Balades au calme dans Venise

Castello Ouest

Cette balade est curieuse à plusieurs titres.

Elle n'est pas réduite à Castello Ouest, parce qu'elle emprunte au maximum des rues que les autres balades dans Castello (Castello Est, Castello Centre, Autour du Rialto Est) ne montrent pas.

Il y aura néanmoins des tronçons de trajet et des monuments qui font doublon avec ceux présentés ailleurs. Mais cela ne fait rien car vous pouvez décider soit de les visiter, soit de les passer pour une autre balade. D'ailleurs la liste des choses à visiter est trop longue pour la faire en une seule journée, à vous de les programmer. Les nouveautés sont l'église San Zaccaria, l'Ospedaletto (Chiesa dei Derelitti), l'ex Scuola di San Marco. Avec une ou deux autres églises cela suffira amplement pour remplir la journée.

On partira de la Riva degli Schiavoni pour le sottoportego San Zaccaria et voir le campo puis visiter cette église unique avec sa crypte dans l'eau. Puis on partira "errer" dans Castello à travers des rues et places non rencontrées lors des autres balades dans Castello mais qui en valent vraiment la découverte. On arrivera ainsi aux colonnes du Palazzo Gritti en face de San Francesco della Vigna. Puis le campo Santa Giustinia, la Calle Muazzo, et le ponte Cappello qui nous amène à la Fondamenta San Giovanni di Laterano, puis devant l'Ospedaletto, souvent fermé mais ouvert à l'occasion de biennales. Ensuite on passe au campo San Giovanni e Paolo (déjà vu dans d'autres balades), son église, et l'ex Scuola di San Marco à visiter cette fois-ci. On rejoint ensuite le campo Santa Marina puis les églises San Lio et Santa Maria della Fava par des ruelles à peine visibles sur les cartes, mais bien typiques de la Venise ancienne. Par des ruelles encore plus mystérieuses on atteint le campo Santa Maria Formosa, avec ses palais, son église, et on fera la visite du Musée Querini Stampalia, magnifique palais de la famille très bien conservé et restauré, plein de chefs d'œuvre s'étalant sur plusieurs siècles. Et véntuellement du palais Grimani magnifiquement restauré. Enfin on se dirigera vers le Bacino à travers des rues et des places plus ou moins belles, pour finir le long du Palais des Doges avec la calle dei Albanesi.

Les photos de cette balade ont dû être choisies parmi plusieurs centaines, et elles ne montrent pas toutes les découvertes que l'on pourra faire en cheminant. A vous de les découvrir.

Souvenirs et satisfaction garantis !

Mise à jour : v12 22/05/2020


Notes techniques

Les numéros 01, 02, ... dans l'itinéraire se rapportent aux lieux numérotés sur la carte. Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon).

Pour les autres guides papier sur Venise, ils sont référencés dans le texte par une abréviation et la page du guide (avec les éditions ultérieures la page peut varier) :

VIS (à garder sur soi en permanence : Venise insolite et secrète, Thomas Jonglez et Paola Zoffoli, Editions Jonglez, ISBN 978-2-9158-0766-0), GV (Venise et la Vénétie, Guides VOIR, Hachette), EDV (le guide Encyclopédie du Voyage Venise, Gallimard), CM (Venise, Itinéraires avec Corto Maltese, Hugo Pratt, Guido Fuga, Lele Vianello, Lonely Planet, Casterman), GB (le Guide Bleu Venise Hachette), WE (Un grand Week-end à Venise, Hachette Tourisme).

Guides en images des églises ou palais disponibles pour :

San Zaccaria (03), San Francesco della Vigna (15, facultatif), Ospedaletto (21), San Giovanni et Paolo (23, Zanipolo, facultatif), Ex-Scuola di San Marco (24), San Lio (28), Santa Maria della Fava (29), Santa Maria Formosa (33), Musée Querini Stampalia (35), Palais Grimani (à venir).

