Balades au calme dans Venise

Dorsoduro Nord

Cette balade fait partie des 4 proposées pour visiter Dorsoduro, un grand sestiere de Venise. Dans cette balade, la foule n'existe pas (voir les photos, c'est impressionnant), malgré tous les monuments et les histoires merveilleuses. Elle complète Dorsoduro Centre (auquel elle doublonne un peu au sud de San Polo).

De San Toma (VP1) on arrive au campo éponyme plein de surprises, puis on marche vers San Rocco et on bifurque à gauche avant dans le sottoportego pour aller visiter le campiello San Angaran. Ensuite c'est l'église de San Pantalon, avec l'extraordinaire plafond peint et plat de 900 m2 d'Antonio Fiumani. On continue avec le grand campo Santa Margherita plus animé. Juste après, on visitera la Scuola dei Carmini, puis l'église éponyme. Prenant la Fondamenta del Soccorso, on s'arrêtera (si ouvert) au Palais Zenobio, remarquable établissement arménien d'éducation. Ensuite, si cela n'a pas déjà été fait car elles font partie de la balade Dorsoduro Centre, on pourra visiter les églises San Sebastiano (l'œuvre de jeunesse du Véronèse, dans laquelle il a tout fait), et sa voisine Sant'Angelo Raffaele, qui vaut largement une bonne visite. Poursuivant vers l'ouest et le port pas loin, on ne manquera pas San Pietro dei Mendicoli, centre des Nicolotti fameux pour leurs bagarres sur les ponts de Venise contre les Arsenalotti venus de plus loin. On remontera vers le nord par le rio delle Arzere, et ensuite une partie plus moderne mais encore un peu préservée, avec des canaux et des quartiers inoubliables (calle della Madona). Une fois la Fondamenta delle Procuratie passée, on tombe sur celle de la Pagan sur le rio Nuova. On arrive alors aux Tre Ponti, avec trois ponts d'où l'on voit la Piazzale et les jardins Papadopoli. On reprend la route vers l'est par la Fondamenta Magazen qui aboutit à l'un de mes endroits préférés : la Fondamenta Gaffaro, havre de paix (en général) avec ses petits restaurants, ses maisons et palais, quelques gondoles, et son ambiance unique typiquement vénitienne. On poursuit dans la calle Vinanti pour rejoindre notre point de départ. Je n'ai pas mentionné les surprises qui nous attendent un peu partout, tout ça dans une atmosphère de calme et de sérénité propre à la ville.

La balade Dorsoduro Centre, couvre la partie centrale et sud (très riche de choses à voir). Une autre, Dorsoduro Est Accademia, (extraordinaire et totalement déserte, à quelques mètres des autoroutes à touristes), entre dans les détails autour de la Salute et des Zattere. Enfin, Dorsoduro Giudecca est consacrée à la Giudecca. A noter aussi (à un jet de vaporetto) un itinéraire consacré à l’île de San Giorgio Maggiore (Jardins, église, Fondation Cini, musées). Libre à vous de mélanger et prendre des parties de chacun pour organiser vos journées.

Souvenirs et satisfaction garantis !

Mise à jour : v24 06/04/2020

L'itinéraire est jalonné de 30 à 35 points intéressants (église, musée, palais, villa, scuola, bâtiment, etc.). Certains sont décrits séparément par des Guides en images, sur le site web (KDP ayant du mal à convertir). Ils sont notés JCS- xxxxxxxxxx dans le texte. Ils incluent un maximum de détails uniques, instructifs et rares (photo, auteur, date, raison d'être, contenu et personnages, historique, etc.). Cliquer dessus.

La page principale du site est www.venise-balades-visites-culture.com

Notes techniques

Les numéros 01, 02, ... dans l'itinéraire se rapportent aux lieux numérotés sur la carte. Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon).

