Guide en images des églises de Venise

Santa Sofia (Cannaregio)

Histoire

Santa Sofia est au milieu de la Strada Nova dans Cannaregio, cette rue hyper passante car c’est une rue assez large (construite en 1871-1872) qui fait la jonction entre la gare Santa Lucia et le centre de Venise et toute la moitié Est. L’église est très peu visible de la rue car on n’en voit que le toit et le campanile en levant les yeux. Elle est recouverte de façades de maisons et de magasins, et sa porte d’entrée sur Strada Nova est confidentielle.

La légende y place déjà une église au 8ème siècle mais rien de moins sûr. En 1020 on rapporte qu'une église est construite ici, financée alors par la famille noble Gussoni et par Giorgio Tribuno en 1020, avec trois nefs et 3 absides octogonales. La partie supérieure du bâtiment, avec son clocher, peut être vue au-dessus des maisons, en face du campo Santa Sofia où se trouve le traghetto vers la Pescheria, L’église a été reconstruite ou réaménagée un certain nombre de fois (1225,1508 ou 1568). La dernière modification est faite dans les dernières années du 17ème siècle, par Antonio Gaspari, qui lui a donné son apparence actuelle (mais un incendie l’a de nouveau détruite en 1760 !).

L'église a été très appréciée par le musicien Benedetto Marcello, qui a composé plusieurs de ses célèbres psaumes pour elle, et a voulu que ses funérailles aient lieu ici. L'église n’a pas subi une réduction importante dans sa structure en 1871, lorsque la Strada Nova a été créée mais les maisons ont été reconstruites devant la façade sur la rue. L'élargissement de cette rue, qui mène du pont delle Guglie à la paroisse de Santi Apostoli, a obligé les Vénitiens à rogner aussi la taille des maisons. 

L’église a été supprimée en 1810 après avoir été pillée par les fonctionnaires de Napoléon,  et vendue à un marchand juif, qui l'a transformée en entrepôt et a dispersé le mobilier. 

L'église a été rachetée par un Vénitien et rouverte pour le culte en 1836, rattachée à la paroisse de San Felice. L’intérieur a été redécoré avec essentiellement des œuvres provenant d’autres églises, et on s’en rend compte en examinant les autels et les tableaux.

L’extérieur

Comme depuis très longtemps (on le voit déjà sur la carte de Barbari en 1500), l’église a toujours été entourée de maisons privées et le bâtiment extérieur est à peine visible (une porte sur la Strada Nova permet d’y entrer, et une autre existe latéralement sur Calle del Cristo).

Le campanile conserve une partie d'origine (il était plus haut initialement et a été redimensionné, peut-être en raison de problèmes de stabilité).

L’intérieur

L'intérieur a un plan basilical avec un dôme central. Il a conservé ses trois nefs aux piliers ronds surmontés d’un chapiteau carré (comme à San Cassiano). On a dit qu’elle avait contenu des toiles du Tintoret, du Véronèse et du Titien mais les sbires de Napoléon les ont emportées lors de sa fermeture (la Cène du Tintoret est à Milan aujourd’hui). Il n’y a plus de grands chefs d’œuvre et l’église, petite et jolie tout de même, possède juste deux autels, deux chapelles absidiales et le chœur.

La contre-façade et le maître-autel expose quatre statues de marbre de l’école  d'Antonio Rizzo, datant de la seconde moitié du 15ème siècle : San Luca, Sant’Andrea, San Cosma, San Damiano.

Au-dessus de la porte latérale, le long du mur droit, une Déposition du Christ avec des anges de l'école de Palma le Jeune.

Dans le chœur, on peut voir un retable (baptême du Christ) de Daniel Heintz, le Christ moqué en dérision, de l'école de Bassano du côté gauche, l’Adoration des mages, également de l'école Bassano, du côté droit.

Sur le deuxième autel à gauche se trouve une Madone à l'Enfant avec Saint Antoine et Sainte Veneranda, de Giovanni Battista Maganza il Giovane.

Sur le petit autel latéral gauche, il y a une sculpture gothique datant du XIVe siècle, un peu détériorée, représentant la Vierge à l'Enfant. Elle provient de l'église des Servi, aujourd'hui démolie.

Ensuite on trouve un Baptême de Jésus, œuvre attribuée à Pietro de Mera. Les œuvres sont disparates et peu nombreuses mais l’église est un endroit sympathique où l’on peut s’arrêter, hors de la foule de Strada Nova.

Adresse : Strada Nova 4193, Cannaregio 4542

Horaires : tlj sauf jeudi 09 :00 12 :00

rev 31 26/10/2023

Cachée depuis toujours par des habitations, Santa Sofia est quasi invisible depuis la Strada Nova 

Plusieurs fois reconstruite ou aménagée depuis les années mille (famille Gussoni), son aspect actuel date du 19ème siècle. 

Intérieur à 3 nefs, simple, dépouillé par Napoléon en 1810, (Tintoret, Titien, Véronèse), elle est vendue à un juif comme entrepôt. 

Rouverte en 1836, elle est décorée d’œuvres provenant d’autres églises détruites ou supprimées. 

Pas très grande, elle reste élégante avec ses grandes colonnes et ses arcatures filant sur le chœur et la coupole. (visite par la droite).

L’autel après la double porte latérale abrite une Vierge noire à l’Enfant ( ?). 

Chapelle droite : probablement Saint Antoine de Padoue. 

Il tient le lys qui est son attribut. 

Le chœur très simple. 

Retable de Daniel Heintz, le Baptême de Jésus 

De part et d’autre de l’autel statues de San Luca et de Sant’Andrea, provenant de l’église des Servi. 

Mur droit : le Christ moqué en dérision, (école de Bassano).

Mur gauche : l’adoration des Mages (école de Bassano).

Voute de la coupole. Curieusement, le Christ qui porte sa croix est hirsute, roux et très barbu. 

Chapelle de gauche, statue du Christ dans une niche élégante. 

Autel de gauche : Vierge à l’Enfant avec Saint Antoine et Sainte Veneranda (Gianbattisa Maganza le Jeune) 

Plus à gauche, sculpture gothique du 15ème siècle, provenant de l’église des Servi (aujourd‘hui démolie) et attribuée à André Beauneveu. 

Enfin, un tableau représentant le Baptême de Jésus, attribué à Pietro di Mera.

La contre-façade possède un joli orgue avec sa tribune, ainsi que deux autres statues venant des Servi (San Cosma et San Damiano (des Saints qui possèdent aussi une église à la Giudecca derrière Sant’Eufemia).