Guide en images des églises de Venise

San Sebastiano (Dorsoduro)

Eglise Chorus

Histoire

San Sebastiano (Saint Sébastien), comme Madonna dell'Orto est l'église du Tintoret, peut être appelée l'église du Véronèse car c'est lui qui a été appelé par son concitoyen de Vérone Bernardo Torlioni, Abbé de la communauté des Frati Gerolamini (Hiéronymites), pour décorer pratiquement tout l'intérieur. Et en plus son monument funéraire repose ici.

Ici existait auparavant un oratoire dédié à la Vierge par les moines de St Jérôme de Montebello installés à Venise depuis 1393, et à Saint Sébastien, qui vers 1464 aurait protégé le quartier de la peste qui sévissait à Venise. Juste après on décide de bâtir une église mais l'église s'avère trop petite pour la foule des pèlerins venus prier Saint Sébastien. En janvier 1506, on donne le projet d'une nouvelle église au Scarpagnino (Antonio Abbadi, un Lombard venu à Venise pour reconstruire la Fondaco dei Tedeschi). Bernardo Torlioni, plus tard, en 1542, demande au Scarpagnino d'ajouter les 6 chapelles intérieures, afin de les vendre (très cher) aux riches familles vénitiennes (dont les Corner). 

En 1555 Torlioni appelle le Véronèse (Paolo Caliari), qui à 27 ans a déjà peint la chapelle des Gustiniani à San Francesco della Vigna et le plafond de la Salle du Conseil des Dix au Palais ducal. Pendant 2 années, le Véronèse peint la sacristie (scènes de l’Ancien Testament), puis le plafond avec le Livre d’Esther. En 1558 et 1559, il peint les Prophètes, les épisodes de la vie de Sébastien dans le chœur des Frères, ainsi que les portes de l’orgue. Enfin de 1565 à 1570, il peint le retable du maître-autel et les tableaux latéraux. Le Véronèse a aussi sa tombe ici (un peu normal).

L'église est terminée en 1562, avec un campanile établi à l'extérieur derrière le chœur. Le couvent attenant a été en grande partie démoli, le reste abrite la Faculté des Lettres depuis 1971.

Extérieur

La façade de l’église donne sur un petit Campiello devant le rio di San Sebastian. Elle est palladienne mais sans excès, avec deux niveaux et un tympan fin surmonté de 3 statues (dont le Saint au sommet). Un gros oculus rond et deux fenêtres hautes arrondies donnent de la lumière le matin. Le corps de l’église est tout en briques avec quelques décorations en pierre d’Istrie blanche, dont les pourtours ovales des fenêtres latérales. On voit bien l’abside arrondie derrière, ainsi que le campanile, qui est désaxé par rapport à l’église. Sur le campo derrière, on voit l’église de San Angelo Raffaele. 

Ne pas manquer le restaurant Pane Vino et San Daniele (renommé à son ancien nom Trattoria Anzolo Raffaele depuis quelques années), pas cher, connu des  vrais Vénitiens, sur le campo au calme et sous les parasols. 

Intérieur

On a une structure à 3 nefs, la nef centrale étant plutôt étroite, car il a fallu caser les trois chapelles de chaque côté. Au bout de la nef, on trouve deux petites chapelles latérales qui rapetissent la largeur du choeur. 

Tous les murs, les voûtes, les arcades, les coins sont peints, à l’exception de quelques endroits. La restauration à laquelle on a assisté en 2013, 2014 et suivantes permettra de rénover les quelques murs délabrés (un travail de Titan).

Comme déjà dit, c’est l’église du Véronèse, et on trouvera une multitude de tableaux, mais aussi de magnifiques peintures et de fresques car il était doué pour toutes sortes de techniques picturales.