Pour les autres guides papier sur Venise, ils annotés dans les textes par une abréviation et la page du guide (avec les éditions ultérieures la page peut varier) :

VIS (à garder sur soi en permanence : Venise insolite et secrète, Thomas Jonglez et Paola Zoffoli, Editions Jonglez, ISBN 978-2-9158-0766-0), GV (Venise et la Vénétie, Guides VOIR, Hachette), EDV (le guide Encyclopédie du Voyage Venise, Gallimard), CM (Venise, Itinéraires avec Corto Maltese, Hugo Pratt, Guido Fuga, Lele Vianello, Lonely Planet, Casterman), GB (le Guide Bleu Venise Hachette), WE (Un grand Week-end à Venise, Hachette Tourisme).

Guides en images des églises disponibles pour

San Pantalon (08), Scuola Grande dei Carmini (10a), Chiesa dei Carmini (10b), Palazzo Zenobio (12), San Nicolo dei Mendicoli (20).


On peut aussi visiter San Sebastiano (15) et Sant'Angelo Raffaele (17) même s'ils font partie de la balade Dorsoduro Centre, avec un temps rallongé pour la balade.


01 VP1 à San Toma. On est pour le moment dans le sestiere de San Polo jusqu'à San Rocco. Prendre tout droit la Calle del Traghetto Vecchio. Faites une petite marche vers la gauche dans calle del Campaniel, jusqu’au pont (Ponte Balbi). On appréciera le rio della Frescada avec ses maisons et ses ponts

Le palais Balbi est sur la gauche (descendez y jeter un œil), sur la droite la fondamenta Forner, suivi de la Fondamenta della Donna Onesta (!!). En se retournant, on voit le campanile roman (ouvert en briques) à 3 cloches de l’église San Toma.

Revenir et avant l’église, passer à droite dans le

01a Campiello del Piovan (du Curé). Ce campiello minuscule est à l’image romantique de Venise, avec ses arbustes qui luttent, le puits, les façades à restaurer. Au-dessus de la porte latérale de l'église, le sarcophage de Giovanni Priuli (sénateur et Capitan del Mar, mort en 1376) avec son chien aux pieds. Retrouver le

02 Campo San Toma. C’est un rectangle de paix (pas toujours en haute saison il est vrai).

L'église du 18ème (je l'ai toujours vue fermée) abrite des œuvres de Guarana, Zanchi et Campagna, et montre sur sa façade ses statues de Saint Marc et de Saint Théodore.

Faites une incursion, en longeant la façade de San Toma, et sur la droite, dans le

03 Campiello San Toma. Ici, il y a du passage (vers San Polo et le Rialto), mais aussi un bon café à l’ombre quand il fait chaud. Regarder au passage un magasin juste en face (au 2818 je crois) qui vend des reproductions de cartes et de vues anciennes de Venise.


Contre le mur de l'église, une Madone de la Miséricorde, protectrice, (pas la seule à Venise mais celle-ci est très belle) avec en dessous (souvent) un gondolier assoupi attendant le client. Revenir au Campo San Toma.

Examiner en passant le beau puits octogonal sur un socle de 2 marches.

A l'autre bout du Campo San Toma, remarquer au-dessus de la porte de

4a la Scuola dei Calegheri (des Cordonniers) (fin 15ème) un bas-relief de Pietro Lombardo avec Saint Marc guérissant le cordonnier (Saint) Aniano (on les retrouve tous les deux dans un tableau du Tintoret dans la chapelle absidiale gauche de l'église San Pietro Martire à Murano, et aussi une toile de Giovanni Mansueti à l'Accademia) .

Anianus (Saint Anien en français) est l'évêque ayant succédé à Marc (désigné par lui) à Alexandrie après 62. Il était cordonnier et donc le patron des "Calegheri" (cordonniers).

A l’intérieur une belle bibliothèque et surtout des murs décorés de fresques fraîchement restaurées. Si c’est ouvert, à voir absolument.

Les Calegheri fabriquaient les chaussures, il y avait aussi les Zavateri (cordonniers), les Socholari (sabotiers), etc.

Passer à droite de la Scuola, au bout, à gauche, puis à droite dans la Calle "Larga" (très étroite, avec ses maisons à barbacanes) qui mène à l'arrière des Frari, et à la

05 Salizzada San Rocco, d'où l'on voit devant soi l'église, et sur la gauche, la fameuse Scuola di San Rocco (fief du Tintoret).