01 Sottoportego di San Zaccaria. On le prend en face de l'arrêt San Zaccaria du vaporetto, entre les hôtels Paganelli et Savoia Jolanda. Souterrain délabré à côté des hôtels de luxe, c'est Venise.

Passé le souterrain, on passe devant un magnifique palais néogothique (ci-après), pour arriver au

02 Campo San Zaccaria. Presque carré, grand et aéré, le campo San Zaccaria se distingue par ses arbres, son puits magnifiquement décoré de motifs à fruits et d'angelots (rond en bas, carré en haut). Au fond et au centre, l'ancienne Scuola du Saint Sacrement (Santissimo Sacramento) avec ses arches rondes.

Les moines de San Zaccaria accordèrent en 1607 les trois ouvertures centrales de leur monastère à la Scuola qui arriva ici en 1697. Elle sert aujourd'hui d'entrepôt. S'avancer vers le pilier le plus à gauche du campo, au-dessus du magasin, pour traduire l'inscription de granit gravé de 1620 où on lit facilement que les obscénités sont interdites sur le campo, ainsi que les jeux, le vacarme, commettre des malhonnêtetés, etc.

Mais la vedette de ce campo est bien le chef d'œuvre Renaissance blanc :

03 L'église San Zaccaria. (Lun Sam 10 :00-12 :00 et 16 :00-18 :00 sauf Dim 16 :00-18 :00). Une église à ne pas manquer tellement des surprises vous y attendent. Je renvoie le lecteur au guide en images

REF JCS-Castello-SanZaccaria.

La légende prête à Saint Magne l'origine de la première église (voir ci-dessous). L'église primitive est fondée en 827 sous Giustiniano Partecipazio Doge. Léon V, Empereur d'Orient, fit cadeau des reliques de Zacharie (plus un bout de la Croix, et de la robe de mariée de la Vierge !), avec un couvent pour les filles de Nobles à côté. Par souci d’information, précisons que Zacharie était le père de Jean Baptiste.

Sur le grand campo, la façade de Codussi est imposante, et on voit un peu la transformation de l’église avec les âges.

La nef gauche de l’ancienne église est remplacée par la nef droite de la nouvelle église gothique, lors de la première reconstruction en 1170.

D’ailleurs on voit bien que le campanile roman est très à droite de la façade, à l’emplacement de l’ancienne église remplacée par le monastère puis devenue des lieux pour les Carabinieri (il parait qu’on peut visiter «leurs» cloîtres en demandant gentiment. Je le ferai la prochaine fois).

De nouvelles réfections et reconstructions remplacent les anciennes : la partie basse devient gothique, construite par Antonio Gambello de 1444 à 1465 (avec les marbres polychromes).

Plus tard, après la mort de Gambello en 1481, la finition et la façade Renaissance sont achevées par Mauro Codussi (ou Coducci) de 1483 à 1515 : en pierre d'Istrie, un fronton à colonnes terminé par un tympan semi-circulaire (la marque de Codussi, voir San Michele, ou San Giovanni Crisostomo, SM Mater Domini). Au sommet, le Rédempteur, flanqué de 4 anges. L’église est consacrée en 1543.

Le couvent bénédictin attenant est aussi reconstruit en 1456 (on dit qu'on a utilisé des matériaux provenant de Torcello en plein abandon à l'époque). Très tôt il se remplit de filles nobles vénitiennes (les cadettes en général, dépossédées des biens des parents qui léguaient tout à l’aîné). On voit sur les murs les grilles leur permettant de suivre les offices. Et la vie y devient plutôt mondaine, (voir ci-dessous), d’où la fermeture du couvent en 1810.

Les murs de l'église sont tapissés de tableaux, petits ou immenses, qui donnent à l’église un air unique. On y trouve tous les peintres célèbres de Venise : Tiepolo, Palma, Bassano, le Tintoret, Bellini, Vivarini, fresques d’Andrea del Castagno).