Sur tous les murs, des grisailles, et enfin un plafond en bois, à caissons de bois magnifiques qui racontent la vie d’Esther et d’Assuérus. A noter que beaucoup d’œuvres se rapportent à l’ancien Testament et non au Nouveau Testament. A la même époque (1555-1556) il peint aussi les tableaux de l’Ancien Testament dans la sacristie. Le Véronèse (ou Véronèse ? il y a les deux dans la littérature …) a peint à fresque en 1558-1559 tous les murs au-dessus des arcades découpant les nefs (les Pères de l’Eglise, les Prophètes, les Apôtres, des personnages laïques et religieux), les portes de l’orgue (sur le balcon la Nativité, sur les portes fermées, la Présentation de Jésus au Temple, sur les portes ouvertes la piscine probatique). La Vierge en gloire dans le chœur avec Sébastien fut peinte entre 1565 et 1570, tout comme les tableaux de chaque côté (le martyre de Saint Sébastien, et Sébastien et Marcellino emmenés à leur martyre).

Mais il n’y a pas que des Véronèse. On trouve aussi un magnifique Titien à l’entrée à droite (Nicola de Bari), deux Palma le Jeune, plusieurs Pitati dans la sacristie, et d’autres œuvres de Sansovino, Alessandro Vittoria.

Evidemment il ne faut pas manquer la sacristie aux murs couverts de grands tableaux mélangeant des scènes du Nouveau et de l’Ancien Testament. Son plafond est aussi remarquable avec le Couronnement de la Vierge, entourés de médaillons oblongs des Evangélistes.

Enfin, si ce n’est déjà fait, et bien que ce soit très haut, il faut examiner le plafond de la nef avec l’histoire d’Esther.


Important : San Sebastiano a connu une longue période de travaux dans les années 2010. Proches de leur achèvement en 2022, ils ont été financés par SAVE VENICE, l'association américaine créée en 1971 pour restaurer Venise, et déjà maitre d'œuvre d'innombrables rénovations coûtant des fortunes que ni l'Eglise ni la Ville n'auraient pu supporter. La liste impressionnante se trouve sur le site des projets. Ce document montre des images de trois visites, en 2103, 2014 (bien encombrés d'échafaudages) et 2022 (seules les chapelles latérales du chœur encore en travaux, le reste est superbe).


Saint Sébastien (San Sebastiano)

Saint Sébastien. Sébastien (Sebastiano) serait un Gaulois de Narbonne devenu centurion à Rome. Il est ensuite nommé Capitaine de la garde prétorienne de Dioclétien. 

Devenu fervent chrétien, il se met à convertir des soldats, soutient les jumeaux chrétiens Marc et Marcellin qui vont subir le martyre malgré les conseils de leur famille leur demandant d’abjurer pour y échapper (d'où le tableau à gauche dans le chœur). Une femme muette s’approche de Sébastien, qui lui rend la parole, le miracle fait sensation. Un peu plus tard, le préfet de Rome, Chromace, souffrant d’une grave maladie, va trouver Sébastien pour guérir, et effectivement, après avoir renoncé à ses dieux païens et opté pour le christianisme, il retrouve la santé. L’empereur Dioclétien (un païen sanguinaire attaché aux dieux de la Rome classique, et qui a généré des dizaines de martyrs hommes et femmes à son époque) entend tout cela, et se sent trahi, Il le condamne au supplice par les flèches en l'attachant à un poteau sur le Champ de Mars. Les archers évitèrent le cœur volontairement (la fresque montre ces archers hésitants et allant lancer leur flèches à côté de la cible). Encore vivant, Sébastien revient vers Dioclétien pour lui reprocher sa cruauté envers les Chrétiens. Mais Dioclétien le fait alors battre à mort (vers 187 environ). On le jette dans les égouts, mais il apparaît à Sainte Lucine pour indiquer où se trouve son corps. Alors on ramène sa dépouille et il est enterré à Rome auprès de Pierre et Paul. ( selon Jacques de Voragine dans la fameuse Légende Dorée).

Il est le patron des archers, sans surprise, mais aussi le Protecteur de la peste et des épidémies.

Le Livre d’Esther (résumé pour comprendre le plafond de la nef)

Sous Xerxès 1er (appelé aussi Assuérus, vers -480) Esther est une jeune orpheline juive exilée à Suse, qui vit chez son oncle Mardochée. 

