décidé de la couper en deux, car même en 2 parties ces balades vont prendre beaucoup de temps si on veut apprécier l'ensemble des choses à voir sur le parcours.

Cependant j'ai gardé la numérotation des points d'intérêt de la précédente balade (pour ceux qui veulent faire juste de la marche dans la vieille Venise)

Ce tour "Autour du Rialto (2)" combine des lieux bondés de touristes affairés autour des échoppes (peu), et des endroits magiques et déserts, sombres et délabrés, ces derniers par leur beauté compensant les artifices des premiers. Le tout à l'est du Rialto, dans Cannaregio, Castello et San Marco.

On partira du pont du Rialto côté Riva del Ferro (rive gauche) en partant assez tôt pour éviter la traversée des groupes de touristes. Après la statue de Goldoni à San Bartolomeo, on ira sur la terrasse de l'ancienne Poste centrale transformée en magasin de luxe. Puis on ira voir la maison de Marco Polo, le campo Santa Marina et Santa Maria Formosa. On visitera le palais très bien restauré Querini Stampalia avant de revenir sur le Rialto en passant Santa Maria della Fava à l'histoire unique, San Salvador qui abrite la tombe de Catherine de Chypre, et surtout la Pala d'argent cachée par un Titien superbe. Mais plus loin d'autres surprises presqu'inconnues attendent le visiteur.

Notes :

Les numéros 01, 02, ... se rapportent aux lieux numérotés sur la carte.

Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits sur la carte où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon et adapté à une journée de découverte).

Les références REF : des références vers les guides (ils sont listés sur le site Web) pour en savoir plus (pas toujours), et éventuellement un lien vers une page du site (référence commençant par JCS-xxxxxx , la page étant aussi accessible dans la liste à gauche des églises et des palais).

Guides en photos des églises disponibles sur le site pour : San Giovanni Crisostomo (17), Santa Maria Formosa (25), Palazzo Querini Stampalia (25a), Santa Maria della Fava (28), San Lio (28a), San Salvador (29).


Rev1 29/12/2019

15b Pont du Rialto. D’abord fait de barques reliées et déliées pour laisser passer les galères, il devient au 13ème siècle un pont en bois pentu avec un pont levis au sommet, mais s’écroule 3 fois. Un concours est lancé pour un pont de pierre (Michel Ange et Sansovino étaient candidats) mais c’est Antonio da Ponte qui le remporte en 1588, et termine en 1591 le pont à une arche de 48 m, de 8 m de haut, et supporté par plus de 12000 pieux. Les rangées de boutiques sont plus tardives. REF CM 100, GV 100 WE 56 EDV 282

Restauré en 1977, ce fut pendant très longtemps le seul pont traversant le Grand Canal jusqu’à celui de l’Académie en 1854.

Regarder le Fondaco dei Tedeschi (attribué faussement à Pietro Lombardo, 1508. Fondaco vient de « Fondouk », entrepôt), où les navires et commerçants allemands avaient obligation de débarquer et traiter toutes leurs marchandises avec les douanes. Descendre de l’autre côté par Salizzada Pio X. On y verra au 3318 la Tête d'or (abimée) de l'ancienne pharmacie et une trace de mortier de thériaque (voir l'histoire fantastique de cette drogue dans Pesteetthériaque), tout droit on arrive à

16 Campo San Bartolomeo, tout en longueur et saturé de monde toute la journée. On peut y voir son dragon en fer forgé au carrefour, et surtout la statue de Carlo Goldoni, le Molière italien très populaire et encore souvent joué, sculpté par Antonio del Zotto (1883).

Carlo Goldoni a écrit plus de 200 pièces, pour la plupart des comédies mettant en scène des personnages de la vie quotidienne en Italie (l’uomo del mondo, en 1738, est son premier grand succès).

Après être nommé directeur du théâtre San Angelo à Venise, il est critiqué par Carlo Gozzi et part à Paris au théâtre des Italiens. Il enseigne l’italien aux nobles de la Cour, et il écrit ses pièces en français, ainsi que ses Mémoires.