Ne pas oublier de voir la chapelle San Tarasio, vestige de l'ancienne église, et en-dessous la crypte du 11ème siècle, toujours noyée sous l'eau et où reposent 8 Doges.

Ici a été poignardé à la sortie de la messe le 13ème Doge Pietro Tradenico en 864.

San Zaccaria est aussi connu pour son couvent aux nonnes très libertines. Le fameux tableau de Francesco Guardi «le parloir des nonnes à San Zaccaria» n’en fait pas mystère, mais il faut dire que c'étaient toutes des filles riches de notables vénitiens amenées de force ici et sans vocation aucune. REF GV 112, EDV 171, GB 212, CM72.

On quitte l'église et le campo par la sortie en face en passant sous le porche qui est la porte de l'ancien couvent (15ème siècle, Vierge à l'enfant entre Jean Baptiste et Marc, au verso), et on prend calle San Provolo à droite (plutôt une rue large …)

(a) (juste au coin) Bacaro Rosorto 4700 Campo San Provolo cichetti, lasagnes, spritz,

qui se rétrécit et emprunte encore un sottoportego qui s'ouvre sur le Ponte dei Carmini.

Etrange, mais en fait son nom viendrait du capitello sur le mur juste à gauche, représentant la Vierge des Carmes, aux colonnes roses. Le capitello est un petit autel placé sur un mur, comme on en trouvera des milliers à Venise. Il est à l'origine de l'éclairage public: en 1124 sous le Dogat de Domenico Michiel, on généralisa ce moyen d'éclairer les rues la nuit ! On prend le pont et la calle nous emmène sous un autre sottoportego étroit et gothique.

Négocier un gauche-droite pour Calle Rota (Rotta). Les plans sont tous faux ici, mais on arrive à la Calle Corona, tourner à droite. Ne pas prendre Calle Guffia à gauche, mais la

04 Salizzada Zorzi à droite, et le Palazzo éponyme sur la gauche (on le voit mal mais il a dû couter cher).

La famille Zorzi (Giorgio) est arrivée à Venise, chassée par plusieurs vagues de Barbares, vers 451, soit les tout débuts d'une implantation de réfugiés dans les îles du Rialto. Elle a fourni le 50ème Doge (Marino Zorzi en 1311) et de nombreux notables (cardinal, général).

Passer le pont pour la

05 Fondamenta di San Severo. Prendre à droite.

Note : On peut raccourcir la balade en coupant au nord pour l'Ospedaletto : prendre alors à gauche pour remonter la Fondamenta vers le nord, puis Calle Larga San Lorenzo et tout de suite à gauche Calle della Madonnetta, puis Fondamenta Tetta et Calle del Ospedal (POINT 21 plus loin dans le document).

Sinon la balade continue.

Aller à droite au bout du campo et prendre Calle dei Preti pour contourner le Palazzo Priuli, puis attention, tout de suite à droite (les plans abandonnent par KO …) dans Calle del Diavolo qui mène au

06 Ponte del Diavolo. (ce n'est pas celui de Torcello). Selon une tradition non vérifiée, son nom vient d'un lieu possible de rencontre entre les sœurs de San Zaccaria et les Frères de San Severo.

On passe le rio San Provolo, avec de jolies vues à droite (Palazzo Priuli) et à gauche où l'on va aller, sur la Fondamenta Osmarin. A mi-chemin, voir sur la gauche un relief de Saint Laurent (le bâtiment et les alentours appartenaient au monastère de San Lorenzo). On arrive ainsi facilement au

07 Ponte dei Greci. Juste avant sur la droite, ne pas manquer le bar de Guido Brunetti. Sympa.

(a) Moka Efti Crazy Bar, Fondamenta de l'Osmarin 4977 Castello, café extra, tramezzini, cichetti, et gens sympa

C'est le commissaire des enquêtes policières de Donna Leon depuis plus de 20 ans, venant souvent ici boire un café avec une dolce ou manger des délicieux tramezzini avec une ombra, avec un tenancier très sympathique.