Celui-ci la présente au roi qui cherchait une épouse. Sa beauté aidant, elle devient Reine de Perse, Mardochée lui ayant ordonné de cacher sa religion.

Mais Assuérus s'entiche d'un favori, Haman, qui exige la soumission de Mardochée. Celui-ci refusant, Haman décide alors d'exterminer tous les Juifs de Perse. 

Mardochée apprend le projet et la date, et demande à Esther d'intervenir. Elle réussit à approcher le roi, l'informe des plans de Haman pour exterminer son peuple. Le roi, convaincu par Esther, se retourne alors contre Haman, le fait pendre, et décrète un jour d'impunité aux Juifs souhaitant se venger de leurs ennemis. 

Du coup, les Juifs font des massacres pendant toute une journée, Esther obtient même un jour de plus de vengeances.


Le Châtiment des Serpents (Nombres, 20 et 21)

Le fameux Châtiment des Serpents, comme il y en a plein à Venise (Ancien Testament, Nombres, 20 et 21). Pendant la fuite d'Egypte avec Moïse, des serpents du désert tuaient les Hébreux dont la foi devenait faible: « Alors l'Eternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (verset 6).

Moïse, supplié par les Hébreux repentissants, demande une solution à Dieu qui finit par lui donner. Il lui demande de mettre un serpent de bronze (ou d'airain) sur une perche et lui dit : "Quiconque sera mordu et le regardera, vivra".

Et effectivement c'est ce qui se passa.           

Les Sibylles

Les Sibylles sont un mélange de mythologies gréco-latines, souvent mises en parallèle avec les Prophètes (Michel Ange à la Chapelle Sixtine par exemple), et très souvent représentées dans les grandes églises à partir du 12ème siècle. On les trouve aussi bien en Bretagne qu'à Sienne sur les pavements de la cathédrale, et à Venise, dans Santa Maria del Giglio, San Francisco della Vigna, chapelle Dandolo, San Sebastiano, etc). 

Elles sont totalement absentes de la Bible car ce sont des païennes, prêtresses et prophétesses, vivant dans toutes les parties du monde, sous le contrôle d'Apollon. Mais magiquement, on en fera les annonciatrices de faits allant se dérouler des siècles plus tard et touchant directement l'arrivée, la vie et la résurrection de Jésus Christ. L'astuce consistait à dire que même chez les Païens, la Chrétienté et Jésus étaient, à travers les Sibylles, déjà annoncés et prouvés. En fait ces supposées prophéties sont très obscures, et Cicéron disait déjà qu'on pouvait en tirer n'importe quoi. Des livres délirants, recopiés avec ajouts et inventions, circulent au 3ème siècle, repris par Virgile, intégrés par Eusèbe de Césarée en 340 et Saint Augustin plus tard. Elles sont 8, 9, 10, puis 12. 

Les Sibylles représentées par Menescardi à la Scuola dei Carmini pas loin ne sont pas belles (je confirme qu'il n'était pas doué pour les visages) et, pire, n'ont aucun des attributs habituels qu'on leur donne généralement dans l'iconographie et la littérature. Bizarre non ? Celles du Véronèse à San Sebastiano ou de Giuseppe Porta (Il Salviati) à Santa Maria del Giglio sont magnifiques (Il Salviati en a peint une autre dans San Francesco della Vigna). (En passant, dans la chapelle Sixtine aussi il y en a 5 au plafond, peintes par Michel-Ange) Les sculptures de Meyring à San Moïse sont remarquables, celles de Giovanni Marchiori aux Scalzi sont splendides. On en trouve aussi à Zanipolo (Castello).

Voici leur liste, ce qu’elles ont prophétisé selon les « savants ».

L’adjectif sibyllin vient des sibylles, tant leurs  prophéties étaient « fumeuses ». Le Concile de Trente en 1568 mit fin à ce mélange des genres, considérant qu’il s’agissait de fables récupérées au hasard des opportunités des pouvoirs religieux de l’époque pour évangéliser.