Ses pièces (amusantes, optimistes et réalistes) sont encore très appréciées comme celles de Molière en France. Sa maison se visite au Palazzo Centoni, Calle dei Nomboli 2794 San Polo, et son théâtre se trouve plus bas dans la Calle del Ovo après la Via 2 Aprile sur la gauche du campo. REF GV 94, EDV 176, GB 173.

Et le théâtre Goldoni est sur la droite, on y passera plus tard.

Prendre le campo à gauche, poursuivre sur Salizzada Chrisostomo (Grisostomo), pour entrer dans

16a Fondaco dei Tedeschi

Ce magnifique bâtiment était décoré de fresques grandioses de Giorgione (côté canal) et du Titien (côté terre). Il a une longue histoire. Les commerçants allemands (tedeschi, todeschi en vénitien) qui revenaient des comptoirs du Moyen-Orient, vivaient ici et étaient contraints par la Sérénissime de déposer leurs marchandises à cet endroit afin que les services administratifs (juste en face) puissent les contrôler et les taxer. Il faisait la gloire des commerçants allemands.


Plus tard, il devint la Poste Centrale de Venise, mais malgré son lustre, il se détériora progressivement et devint un immeuble administratif quelconque. Mais au début des années 2000, il fut racheté par des investisseurs qui en firent un grand magasin de luxe, à la décoration moderne et artistique, ouvert en 2016. Le dernier étage fut totalement refait et rendu accessible à la visite (réservez quelques jours avant ou venez tôt). De la terrasse on a des vues splendides sur presque tout Venise, mais particulièrement sur le Rialto, le Grand Canal jusqu'à la Ca' d'Oro à droite et les palais à gauche. A faire absolument et ne pas manquer les mosaïques au sol dans la salle d'attente. Sortir et prendre à gauche. A quelques mètres sur la droite, à la façade difficile à voir car la calle est étroite,

17 L'église San Giovanni Crisostomo. Rebâtie par Codussi en 1497 sur une église de 1044 incendiée en 1475, sa façade est arrondie comme à San Michele.

Très belle à l’intérieur, elle offre des Bellini, le chœur dédié à St Jean Chrisostome (évêque de Constantinople, Docteur de l’Eglise, mort en 407), avec une peinture des Saints et une Marie-Madeleine avec son pot d’onguent qui nous regarde, en colère, (Sebastiano del Piombo), et un autel de Lombardi (Couronnement de la Vierge).

Guide en images sur le site Web dans

REF JCS-Cannaregio-SanGiovaniCrisostomo

Continuer sur la Salizzada Crisostomo jusqu’au au restaurant Fiaschetteria Toscana, prendre à gauche, sous le porche, pour arriver à

18 Corte Remer, REF CM 11,

une cour donnant sur le Canal, entourée de bâtiments datant du 13ème siècle : escalier, puits, premier étage aux belles fenêtres, rendez-vous romantique pour les jeunes le soir. En face le Rialto, le beau bâtiment des Camerlinghe (les trésoriers et gérants des taxes sur le commerce pour tout ce qui arrivait à Venise et en partait) que l'on verra dans l'autre balade autour du Rialto.

A droite, les Fabbriche (Vecchie et Nuove) qui abritait les administrations du ravitaillement et de la navigation). Revenir à San Crisostomo, voir le puits à gauche de l’église, passer l’église et tourner tout de suite à gauche. Longer l’église sur le flanc droit et tourner à droite (c'est compliqué mais c'est Venise, et les plans sont impuissants) dans Calletta Morosina (osteria Barababao), continuer (c’est sombre) et passer sous une porte (si elle est ouverte) à droite pour le


19 Corte Amadi, silencieux et byzantin. REF CM 11 On est dans la très vieille Venise. Les Amadi étaient un vielle famille patricienne provenant de Bavière et établie dans plusieurs villes d'Italie. A Venise (depuis 820, puis 1220 venant de Lucques) ils devinrent très riches et propriétaires de dizaines de maisons moyenâgeuses. Sortir et continuer dans la calletta, plus loin, à droite se trouve le