L'itinéraire étant jalonné de nombreuses églises, nous verrons l'église et la Scuola dans un autre parcours dans les sestiere San Polo et Santa Croce (nous sommes à la frontière de Dorsoduro et de San Polo).

Avancer jusqu'aux dalles blanches juste avant le Campo et tourner à gauche dans le passage souterrain (ou plutôt traboule qui serait le terme exact pour tous les sottoportego (ghi) )

06 Sottoportego San Rocco. On arrive au Campiello San Rocco, puis le Ponte San Rocco (bon, on constate qu’on est bien dans le quartier de San Rocco …), et au bout, tourner à droite, puis 10m après à gauche dans la Calle San Pantalon.

Ne pas aller pour l'instant sur le campo et l’église à droite, mais prendre à gauche sur quelques mètres, pour entrer dans le

07 Campiello del Angaran. Sur le mur, 4 coquilles Saint Jacques du 17ème, et un haut-relief du 13ème siècle typiquement byzantin (et probablement rapporté de là-bas). Il représente un empereur byzantin (Isacco II Angelo ou son frère Alessio ?), avec ses attributs : la toge impériale, la croix sur le globe, et le sceptre. Magnifique souvenir des temps anciens, malgré l’usure du temps.

Revenir sur ses pas puis vers le campo San Pantalon et visiter l'église

08 San Pantalon.

Lun-Sam 10:00-12:30 15:30-19:00 (sous réserves) site web http://www.sanpantalon.it/

Visiter et consulter absolument le guide en images

REF JCS-Dorsoduro-SanPantalon

Probablement créée en 1009 sous le dogat d'Ottone Orseolo, rénovée en 1222, et reconstruite en 1668 avec une façade jamais terminée (comme beaucoup d'autres), cette église est vouée à San Pantalon (Pantaléon).

Il était médecin sous Dioclétien, soignant gratuitement (il aurait soigné l'empereur Galère Maximus). A Nicomédie en Bithynie, il est martyrisé en 305. C'est le patron des médecins bien sûr, mais aussi des nourrices (car du lait aurait jailli de son cou lors de sa décollation).

Son plafond plat de 900 m2 est couvert par une réunion de 40 toiles en trompe-l'œil extraordinaires de Gianantonio Fiumani qui y a passé 24 ans de sa vie (1680-1704).

A voir aussi, dans la chapelle du Saint Clou le Couronnement de la Vierge, un triptyque de Paolo Veneziano, un beau Véronèse (sa dernière œuvre), et l'oratoire de la Madone de Lorette (sa maison reproduite ici) avec des restes de fresques de Pietro Longhi (début 18ème). REF JCS-Dorsoduro-SanPantalon, EDV 330, GB 158. Sortir droit vers le pont qui mène au

09a Campo Santa Margherita.

On longe sur la gauche l’ancien mur de l’église Santa Margherita. De l'ancienne église Santa Margherita (853, déconsacrée en 1810), il reste (vers San Pantalon) une partie du campanile (habitée par un particulier) et du mur gauche avec des patères intéressantes, et dans un niche au centre de la façade nord, la statue de Saint Marguerite et son dragon-crocodile immonde.

C’est un grand campo biscornu car il est le résultat de comblements successifs de divers canaux.

C’est l’un des plus grands de Venise, depuis San Pantalon jusqu’à la Scuola dei Carmini. On y trouve quelques arbres, des palais anciens (gothiques et byzantins) du 14ème et 15ème, dont le Foscolo Corner (gothique du 14ème) avec sa maisonnette en haut.

Le campo est connu pour son marché quotidien (maraîchers et poissonniers entourés de goélands piailleurs), ses cafés branchés (beaucoup d’étudiants car des facs et des lycées sont proches), ses bancs presqu’à l’ombre, et les glaciers Causin et del Doge,

(a) Gelateria Il Doge, Campo Santa Margherita 3058/a

De l'ancienne église Santa Margherita (853, déconsacrée en 1810), il reste (vers San Pantalon) une partie du campanile et du mur gauche avec des patères intéressantes, et dans un niche au centre de la façade nord, la statue de Saint Théodore et son dragon immonde.