Adresse : Campo San Sebastiano, Dorsoduro 1686

Horaires : Lun-Sam 10 :30 16 :30 


Rev5 10/04/2023 (note : cette révision totale est enrichie de nombreuses informations nouvelles sur les œuvres, de nombreuses nouvelles images, et utilise des images prises en octobre 2022 après la rénovation extraordinaire par Save Venice pendant  8 années). 

San Sebastiano est au Véronèse ce que Madonna dell’Orto est au Tintoret : tout ou presque est de lui, il y a passé des années, et il y a été enterré en 1588. 

En janvier 1506, Scarpagnino remplace l’ancien oratoire de St Jérôme de Montebello par une église classique, avec 6 chapelles, et une décoration du Véronèse (appelé par l’abbé Bernardo Torlioni, un concitoyen de Vérone). 

La façade date de 1548, avec 3 ouvertures en bas et en haut dont un grand oculus, au-dessus, le fronton triangulaire, surmonté de trois statues de Saints. 

Saint Sébastien aurait en 1464 protégé ce quartier de la peste sévissant à Venise. 

Le Véronèse y travailla de 1555 à 1570, remplissant les murs de fresques, la sacristie de tableaux de l’Ancien Testament, le plafond en caissons de bois par des scènes de la vie d’Esther, et l’abside centrale. 

Le grand campanile se trouve derrière, curieusement pas dans l’axe de l’église mais tourné vers l’ouest. L’église est finie en 1562.

Ne pas manquer le restaurant Pane Vino et San Daniele (renommé à son ancien nom Trattoria Anzolo Raffaele depuis quelques années), pas cher, connu des  vrais Vénitiens, sur le campo au calme et sous les parasols. 

Médaillon de San Girolamo à l’entrée. 

Médaillon de San Sebastiano côté gauche du portail.  

Plusieurs années de travaux mais on arrive à voir cette haute nef centrale flanqué de 6 chapelles dans les nefs latérales et de 2 chapelles absidiales. 

Ce qui frappe c’est que toutes les surfaces sont peintes (huile, sur bois, à fresque, toiles, grisailles, etc.).

(visite par la droite).

A l'entrée dans l'atrium, un Titien de 1563 (Nicolas de Bari). 

La nef droite avec de grands arcs supportant le balcon et abritant les 3 chapelles.

Le Saint Pietro Gambacorta (Federico Bencovich, ca 1725).

Chapelle Melio da Cortona. 

La Vierge à l'Enfant et Saint Jean (Tommaso da Lombardi da Lugano, 1571).

Chapelle Garzoni. La Crucifixion (Paolo Caliari dit le Véronèse, 1581). 

Statues de Pietro Baratta (qui en a fait plein, mais au 17ème siècle), ici Anne et Joseph. 

On notera le plafond de la chapelle, luxueusement décoré de statues, stucs, décorations de feuilles, et des médaillons peints relatant le martyre de Sébastien. 

Monument à l’évêque Livio Podacattaro, Jacopo Tatti (dit Sansovino, 15557). 

Le chœur est flanqué de 2 chapelles absidiales, mal éclairées par une petite fenêtre, accessibles mais délabrées jusqu'en 2020, en cours de rénovation en 2022.

Au-dessus des chapelles absidiales de part et d’autre du chœur. le chœur : les Sibylles, ici à droite  Cumane et Tiburtine (1558).  (voir en introduction la présentation des Sibylles).

Chapelle absidiale droite.

La Madone à l’Enfant avec Saint Charles (Carlo) et Saint Jérôme (Girolamo), (Jacopo Negretti dit Palma le Jeune, ca 1620). 

Episodes de la vie de San Carlo (Andrea Michieli, dit Il Vincentino, 16ème siècle). 

Episode de la vie de San Girolamo (Andrea Michieli, dit Il Vincentino, 16ème siècle). 

Au-dessus, Le Véronèse, comme partout ailleurs a peint à fresque des colonnes torsadées,  des Prophètes et des Sibylles. 

Dans l’arcade du chœur, une Annonciation (la Vierge en partie droite, tout en haut, l’ange est de l’autre côté de l’arcade).