A voir (la visite est dans la balade Castello Centre) l'église dei Greci (orthodoxe) et son campanile qui n'en finit pas de pencher.

Depuis le pont, belles vues sur les 3 rii dei Greci (sud), San Lorenzo (nord) et San Provolo (Ouest).

Redescendre du pont et prendre à gauche, on remonte le rio sur Fondamenta di San Lorenzo jusqu'au prochain pont

(b) Ristorante alla Conchiglia, Fondamenta S. Lorenzo 4990, pâtes et autres plats

08 Ponte Lion. Jolie vue sur les quais et le rio di San Lorenzo (et les restaurants, car ce coin est très encombré). Juste au sortir du pont, prendre la calesela Maruzzi (calesela signifie calle étroite c'est vrai aussi pour de nombreuses autres rues encore appelées Calle, et attention plan faux). Passer le Campiello della Fraterna où se trouvait un institut de charité fondé en 1535, et suivre tout droit la

09 Salizada dei Greci (qui est en courbe). Rue sans grand intérêt avec ses magasins hétéroclites pour touristes principalement, sauf quelques fenêtres et un palais (nom ?), on arrive au pont de San Antonin. Sur la gauche, on voit la Scuola dei Schiavoni (que l'on visite dans la balade Castello Centre). Les Vénitiens les appelaient ainsi les Dalmates. En français cela a donné Esclaves ou Esclavons mais la traduction ne rend pas la nuance, et cela a aussi donné Slaves.

On tombe sur le campo Sant'Antonin, et on longe par la droite l'église et on prend ensuite, sur la gauche après calle del Forno, la

(c) Osteria Ae Spezie, Sal. San Antonin Castello 3480, (les avis sont partagés), terrasse, Bacala con polenta

10 Calle del Arco. Par ici on n'a pas dû être très riche et on ne l'est sans doute toujours pas. Rue étroite et sans charme, elle mène au

11 Ponte del Arco. Il traverse le rio San Martino (l'église, et l'arsenal, ne sont pas loin, voir la balade Castello Centre). On se sent ici dans le ventre de la ville, c'est glauque malgré des éclairs de couleurs avec les géraniums sur certains balcons.

Au bout on tourne à gauche pour la calle dei Scudi. Rien de spécial sinon cette ambiance qu'on ne rencontre pas ailleurs qu'à Venise : silence, pénombre et personne. Elle nous mène au ponte dei Scudi.

Ici, un capitello en bleu et un palais néogothique magnifique mais abimé, qui fait (un peu) oublier la pauvreté du quartier.

On est alors sur la Calle va al Ponte dei Scudi (bien vu !) qui débouche sur le

Campo de le Gate, tout vieux et délabré, mais derrière les murs on trouve un immense espace vide !

Malgré les cartes toujours fausses, on revient au début du campo et on part à gauche sur la

12 Salizzada de le Gate. (suivi de la salizzada di Francesco) Le mot salizzada (ou salizada) vient de salizo, le pavage. Les rues de Venise étaient en terre mais rapidement elles furent dallées avec des briques au milieu du 13ème siècle. Et au milieu du 18ème on changea les briques en chevrons par des pavés "classiques" plus résistants. Beaucoup de rues ont encore leurs pavés originaux.

Jolies maisons, et le nom de la rue rappelle s'il le fallait la noria de chats errants à Venise. Non, c'est faux ! Mais il semble que les Vénitiens les laissent se balader pour éliminer un peu les rats qui pullulent. La vérité c'est que la rue fait référence aux Légats (Legati) qui, avant d'aller au palais Gritti, habitaient par ici. En continuant, la

13 Salizzada San Francesco. Là plusieurs choses à voir.

Avant d'arriver au carrefour, repérer à gauche le sottoportego dei Bombardieri. Passez dessous et voyez ce qu'était partout ou presque l'ambiance de Venise.