20 Corte Morosina, lui (elle ?), aussi très belle avec une arche romano-lombarde du 13ème siècle.

Revenir jusqu’à l’arrière de l’église et tout de suite à droite passer sous le porche dans le Corte Prima del Milion, continuer dans le second porche pour trouver le

21 Corte seconda del Milion. La maison de la famille de Marco Polo. La légende dit qu’il s’est présenté, au bout de 20 ans de voyages de la Perse à la Chine, à la servante qui lui demandait « chi è ?», en répondant juste : " le patron ".

On peut faire une visite au théâtre Malibran en passant sous les 3 arches byzantines du 11ème siècle, sur la gauche, et revenir au Corte del Milion. Et pourquoi «del Milion» ? Marco Polo racontait ses aventures avec tellement de superlatifs et de grands nombres qu’il fut surnommé «Le Milion !», comme son grand livre de souvenirs d'ailleurs.

Aller au fond du Corte, prendre le sottoportego del Milion pour arriver au pont Marco Polo sur le rio di San Lio. On pénètre dans Castello dans la Calle Scaletta.

(d) Al Portego Osteria (la pancarte ne mentionne que Osteria !), Calle Malvasia 6015, spaghetti, veau agneau, etc

Aller au fond de la Calle Scaleta, après le porche, tourner à gauche pour arriver (à droite) au


22 Campo Santa Marina. Large, calme et aéré. Poursuivre tout droit dans la Calle Marcello (remarquer sur la gauche le portique du palais Marcello Pindemonte), puis Calle del Borgolocco. Dans ce quartier, se trouvaient beaucoup d’auberges (alBERGO) et aussi des maisons et des chambres à louer (LOCO) pour les ouvriers de l'Arsenal ou du Palais). On passe le

23 Ponte Borgolocco sur le rio del Pestrin, remarquer les façades arrière des palais Ruzzini (à droite) le palais Dona à gauche et plus loin l’ambassade de France. La balustrade en fer forgé cache en fait les initiales V et E de Vittore Emmanuele (ou les deux V entrelacés de Viva Verdi où VERDI signifiait en réalité "Vittore Emmanuele Re D’Italia", un symbole caché que les occupants autrichiens ne comprenaient pas). REF VIS269 Continuer tout droit pour arriver à

24 Campo Santa Maria Formosa. REF GV 114, EDV 166, CM22, entouré des palais Priuli, Ruzzini, Dona, Vitturi, Malipiero-Trevisan, Querini Stampalia (la pinacothèque magnifique, si on a le temps visiter et voir le guide en image REF JCS-Castello-PalazzoQueriniStampalia). Le campo assez ouvert, est bordé par le Rio du même nom, et plusieurs ponts.

Ici se déroulaient des courses de taureaux, des processions et nombre de festivités.

Aujourd’hui, des cafés, le marchand de fruits (fruttaiol), des vendeurs de chinoiseries mais aussi à ne pas rater une librairie incroyable avec des milliers de livres neufs et d’occasion (Acqua Alta, trouvez et entrez). Entrer ensuite dans l’église

25 Santa Maria Formosa

(église Chorus). Guide en photos dans JCS-Castello-SantaMariaFormosa et REF GV 114, EDV 166, WE 62 CM22.

Légende : la Vierge (de forme plantureuse, bien formée, "formosa") apparut en songe à St Magne au 7ème siècle pour construire une église là où un nuage blanc apparaîtrait. Après moult réfections, Codussi au 15ème siècle reconstruit l’église sur un plan à croix grecque. Les façades non terminées à la mort de Codussi seront financées par la famille noble Cappello vers la fin du 16ème siècle, qui en profita pour faire mettre des statues de la famille partout. Le campanile est remarquable, ne pas rater, au-dessus de la petite porte du campanile, du côté du rio, une créature grotesque, un “Mascherone” destiné à détourner les influences maléfiques (orienté vers le rio) !