Il y reste aussi de nombreux petits magasins dans des bâtisses du 14ème et 15ème siècle (il y a des bottes pour le jour d'acqua alta, et un boulanger renommé).

A voir (et y pénétrer si on est curieux …) les palais très anciens (et bien dégradés …) sur la droite.

Le "palazzetto" Foscolo Corner, du 14ème siècle, est devenu un hôtel de luxe.

Halte obligatoire dans ce campo même s’il y a du monde en général ici et si les palais ont été transformés en, hôtels ou BnB.

09b Au milieu du campo se dresse encore l'ancienne Scuola dei Varotari (Fourreurs) de 1725, ce qui rappelle que des canaux existaient ici avant d'être comblés et que le campo prenne sa forme définitive au 19ème siècle. REF CM 110, EDV 330, GV127, GB 158.

Prendre son temps (par exemple chercher la plaque qui indique la taille réglementaire des poissons vendus au marché) sur le campo avant de le quitter par la droite et arriver, au bout du campo qui se rétrécit, devant la

10a Scuola Grande dei Carmini. Site web www.scuolagrandecarmini.it/. Tlj 11:00-17:00.

Situé à côté du complexe église-couvent du Carmel, le bâtiment de la Scuola acquise en 1667 est rénové par Longhena. La Scuola est un vrai joyau, avec son rez-de-chaussée en grisailles magnifiques.

Visiter avec le guide en images JCS-Dorsoduro-ScuoladeiCarmini.

Son premier étage splendide avec des boiseries uniques,

Sans compter qu’en 1740, Tiepolo (Giambattista) décore le plafond de l'étage (Notre Dame du Mont Carmel apparaît à Saint Simon Stock) et les murs (Vertus et scènes de la vie de la Vierge).

et un grand nombre de tableaux de scènes de l’Ancien Testament, sans compter les plafonds à caissons.

A voir aussi la Judith et Holopherne de GB Piazzetta (1744). REF EDV 329, GV 127, GB 158.

Sortir à droite et on arrive au campo dei Carmini avec

Note : l’église fait aussi partie de l’itinéraire San Polo Canta Croce (1). Si vous y êtes déjà passé, laissez-la et continuez. Sinon et si vous prévoyez 2 jours, entrez et visitez l’église.

Voir le guide en images REF JCS-Dorsoduro-SMdeiCarmini.

Créée par les Carmélites "chaussés" '(non pas comme les Déchaussés de l'église des Scalzi), elle date de la moitié du 13ème siècle. En 1504 elle est quasiment toute refaite et rehaussée.

L'église est longue avec ses 24 colonnes qui séparent les trois nefs. Au-dessus des piliers, de belles statues de bois doré

Il n'y a personne le plus souvent dans cette église, qui mérite la visite, même si parfois on aura du mal à bien voir les œuvres.

Elles sont soit dans la pénombre (dans les nefs latérales), soit en haut avec un contre-jour gênant (au-dessus des piliers, on voit très mal les 24 grands tableaux).

Le Carmel a été fortement revigoré par Simon Stock au début du 17-ème siècle, avec l'évènement de la remise du scapulaire carmélitepar la Vierge elle-même (ou le petit Jésus)(ce qui est devenu un petit morceau de tissu était initialement le tablier des moines qui allaient au travail).

Cette légende a permis de refaire une santé à cet ordre qui périclitait dangereusement au détriment d'autres plus riches et plus entourés de miracles. On la retrouve dans le plafond de l'église des Gesuati d'autres autels dans Venise.

Et passer derrière ensuite pour voir le joli porche en face de la Scuola, puis juste après le jardin potager sur la droite qui court au pied de l’imposant campanile.

Le campo dei Carmini marque le début de la

11 Fondamenta del Soccorso. On aime ce long canal, en général calme avec ses palais, ses ponts et ses vieilles maisons parfois agrémentées de jardins.

De l'autre côté du canal, c'est le Fondamenta Briati, du nom du célèbre verrier qui se spécialise à Murano dans le verre de Bohême en 1730 (mais attaqué par ses confrères, il déménage son atelier ici, source EDV 328).