(si l'auteur n'est pas signalé, ce sera Véronèse par défaut …) 

Le chœur, avec la coupole qui curieusement n’est pas décorée. Il fut commandé pour servir de chapelle funéraire pour la famille Corner. 

La Madone en gloire avec les Saints Sébastien, Roch, Catherine, Elisabeth (! voir plus loin), Pierre et Jean-Baptiste (ou François). 

Ici Véronèse a fait absolument tout, entre 1559 et 1561, de la volonté de la Noble Elisabeth Soranzo, qui l'a financé. (ce pourquoi elle apparait dans le tableau !). En haut, la Vierge en gloire, avec les anges musiciens. 

Véronèse a peint sous la Vierge des Saints dont les prénoms  sont ceux de célèbres Corner (par exemple, Catherine de Chypre, Francesco Corner). 

De chaque côté, fresques de deux saints ermites, Paul l'ermite et Onophrius (1560).  

A droite, le martyre de Saint Sébastien (1565). Voir la légende de Saint Sébastien en introduction ce qui explique bien des choses et en particulier le tableau suivant sur le mur gauche. 

Après avoir été percé de flèches, il retourne voir Dioclétien, qui le condamne en le faisant battre à mort par ses bourreaux. 

A gauche du choeur, Marc et Marcellin (prisonniers chrétiens de Dioclétien au temps de Saint Sébastien) conduits au martyre (1565). 

Centurion et fervent chrétien, Sébastien les a encouragés à ne pas renier leur religion, malgré leur condamnation au martyre par Dioclétien. 

Dans les lunettes latérales au-dessus des tableaux, les Evangélistes, ici Marc et Luc (atelier de Véronèse).  (photo Save Venice)

Au mur gauche, Jean et Matthieu (sans doute une copie, auteur inconnu, 17ème siècle). 

Ressortant du chœur, on peut voir le haut de la nef droite, les décorations au-dessus des chapelles et une partie du chœur des moines. 

La nef gauche, avec l'orgue et le balcon du chœur des moines, curieusement placé non dans le chœur mais à l'étage de la nef, autour de la contre-façade. 

Le Véronèse a peint (ici à la tempera) le moindre mètre carré (il y a plus de 115 œuvres dans l’église) mais on se demande pourquoi la coupole du chœur est resté blanche… 

Au-dessus de la chapelle absidiale gauche, deux autre Sibylles : ici celle de Samos (Samia) et celle d’Erythrées. Pour plus d’info sur les Sibylles voir l’introduction. 

Chapelle absidiale gauche : Annonciation (Matteo Ingoli, 17ème siècle). (ces images date de 2013). 

Bas-relief en marbre blanc. 

Sortant de la chapelle, le côté de l'orgue et le buste de Véronèse. 

Buste et tombeau de Véronèse (Matteo Cornero 1588). Derrière, une fausse niche avec le prophète Isaïe.

Les colonnes torsadées, sur les murs de l'étage de la nef, sont uniques à Venise (Véronèse a dû en voir à Mantoue lors d'un voyage en 1552). 

L'orgue, entièrement conçu et décoré par Véronèse, a été commandé en 1558 par Torlioni à Alessandro  Vicentin. 

Le bas contient la sépulture de l'archevêque Livio Podacarato, conçue par Sansovino. Cette Nativité fut peinte par Véronèse en 1559-1560. 

Ouvertes, les portes montrent la Piscine de Bethseda (ou Probatique) où Jésus guérit un paralytique (et où on purifiait les animaux destinés aux sacrifices). 

Les portes étant fermées, on voit la Présentation de Jésus au Temple (ca 1560).  Tout en haut, suit le chœur des moines avec son balcon qui cache d'autres œuvres du Véronèse. 

En se dirigeant vers la sacristie (gauche de l'orgue), Sébastien devant Dioclétien (15ème siècle, anonyme). 

Sébastien battu à mort. 

La magnifique sacristie au plafond de Véronèse. Mais il y a d’autres peintres que le Véronèse qui ont travaillé ici. 

Nativité (Ecole de Bonifacio de Pitati, 16ème siècle).

Le passage de la Mer Rouge (Ecole de Bonifacio de Pitati, 16ème siècle).