L’intérieur, clair et organisé, renferme des chefs d’œuvre de Bartolomeo Vivarini (triptyque de la Miséricorde, 1475), Palma le Vieux (Sainte Barbe), Palma le Jeune, Léandro Bassano (La Cène), ainsi qu’un icône byzantine, la Madone de la Consolation de la galère de Sebastiano Venier à la bataille de Lépante le 7 octobre 1571, etc.

Sortir par la porte qui donne sur le campo, tourner à droite pour se diriger au sud vers le rio, à gauche le palais Malipiero Trevisan, et plus à droite le palais Querini Stampalia, devenu un superbe musée

25a Palais Querini Stampalia. (billet couplé avec celui de l'Accademia ou du Palais des Doges). Le bâtiment à l'extérieur ne paie pas de mine, mais l'intérieur a été entièrement restauré. La bibliothèque compte plus de 200 000 volumes, et le palais a été habité par la famille pendant plus de 300 ans, ce qui en fait un vrai palais vénitien avec une longue histoire racontée par les meubles, services de porcelaines, les statues et surtout les tableaux de tous les âges. Ils représentent la famille (une longue tradition vénitienne) et aussi les acquisitions des plus grands peintres, dont Longhi. Bâti au 16ème siècle en style Renaissance, il fut la maison de famille jusqu'en 1869 lorsque Giovanni Querini Stampalia dernier du nom le légua à la ville. Dans les années 60 il est entièrement rénové. On y trouvera nombre de Tiepolo, Bellini, etc. A voir absolument.

(e) Qcoffee Castello 5252 au RDC du palais Querini Stampalia (sauf Lun) tramezzini, poissons, snack

En sortant du musée, revenir vers l'église, en faire le tour, revoir le mascherone grimaçant et la seconde façade, et prendre le Ponte et la Calle delle Bande face à la deuxième entrée sur le Rio SM Formosa, tourner ensuite à droite dans la Salizzada San Lio.

Remarquer ensuite sur la droite (sans la prendre) la

26 Calle del Paradisio

à droite, avec la " porte du paradis ", arche gothique bien penchée aujourd’hui entre les deux murs de la ruelle (avec le restaurant Ai Barbacani en dessous).

C'est une rue typique du Moyen Age, avec ses maisons gothiques à encorbellements (les fameuses barbacanes, qui étaient réglementées), elle tire son nom des illuminations lors des fêtes.

« L’Arc gothique du Paradis » (penché) entre les façades montre, du côté du canal, la Vierge de Miséricorde protégeant un moine, avec les écussons des Foscari, et de l’autre côté la Vierge protégeant un noble et une femme, avec l’emblème des Foscari (le lion) et celui des Morosini (deux fleurs).

Selon la légende, ce serait les Foscari qui l’auraient commandé au mariage de Pellegrina Foscari et Alvise Mocenigo en 1491, mais les historiens pensent plutôt que c’est parce que les deux familles achetèrent les maisons de part et d’autre (plus probablement, l’arche daterait de 1410 environ).

Au bout, vécut Veronica Franco, la plus célèbre courtisane de Venise, née en 1546, peut-être maîtresse du Tintoret, et avec laquelle Henri III de passage (voir le Palais des doges) passa une nuit. REF EDV 171.REF EDV 171. Continuer sur San Lio encore 30 mètres et passer dans le sottoportego Perini à gauche, on arrive à Corte Perini, continuer tout droit jusqu’à une fourche. Prendre à gauche puis à droite Calle de Malvasia, et tout droit jusqu’au

Au bout, vécut Veronica Franco, la plus célèbre courtisane de Venise, née en 1546, peut-être maîtresse du Tintoret, et avec laquelle Henri III de passage (voir le Palais des doges) passa une nuit. REF EDV 171.REF EDV 171

Continuer sur San Lio encore 30 mètres et passer dans le sottoportego Perini à gauche, on arrive à Corte Perini, continuer tout droit jusqu’à une fourche. Prendre à gauche puis à droite Calle de Malvasia, jusqu’au

27 Pont sur le Rio San Zulian (demi-pont curieux) qui vaut le détour. On y voit à gauche, le ponte Balbi, et plus loin, le palais Tasca-Papafava avec son magnifique balcon-terrasse (bordée de géraniums) et ses statues.