Au fond de la ruelle un bas-relief de Sainte Barbe leur patronne (il y en trois dans ce coin).

Les Bombardieri étaient les fabricants de bombardes, redoutables armes destructrices contre les bateaux ennemis (à une époque). A l'Arsenal tout près on les fabriquait à la chaine. La bombarde est l'ancêtre du canon, il y en a une au Museo Storico Navale : courte, sur son support en bois avec des trous pour caler la hausse. Mais les canons, plus longs, la remplacèrent et les Bombardieri devinrent des militaires de pacotille, en costume bigarré de parade.

Tourner à droite dans calle dei Bombardieri (tout droit c'est un mur) et continuer, on finit par sortir sur la salizzada San Giustinia.

Aller au carrefour sur la droite. Au coin on peut deviner

14 Le Palazzo Contarini del Ferro. Au coin sur le mur, admirer une belle Vierge du sculpteur renommé Giuseppe Torretti (fin 17ème), que l'on retrouve (entre autres) au sommet des Gesuiti (Assomption, Cannaregio), dans les niches de Santa Maria della Fava qu'on verra plus loin, ou à San Stae (Déposition du Christ, et buste de Foscarini, Santa Croce).

Tourner à gauche pour longer le palais sur le ramo al ponte San Francesco (cartes fausses) et on arrive au ponte San Francesco. En face,

14a Le palais Gritti (ou de la Nonciature c'est ici que les Nonces apostoliques de Rome habitaient). Ne pas confondre avec le palais Gritti sur le Grand Canal à Cannaregio devenu l'hôtel Foscari Palace. Sur ses colonnes rouges, le palais date de 1525 et fut payé par le Doge Andrea Gritti.

Ici et pardon pour la parenthèse (vous pouvez passer) c'est

(

"La Questure" du Commissaire Brunetti. Un incontournable pour les fans de la série télévisée. La vraie questure n’est pas là, mais c’est un joli site pour le cinéma. Ne pas manquer néanmoins la série télévisée de ses enquêtes …

Toute la série des téléfilms du Commissaire Brunetti (et en français, comme les nombreux policiers de Donna Leon aux Editions Points Poche, à déguster sans modération) se passe à cet endroit.

Mais les livres originaux eux se passent bien à la vraie questure que l'on verra par ailleurs, et moins intéressante au point de vue cinéma (mais Brunetti depuis son bureau contemple souvent l'église San Lorenzo qui n'en finit pas d'être fermée …).

Marcher un peu à droite le long de l'église et allez voir, dans la calle del cimitero à droite, sur le pilier qui fait le coin les médaillons sculptés des deux bras croisés sur la croix avec une couronne d’épines autour, c’est l’emblème des Franciscains.

Sauf si vous l'avez visitée dans la balade Castello Centre (mais une deuxième visite n'est pas de trop tellement il y a de trésors), entrer ensuite dans

15 San Francesco della Vigna. (8 :00-12 :30 et 15 :00-19 :00) Très grande église (72m de long, 29 de large et de haut, aux proportions cabalistiques (base 3) très étudiées. Voir le guide en images REF_JCS_Castello_SanFrancescodellaVigna. De style Renaissance, c’est Jacopo Sansovino qui construisit l’intérieur, de 1534 à 1554, sur un terrain donné en 1253 où poussaient des vignes.

La façade en marbre d’Istrie est construite par Palladio en 1566. Pour financer la construction (comme à San Sebastiano et ailleurs dans Venise), on décide d’y construire des chapelles et le vendre très cher aux Niobles qui ne cherchaient que cela pour sauver leurs âmes.

Elles sont donc vendues (sur plan) à des riches mécènes contre 300 ducats, avec (plus cher) la possibilité de mettre leur blason, leurs bustes ou leurs dépouilles (le Doge Gritti dépensa 1000 ducats pour être enterré devant l’autel). L’église regorge de choses à voir, on renvoie au guide en images qui détaille tout.