Par la fondamenta longer le rio dei Carmini jusqu'à l'entrée du

12 Palazzo Zenobio (Collegio Armenio). C'est un collège arménien, ouvert de temps en temps (sur réservation, mais aussi et surtout par temps de Biennale où il se remplit de choses appelées œuvres d'art).

S’il est accessible, ne pas hésiter à pénétrer sous les colonnes de marbre de ce palais baroque de la fin du 17ème construit par Antonio Gaspari pour une riche famille patricienne d'origine grecque (les Zenobio).

Il est racheté en 1850 par la communauté arménienne méchitariste. Visiter le grand jardin avec au fond l'ancienne bibliothèque de 1777, puis revenir et monter à l'étage, avec la salle de bal splendide du 18ème (sculptures et fresques en trompe-l'œil de Louis Dorigny) où les musiciens se trouvaient sur une tribune en étage.

Venise c’est ça : des façades de favela, des portes pourries, et dedans, des merveilles insoupçonnables. (J’ai eu le même choc en entrant dans l’église San Cassiano dans San Polo).

Voir aussi les salles et couloirs ornés de fresques de Lucas Carlevarijs et Gregorio Lazzarini. REF EDV 328 CM 111, JCS-Dorsoduro-PalazzoZenobio. VIS 249 signale aussi l'oratoire, au 2ème étage, sur demande (pas visité).


En sortant, continuer sur la gauche la fondamenta et s'arrêter au ponte del soccorso, on peut voir, à gauche une maison de couleur crème et à côté une église (fermée), ce sont

13 L'ancien hospice et l'oratoire du Secours (Soccorso), créés par Veronica Franco, la célèbre courtisane (qui eut Henri III dans son lit, et était la maîtresse du Tintoret), pour accueillir les anciennes prostituées à partir de 1593 (source CM 111).

Traverser le pont. (sur la gauche on pourra manger chez (mais il y a mieux un peu plus loin)

(b) Da Codroma, Ponte del Soccorso 2540 (tlf sauf Dim et Lun) cichetti, poissons

Après le pont, partir à droite et à 50 m environ avant le rio Briati, on verra une maison au joli jardin clos. C'est une annexe de l'universite Foscari, et c'est normalement ouvert, ça vaut le coup d'y entrer.

14 Dans le jardin de cette belle maison, (qui rappelle les maisons construites à l'époque par Patriciens sur la Terre Ferme) se trouve à droite une colonne qui provient du temple de Poséidon au Cap Sounion en Grèce (440 AVJC) rapportée comme butin par un amiral autrichien en 1826.

Trônant au milieu du jardin avec d'autres antiquités, elle est surmontée d'un lion (du 19ème siècle celui-là) REF VIS 351.

Revenir en face, par le pont, sur le Fondamenta del Soccorso, continuer vers l'ouest, et au bout tourner à gauche pour longer le rio San Sebastiano, très emprunté car il est la voie entre la Giudecca au sud et la Piazzale Roma au nord. Continuer la Fondamenta San Sebastian jusqu'au pont menant à l'église

« Note : Les deux églises suivantes (San Sebastiano et Sant’Angelo Raffaele), ne font pas partie officiellement de l’itinéraire, mais je les ai tout de même gardées dans cette description. Leurs visites font partie de l’itinéraire Dorsoduro Centre, car j’ai inclus la Scuola et l’église des Carmini ici et au total cela aurait fait trop de visites.

Donc :

  • Si vous en avez envie, allez-y (surtout si vous décidez de faire cet itinéraire sur 2 jours, ou si vous ne faites pas l’itinéraire Dorsoduro Centre.
  • Sinon, vous passez devant sans y entrer et vous continuez directement vers San Nicolo dei Mendicoli. (les visites de San Sebastiano et Sant’Angelo Raffaele sont désormais incluses dans l’itinéraire Dorsoduro Centre) »

15 San Sebastiano. (église Chorus, Lun-Sam 10:00-17:00), c'est l'église des débuts du Véronèse ! Voir le guide en images JCS-Dorsoduro-SanSebastiano

Fondée sur une église elle-même remplaçant un oratoire dédiée à Marie et à Saint Sébastien (qui avait sauvé le quartier de la peste en 1464), l'église actuelle est bâtie à partir de 1506 par Antonio Abbondi (Lo Scarpagnino).