Revenir 20 mètres sur ses pas et prendre à gauche le sottoportego Licini, puis tout droit le Ramo Licini, qui serpente, passe le Corte Rubbi et devient Calle Drio la Fava (avec ça on a une idée des rues à Venise, et de la différence entre les plans et la réalité !) qui donne enfin sur le campo et l’église.

28 Santa Maria della Fava (de la Consolation). Lun-Sam 9 :30-11 :30 et 16 :30-19 :00. Première église en 1496 pour abriter une image miraculeuse de la Vierge à l’Enfant. Refaite à l’époque de Philippe de Neri en 1662, l’église actuelle date du 18ème siècle, engoncée dans les bâtiments, mais riche à l’intérieur. On y voit un des plus beaux Tiepolo (l’éducation de la Vierge), Lazzarini (Crucifixion, 1731), (Apparition de la Vierge à St Philippe de Neri, 1725), des niches logeant de belles statues de Saints par Torretti (le professeur de Canova). Le nom Fava ("la fève") provient selon la légende d’une ancienne boulangerie célèbre pour son dessert typique appelé " les haricots des Morts " (mais il y a d’autres légendes, voir le guide en images de l'église REF JCS-Castello-SantaMariadellaFava).

Les lignes en marbre blanc sont les contours de l'ancienne église en bois.

En sortant, prendre le long du rio della Fava et visiter l'église toute proche

28a. San Lio. (elle fait aussi partie de la balade Cannaregio Est). Dédiée à Saint Léon IX au 11ème, elle a été reconstruite au 18ème avec une seule nef. Elle possède un beau portail, et l’intérieur mérite le détour : le plafond de Giandomenico Tiepolo (Saint Léon en gloire et l’Exaltation de la Croix), et le retable de Palma le Jeune sur l’autel, et la chapelle Renaissance Gussoni (rescapée de la reconstruction) abritant un Titien tardif (Saint Jacques Apôtre en chemin, patron des chapeliers).

Au début du 16ème siècle, les Lombardo (Pietro et Tullio son fils) sont chargés de reconstruire l'ensemble, et un portail finement sculpté avec des ajouts Renaissance (dont la chapelle Gussoni) et des modifications si importantes qu’elles nécessitent (!) une re-consécration en 1619.


En 1783, une nouvelle restauration a lieu avec une façade plate et simple fermant la rosace et les bas-côtés (on met 4 fenêtres et un oculus trilobé en haut du tympan triangulaire, et au-dessus du portail une inscription) et surtout un intérieur à une seule nef. Ici sont conservées les restes de Sainte Francine, et (dit-on, sans garantie mais plausible) le corps du peintre Canaletto (baptisé et inhumé ici, sa maison se trouvant juste à côté Corte Perini). REF EDV 171, et le Guide en images REF JCS-Castello-San Lio .

Revenir dans calle della Fava et traverser le Ponte della Fava (voir les palais de chaque côté, sur la gauche le Palais Giustinian Faccanon), la Calle dei Stagneri jusqu’au bout, on tombe sur la Marzarieta Due Aprile, avec à droite le Campo San Bartolomeo. Prendre à gauche, pour

29 Eglise San Salvador.

Grande église sombre mais remplie de chefs d’œuvre. A l'extérieur, remarquez le boulet autrichien enfoncé à gauche de l'escalier. (voir le guide en images de l'église sur JCS-SanMarco-SanSalvador).

L'église est sombre, grise et attend un coup de neuf, mais l'intérieur vaut la visite pour au moins 2 raisons.