Le Songe de Jacob (Ecole de Bonifacio de Pitati, 16ème siècle).

La Crucifixion (Domenico Brusasorci) avec  Saint Sébastien à gauche. Il est attaché à un arbre alors que Dioclétien l'avait en réalité ficelé à un pilier de marbre au Forum du Capitole !

Saint Paul l'Ermite à droite (anonyme).

La Résurrection (Jacopo di Antonio Negretti, dit Palma le Jeune). A droite contre la fenêtre, le Châtiment des Serpents.  (voir l'introduction pour l'histoire)

(sauf contre-indication tout est du Véronèse).

La prière au Jardin des oliviers (Ecole de Bonifacio de Pitati, 16ème siècle). 

Baptême du Christ (Marten de Voos).

Le sacrifice d’Isaac (Marten de Voos).

Au centre du plafond à caissons dorés, le couronnement de la Vierge.

Les médaillons autour représentent les Evangélistes. Ici Saint Jean et l’aigle.

Marc et le lion. 

Matthieu et l’homme ailé. 

Luc et le taureau. 

Retour dans la nef avec, après l'orgue, la chapelle Grimani, la plus riche de chefs d'œuvre. Le buste de Marcantonio Grimani domine curieusement le mur gauche. 

Au centre, la Vierge à l'enfant avec Catherine et le Frère Michele Spaventi (1578), entourée des statues de Marc et Antoine l'Abbé (Alessandro Vittoria). 

Grimani fut Capitan del Mar en 1499. Ayant dû capituler devant les Turcs. Il est déchu et exilé, mais sa fortune et ses enfants le ramènent à Venise. Elu doge en 1521 avec une élection truquée, il est déclencheur des guerres   en Italie. 

Au plafond, des grisailles d'Andrea Meldolla (Schiavone) : l'Oraison au jardin des oliviers, la Déposition, le Baiser de Judas dans la voûte, la Résurrection sur le mur du fond. 

Chapelle Pisani. 

Baptême du Christ (Benedetto Caliari). 

Chapelle Pellegrini.

Le Christ à Emmaüs (Andrea Meldolia dit Il Schiavone, 1545).

Au plafond : figures de Vertus (Schiavone). 

Le reste de l'église est aussi magnifique avec le balcon du chœur des moines (curieusement  dans la nef et pas dans le chœur).  

Les murs sont aussi décorés richement : Véronèse a peint à la tempera les apôtres dans les arches des chapelles, pas tous faciles à reconnaître. 

Il y en a 4 de chaque côté, les 4 autres devaient être sur le mur de la contrefaçade, ils ont disparu. Au centre, San Giacomo et Sant'Andrea. 

A côté de l'orgue, l'Ange Annonciateur. Derrière au mur les archers (voir ci-dessous). 

Marie est en face à gauche. Derrière au mur, Sebastien fait face aussi aux archers. 

Les 3 archers commis pour tuer Sébastien. On raconte qu’ils évitèrent volontairement le cœur pour la laisser en vie, car ils le craignaient (il était centurion romain). 

Saint Sébastien. (Sebastiano) , criblé souvent de 3 flèches (comme à la Ca D’Oro), mais pas mortelles (car il survécut pour aller pester contre Dioclétien).

Aux extrémités du chœur des moines, 4 superbes statues. Ces statues en stuc de 1580 sont signées à leur base du célèbre Girolamo Campagna. Côté entrée à gauche, la Sibylle d'Erythrée. 

De l'autre côté, la Sibylle de Cumes. Bref il y a un tas de Sibylles dans l'église, c'était l'époque où elles attiraient la curiosité. 

Le plafond de l'église date de 1556, sur un schéma du prieur Torlioni, et représente trois scènes de la vie d'Esther. (voir en introduction l’histoire du Livre d’Esther) 

Aux 4 coins, les Vertus cardinales.

Au centre, la gloire d’Esther. 

Répudiation de Vasti (l'ex-reine, femme d'Assuérus, ayant refusé de venir au banquet de son mari).

Le triomphe de Mardochée.