L'abbé Torlioni natif de Vérone, fit ajouter les 6 chapelles pour les vendre cher aux Patriciens (comme à Zanipolo, il faut bien trouver des finances), et demanda à son ami le Véronèse d'en décorer l'intérieur.


On y voit au plafond trois épisodes de la vie d'Esther et Assuerus. Aux murs les tableaux du Véronèse : Saint Marc et Saint Marcellin au supplice, le martyre de Saint Sébastien, 1565, l'orgue et ses panneaux peints, toujours par Véronèse, avec la Piscine probatique si fermé et la présentation au temple si ouvert, les fresques en trompe-l'œil des sibylles, etc), et dans le chœur un magnifique Madone en gloire avec les Saints Sébastien, Catherine, Pierre et François. Pourquoi eux ? Simplement parce que cette commande de la famille Corner se devait de montrer des Saints dont les prénoms étaient ceux des illustres Corner (Catherine de Chypre). On y trouve aussi le buste et la pierre sépulcrale du peintre (Matteo Cornero, 1588), ainsi qu'un Titien perdu ici mais très beau à l’entrée (Nicola de Bari, 1563).

Ne pas manquer la sacristie, elle aussi décorée par le Véronèse (plafond) et l'école de Pitati, Antonio Palma, De Voos aux murs. REF GB 160, EDV 326, GV 128. En sortant tourner à gauche pour le

16 Campo San Raffaele, et s'il est midi ou à peu près, faire un stop au

(c) Pane, Vino et San Daniele, super-restaurant pas cher, connu des vrais Vénitiens, sur le campo au calme et sous les parasols.

Sinon on peut se reposer un peu avant de poursuivre en traversant le campo et en longeant par la gauche l'arrière de l'église

17 Angelo Raffaele. Voir le guide en images JCS-Dorsoduro-AnzoloRafaele.

Il aurait existé ici une église au 7ème siècle, mais après moult reconstructions, l'église actuelle date de 1639, avec des travaux supplémentaires en 1740. Au centre de la façade (côté rio), une niche abritant Saint Raphaël tenant par sa main Tobie et son chien. En forme de croix grecque, cette haute nef contient un orgue remarquable des frères Callido (1821) orné sur sa tribune de tableaux de Gian Antonio Guardi (frère de Francesco) avec des scènes de la vie de Tobie (1749).

Voir aussi une Cène de Bonifazio de Pitati, un retable de Saint Antoine du même artiste, dans l'autel deux statues de GM Morlaiter, le châtiment des serpents d'Antonio Vassilacchi (1588), dans la chapelle de l'Assomption un Palma le Jeune (Saint François reçoit les stigmates). REF EDV 327, GV 128.

Sortir vers le rio à droite, et passer le ponte del Cristo pour voir juste en face un Christ polychrome du 15ème siècle derrière une votre dans un ex-voto.

A côté, un magnifique bas-relief de la Déposition. Et , si c'est ouvert, une porte (au 2364) qui donne sur un jardin : c'est le

18 Potager du palais Minotto, réservés au troisième âge avec des cabanes au 2364et des planches de légumes. (après des travaux en 2015, ils ne sont peut-être plus visibles).Repasser le ponte del Cristo et prendre à droite (fondamenta di Pescheria). Traverser le rio San Nicolo au Ponte della Piova (de la pluie), remarquer la clé de voûte sculptée avant de traverser. Puis tout droit pour le

19 Corte Mazor (Maggiore) (snacks et autres bars, moyens) et ensuite la courbe élégante du rio delle Terese qui devient le rio dell'Arzere ("de la digue", car une digue existait autrefois ici pour contrer l'érosion des eaux). Prendre à gauche le pont du même nom à gauche (voir sa clé de voûte aussi avec trois blasons), et en allant tout droit on se trouve sur le Fondamenta delle Terese qui mène à