Dans la Sainte chapelle vers le cloître, une très belle Madone à l’Enfant de Giovanni Bellini (avec St Jean Baptiste, Jacques, Girolamo ou Jérôme, et Sébastien, et le Donateur), sans oublier la sacristie …

REF GV 115, CM 45, VIS 274-278 EDV 161 GB211 En sortant par la porte principale, voir les deux cloîtres et la façade, prendre tout droit C. San Francesco et tourner à gauche pour la courte Calle Te Deum qui aboutit au

REF GV 115, CM 45, VIS 274-278 EDV 161 GB211 En sortant par la porte principale, voir les deux cloîtres et la façade, prendre tout droit C. San Francesco et tourner à gauche pour la courte Calle Te Deum qui aboutit au

16 Campo Giustinia. L’ex-église ne montre plus qu’une façade du 17ème siècle, endommagée, elle servit d’école militaire en 1844, et est aujourd’hui un lycée scientifique.

17 Palais de Marcantonio Bragadin (un super-héros militaire de Venise, voir l'église Zanipolo) avec des plaques de marbre sur la façade à la gloire de celui qui résista à Famagouste en Chypre pendant 11 mois contre les Turcs de Selim II. Il dut capituler, avec la promesse du Turc de laisser partir les Vénitiens, mais Selim le torture atrocement (le siège avait fait plus de 20000 Turcs tués, ça énerve …), le démembre puis le fait écorcher vif le 15 août 1571, sa peau part à Constantinople, mais elle est volée par Girolamo Polidoro en 1580 qui la rapporte à Venise. Elle se trouve depuis mai 1596 à l’église proche San Zanipolo (Giovanni e Paolo) dans une urne au-dessus du monument dédié au Capitaine de Chypre.

Ne pas manger sur ce campo (pièges à touristes, chers et pas bons), qui par ailleurs est très sympa (oiseaux dans des cages aux fenêtres, chapelle plantée au milieu du campo).

Pour ceux qui trouvent Venise bondée, il y a en fait très peu de non-locaux ici, même avec la proximité de San Francesco della Vigna, et on n'est pas loin de Zanipolo et la Scuola di San Marco.

Prendre, au milieu du campo après le puits à gauche, la calle del Cafetier, et lorsqu’elle s’élargit, aller à gauche

18 Calle Muazzo (ou Murazzo) (jolie maison à l’angle avec balconnets).

Ruelle très étroite et qui mériterait de s'appeler Calesela! Aller tout droit, et continuer la Calle Muazzo sur la gauche, qui nous permet de prendre tout de suite à droite le sottoportego Muazzo, avec au bout,

19 Le ponte Muazzo, au-dessus du rio di San Giovanni. L'environnement est très ancien et n'a pas dû être modifié depuis bien longtemps, on est dans la vraie Venise. Passer le pont continuer tout droit et on arrive sur le ramo Cappello (et son campiello).

Le prochain pont est

20 Le ponte Cappello avec le palais Cappello sur la droite. Drôle de pont un peu tordu, à la jolie balustrade en fer, et son escalier à droite qui permet de longer le rio San Giovanni Laterano le long de la fondamenta du même nom.

Ici, très curieusement on n'a pas fait preuve d'imagination. Après des Muezzo et Cappello en pagaille (calle, corte, ponte) voici San Giovanni di Laterano (Saint Jean de Latran) : on prend donc à droite sa Fondamenta, puis plus loin on doit virer à gauche sur sa calle éponyme, au bout on revient au rio déjà traversé, et à droite pour sa Fondamenta de nouveau. On arrive alors au ponte della Tetta, à gauche pour la calle del Ospedal(etto), nous fait arriver presqu'en face de