La première c'est le maître-autel, avec un super Titien (la Transfiguration du Christ), qui cache (sauf quelques jours par an)

une magnifique Pala d'argent semblable à celle en or de la basilique. La seconde, c'est la tombe de Catherine de Chypre dont la vie tumultueuse a fini par rendre Venise maîtresse de l'île (voir le récit palpitant de sa vie dans

REF-JCS6-RécitsetLégendes-CatherineCorner).

Continuer tout droit par la Calle dell Ovo, passer le ponte dell Ovo. On continue tout droit, on regarde les piliers des bâtiments contenant des niches avec des Vierges, ou aux chapiteaux décorés de motifs.

On passe tout droit le carrefour avec les Calle Bembo et la Calle dei Fabbri (super commerçantes) pour la Calle della Comedia où se trouve

30 le théâtre Goldoni sur la droite, on va au bout et on tourne à droite dans la Calle del Forno, avec tout de suite après le

31 Corte del Teatro. REF VIS 29 La façade arrière du théâtre montre, en hauteur, une tête de femme en marbre.

L’histoire : une vieille femme avare cachait son trésor dans une redingote en lambeaux au grenier. Son fils le prend pour le donner à un indigent. La vieille femme se rend compte de la disparition, et convainc son fils de retrouver le pauvre et l’échanger contre un manteau bien chaud. Le fils déguisé en mendiant parcourt la ville, retrouve le pauvre, récupère la fortune. Sa mère morte, il ouvre une pharmacie et à l’arrière y place le buste de sa mère avec lui à ses pieds. Il ne reste que la tête de cette femme. Noter aussi les armes des Bembo, des Moro et de la Scuola San Rocco dans les pierres sur la même façade.

En se retournant, partir sur la droite et emprunter le boyau souterrain qui passe sous le palais Dandolo.

Impressionnant de vétusté, mais décoré d’une niche votive en marbre ! On débouche alors sur la Riva del Carbon (en face de la Riva del Vin, les bien nommées) au grand Canal. Aller à gauche jusqu’ à

32 Calle del Carbon, sur le mur du Palais Loredan se trouve la plaque commémorant la première femme Docteur d’Université en 1678 : Elena Cornaro Piscopia, née en 1646. Fille légitime (mais mal vue de la noblesse) du Procurateur Giovanni Battista Corner et d'une femme du peuple, elle réussit à faire avec brio de longues études à Padoue et obtenir un doctorat en philosophie à 30 ans. Elle parlait 5 langues étrangères et connaissait les arts libéraux (théologie, arithmétique, etc). Poursuivre pour regarder l’entrée du

33 Palais Loredan Sur la deuxième colonne à partir de la gauche devant le palais, on essaiera d’identifier le graffiti de l’homme à la pipe. REF VIS 31

(e) Enoteca Al Volto Calle Cavalli San Marco 4081

Revenir pour prendre le traghetto tout près pour traverser le Canal et prendre Riva del Vin vers le Rialto.

(l’image a été forcée pour apercevoir les contours de l’homme à la pipe, la colonne est blanche)

Prendre la Calle della Madonna sur la gauche pour voir

34 L’étalon des barbacanes à droite au 574 REF VIS 139. Cette pierre d’Istrie donnait la longueur maximum des barbacanes permettant aux habitations à partir du premier étage d’être en saillie, donc plus grandes, une pratique très courante au Moyen-Age.

On peut lire sur la barbacane-étalon placée ici :

PER LA IURIDICIUM DI BARBACANI

En effet il y avait des abus, les propriétaires essayaient de gagner de la surface sans payer d’impôt foncier supplémentaire. Le résultat était que le soleil n'entrait plus dans les rues où les avancées étaient trop importantes. Mais les fonctionnaires veillaient, ce n'est pas nouveau.

Dernière adresse (incontournable) pour manger ici

(e) Trattoria alla Madonna au 594, sauf mer. (arriver à 19h ou réserver à l’avance +39 041 5223824, c’est vite plein, on est bien et vite servi)


FIN DE L’ITINERAIRE AUTOUR DU RIALTO (2) EST