20 San Nicolo dei Mendicoli. Accès libre, tlj 10:00-12:00 et 14:00-17:30 (autre source 17:00) sauf Dim am, mettre des pièces pour la voir éclairée sinon décevant. Voir le guide en images JCS-Dorsoduro-SanNicolodeimendicoli. Aux débuts de Venise l’endroit est un des plus infects (à ras du niveau de la mer, marécageux, loin de tout, et peuplé de pauvres pêcheurs qui survivent tant bien que mal. Avec le temps et le commerce avec la Terre Ferme, (la Brenta est toute proche vers Padoue), le quartier devient le lieu d'arrivée des produits venant du Continent, il devient animé, et se peuple, tout en restant pauvre par rapport aux autres îles de Venise. C'est ici que se créent les "Nicolotti", habitants rudes et belliqueux, mais braves et honnêtes. Ils portent la ceinture et le béret noir, et vont se battre contre les Castellani (de l'Est du Castello à l'autre bout de Venise, ceinture et béret rouge) sur différents ponts (San Barnaba, Santa Fosca, et d'autres). Fiers de leur identité, les résidents élisaient leur Gastaldo (chef de quartier) dans l'église à huis clos, portaient leur propre étendard et possédaient leur Lion ailé de Saint Marc (visible sur le campo à droite de l'église). Il y a des blessés et des morts parfois, le Sénat finit par interdire alors ces batailles (rien n’y fait), mais les combats se transforment petit à petit en concours plus civilisés, dont les fameux « Travaux d’Hercule » : ce sont des pyramides de gens portés par des poutres et sur les épaules les uns des autres, jusqu’à former la plus haute pyramide possible sans que tout s’écroule en faisant des bleus et des bosses (parfois même à partir de bateaux sur le Canal !). Il y avait foule pour voir ces exploits sportifs. Autre originalité de cette animosité entre Nicolotti et Castellani : l’église San Trovaso à Dorsoduro (dans l’itinéraire Dorsoduro Centre), possède deux façades presque identiques, l’une pour les Nicolotti au Sud, et l’autre pour les Castellani a l’ouest (pour éviter les affrontements).

San Nicolo dei Mendicoli est fondée, selon la légende, par des Padouans au 7ème siècle, mais l'église actuelle a subi tellement de rénovations successives qu'il reste des vestiges de toutes les époques (fenêtre jumelée du 13ème siècle, porche du 15ème, campanile carré véneto-byzantin du 12ème).

A l'intérieur, ce qui frappe est l'iconostase séparant le chœur de la nef centrale, avec un crucifix entouré de la Vierge, Saint Jean et des anges (fin 16ème), et les 12 apôtres en bois peint alignés sur la corniche sur les côtés.

Les tableaux sur les parois de la nef illustrent la vie du Christ, à gauche réalisés par Alvise da Friso, (fin 15ème), à droite par l'école de Véronese, avec un Palma le Jeune (Résurrection). Le plafond est de Montemezzano (16ème) célèbre Saint Nicolas, le protecteur des marins. Le chœur de style vénéto-byzantin est orné de fresques avec au fond une niche abritant un saint Nicolas en bois doré de l'atelier de Bartolomeo Bon (mi 15ème). REF EDV 327, GB 160, GV 128.

Voir le campo et derrière un muret bien sympathique. Retourner par le même chemin jusqu'au Ponte dell'Arzere et aller à gauche jusqu'au suivant, en bois, le

21 Ponte Santa Marta, le traverser pour voir, juste 20m après sur le mur en briques à droite au 2133 sur le rio tera dei Secchi, deux magnifiques corbeilles de fruits en terre cuite.

Revenir sur l'autre rive, partir à gauche au fond du fondamenta de l'Arzere et prendre à droite la ruelle bien cachée

22 Calle de la Madona,

puis (gauche-droite après le pont de bois) Fondamenta delle Procuratie (ne pas prendre le pont SM Maggiore en pierre au coin des rii, si on veut de l'ombre). On y trouve en face l'ex église Sainte Marie Majeure, la prison de Venise, puis l'imposante Ca' Rizzi (religieuses). Sur la droite la calle del Volto avec ses linges accrochés très haut par les fils entre les maisons.