21 l'Ospedaletto ou Santa Maria dei Derelitti. (Sainte Marie des Abandonnés) Rarement ouvert (sauf temps de la Biennale), cet édifice à une façade somptueuse mais difficile à examiner vu l'étroitesse de la rue (Barbaria de le Tole). Cette façade baroque au possible date de 1694, c'est une œuvre de Baldassare Longhena (qui a beaucoup travaillé à Venise, Scalzi, Ca'Rezzonico, autel dans San Pietro di Castello, Palazzo Lezze à Cannaregio, la Salute à Dorsoduro, le maître autel de S Francesco della Vigna, la Scuola dei Carmini et j'arrête là …) contient des sculptures impressionnantes pour l'époque (masques grimaçants, buste du donateur Carnioni, etc). On y joue aussi de la musique aujourd'hui, comme au 18ème siècle les enfants de l'hôpital situé derrière qui date de 1527.

Ils étaient abandonnés à l'âge de 3 à 10 ans, apprenaient la musique et donnaient des concerts de musique de chambre.

L'église ou la Salle de musique datait de 1528 mais fut détruite par un incendie. La calle Barbaria delle Tole qui longe le bâtiment porte bien son nom : Tole signifie planches. Les entrepôts de bois situés par ici étaient le point de départ des commerces avec l'Afrique (la Barbarie).

Malheureusement il y eut plusieurs incendies ravageurs en 1683 et 1686 (c'était encore plus courant au Moyen Age …) ailleurs dans Venise mais c'est une autre histoire.

A l'intérieur un vaste espace aujourd'hui dénué de meubles, mais de beaux autels qui valent vraiment la visite rapide si c'est possible.

On poursuit dans la salizzada San Zanipolo pour arriver au


(Dans la suite, le campo et l'église Zanipolo ont été visités dans Castello Centre, vous pouvez les passer, ou faire une deuxième visite rapide à l'église, en revanche il est très conseillé de lire le guide en images).

22 Campo San Giovanni e Paolo. Il est très grand (et en général animé), et hormis les vues sur la Scuola et la grande église, il supporte la statue du Condottiere Bartolomeo Colleoni (1400-1475).

Devenu en 1448 Capitaine Général de Venise (qui n'avait pas de fantassins ni cavaliers et devait recourir à des troupes de mercenaire), il combat les Milanais en 1441. En effet les condottiere avaient des armes et des soldats mais se faisaient payer très cher. Colleoni fait du bon travail et devient riche et arrogant.

A sa mort, il lègue à Venise 100000 ducats, mais contre la promesse d'une "statue de lui sur la Piazza face à San Marco". Comme il était mort, il ne vit pas ce que le futur lui réservait !

Car le Conseil avait depuis longtemps interdit toute statue sur la Piazza. Plusieurs Doges en avaient eu envie aussi pour leur gloire, mais le Conseil leur avait clairement opposé une résistance absolue pour limiter leur mégalomanie. Même Napoléon n'y arriva pas non plus. Solution : on lui érigea cette très remarquable statue équestre de Verrochio sur le campo, l’astuce étant qu’il se trouvait bien en face de San Marco (mais de la Scuola Grande di San Marco, pas de la Piazza !). De plus, son visage est tourné vers la place, pas la Scuola (double astuce!).

Sur le campo, on faisait traditionnellement (même s'ils étaient enterrés ailleurs) les éloges funèbres des Doges, REF GV 114, EDV 159, CM 18.

Aujourd'hui c'est une place animée pleine de cafés, et un carrefour entre les sestiere de Castello et de Cannaregio.

23 Eglise San Giovanni e Paolo (Zanipolo est le terme vénitien) (Castello 6363). La légende veut que le Doge Jacopo Tiepolo, voyant un vol de colombes au-dessus de ce terrain marécageux, en fit don aux Dominicains en 1234 pour bâtir une église.

REF GV 116, GB 208, EDV 157, et surtout le Guide en images REF JCS-Castello-Zanipolo.