Ici c'est plus calme encore qu'au nord-ouest de Cannaregio. Aller au bout et prendre le pont à gauche à angle droit qui traverse le rio SM Maggiore et fait remonter le

23 Fondamenta Pagan sur le rio Nuova. On passe au-dessus du joli rio de la Cazziola (du nom de la famille de lainiers habitant ici au 15ème siècle). Continuer tout droit vers le nord (Fond. Pagan, puis Tre Ponti). On commence à revoir du monde car la Piazzale Roma avec ses bus, les stations de vaporetti, et la gare Santa Lucia un peu plus loin sont des points où les foules s'agglomèrent pour aller ailleurs.

Passer les ponts, à droite le grand bâtiment rouge (dont j'ai oublié le nom) avec un lion ailé immense, et on arrive au

24 Rio Tera dei Pensieri. Très large rue agrémentée de verdure et de fleurs qu'on voit rarement à Venise, avec des bars sympas où la vie s'écoule doucement (ce qui n'est pas le cas ni du rio ni de la Fondamenta, à deux pas de Piazzale Roma et toujours tous les deux assez chargés).

On arrive doucement au

25 Tre Ponti, qui porte bien son nom. De là, on voit à droite les jardins Papadopoli, et au fond le parking et l'aire des bus pour Mestre avec un bout de la grande arche du nouveau pont

entre Santa Luca et la Piazzale Roma.

Quitter par la droite, on traverse le pont de bois puis tout droit et prendre Fondamenta Magazen qui arrive au ponte et

26 Fondamenta Gaffaro (une de mes préférées),

Une petite faim? Prendre le pont au début sur la gauche et commander une ombra et quelques délicieux tramezzini chez Lele près de l'église des Tolentini. Un régal, au milieu de vrais travailleurs vénitiens (mais aussi de plus en plus de touristes …).

La Fondamenta Gaffaro longe le rio Gaffaro avec en face la Fondamenta Minotto faisant partie du sestiere de San Polo, elle est bordée de petits palais vénitiens (Odoni, Minotto, Marcello), et de maisons de tout style (classique, gothique, baroque). Et surtout, avec ses cafés et petits restaurants, elle vous plonge dans la rêverie et les vraies vacances au calme.

(d) Bar Restaurant La Bauta, très sympathique

Sur la droite avant le bout du rio

27 La maison Torres. Attention il y a un gros piège ! On a tellement l’habitude de voir et admirer des maisons multicentenaires que celle-ci pourrait facilement en faire partie, mais c’est une belle illusion. En fait, elle a été construite au 20ème siècle mais dans le style moyenâgeux du 14ème avec briques, colonnes et cheminées.

On voit bien le très beau ponte Marcello et en face le palais Marcello du 15ème (ouvert à la Biennale, hôtel), tandis que derrière le ponte Marcello on admirera la

28 Maison du 14ème siècle rouge, avec ses portiques larges (comptoir de marchandises sûrement), son jardinet et ses statues au bord du rio Malcanton, un des plus beaux endroits à Venise. On traverse le ponte Marcello pour la

29 Salizzada Pantalon à droite, puis

30 Calle Vinanti et après avoir traversé le rio, Calle dei Preti, tout droit en fait ou presque, puis Calle Crosera

(e) Impronta cafe, Dorsoduro 3815 (début de la calle Crosera côté droit), café-restaurant branché, on mange bien, ambiance éclectique un peu branchée

qu'on suit tout droit jusqu'au bout, ensuite à gauche

31 Calle Marconi, une ruelle étroite qui mène au rio Frescada (jolis palais en face), à droite sur le quai jusqu'au ponte Frescada que l'on prend à gauche. On retrouve la Calle Campaniel, et pour terminer, avant le campo San Toma, à droite dans Calle del Traghetto qui permet de reprendre le vaporetto (sinon on peut continuer soit vers les Frari, soit vers la Casa Goldoni et San Polo, mais la journée a été bien remplie).

FIN DE L'ITINERAIRE DORSODURO NORD