Agrandie en 1340, elle n’est terminée qu’en 1430. Dédiée à 2 obscurs martyrs du 3ème siècle (Jean et Paul, et non pas les Apôtres), elle est en forme de croix latine, imposante (101 m de long, 45 m de large, 32 m de haut). L'ouvrage est de Bartolomeo Bon jusqu'aux chapiteaux, et la frise est de Domenico Fiorentino.

27 Plaque interdisant l’abandon d’enfants (déplacée ici, elle commence par « Malédiction et Excommunication … »). Le Pape Paul III avait interdit l’abandon d’enfants en 1548, mais comme à Venise la pratique était courante (avec les courtisanes, religieuses dans le péché etc.) les couvents plaçaient des roues d’abandon permettant de remettre un enfant juste né aux moniales en ne le laissant pas dehors. REF VIS 296

Quelques mètres après, sur la gauche (où se trouvait le couvent de la Pietà),

C'est un vrai vaste musée comme aux Frari, où on peut facilement passer une demi-journée. (le mieux est d'y revenir voir les détails d'une partie). La partie basse de la façade est caractérisée par 6 niches gothiques abritant des tombeaux de Doges (25), ici à gauche Jacopo et Lorenzo Tiepolo, et Marino Morosini à droite.

Le grand porche est orné de 6 colonnes en marbre apportées de Torcello en 1459 (après son déclin. Torcello a longtemps servi de stock de pierres, de marbres et de colonnes pour les constructions dans Venise).

L'intérieur comme aux Frari semble immense. Ses dimensions ont demandé de fortes colonnes mais aussi, des poutres massives de bois (décorées) pour maintenir l'ensemble.

Le magnifique chœur polygonal de Mattia Cornero fut commencé en 1619 possède sur chaque côté nombre de statues, et la tombe de Michele Morosini mort en 1382.

Il y a aussi (et entre autres chefs d'œuvre) le polyptyque de Saint Vincent Ferrer (Bellini), les fresques de Piazzetta, le pied de Catherine de Sienne, le couronnement de la Vierge de Cima de Conegliano, des Véronèse, Bassano, Liberi, Pitati, etc, sans oublier la sacristie.

C'est ici que se trouve l’urne funéraire du héros de Famagouste lors de la guerre de Chypre entre Turcs et Venise, Marc Antonio Bragadin le gouverneur résista un an mais du capituler. On a lu son histoire précédemment. (voir la page web Histoire de Venise, année 1571).

En fait on ne compte plus les tombeaux, tableaux et autres inscriptions présents dans cette église, qui fait vraiment penser à celle des Frari à San Polo.

La sacristie est magnifique et contient des Palma le Jeune, Vivarini, Il Vicentino, Bassano, en l'honneur des Dominicains.

23a Ex Scuola Grande di San Marco. Installée ici en 1437, la Scuola est ensuite incendiée en 1485, d’où sa reconstruction en 1486-89 par Pietro Lombardo et Giovanni Buora, avec des compositions de marbre en trompe-l’œil et des bas-reliefs de Tullio Lombardo (fils de Pietro).

Suite à des différends avec les architectes initiaux, c’est Mauro Codussi en 1495, qui continua l’édifice et refit la façade supérieure dans son style particulier. A voir certains détails, sur les huisseries de l’entrée, des graffiti représentant des voiliers du 15ème REF CM 18.

Et (si vous le trouvez, à 30cm de hauteur entre la porte d’entrée et la façade droite de la Scuola), le graffiti du cœur humain (voir la légende sur REF VIS 263). Aujourd’hui c’est l’hôpital de Venise.

Rouverte au public (gratuit) depuis novembre 2013 après d’importantes rénovations, on y visite les salles magnifiques dont la Salle capitulaire avec un autel de Sansovino et un Palma le Jeune (Christ en gloire), et des tableaux très grands (Tintoret, Marchiori, etc) reproduits numériquement (la Scuola a été dépouillée de toutes ses œuvres en 1797 par Napoléon, puis par les Autrichiens !) REF EDV 159, GB 208, GV 114, CM 18 (bientôt un guide en images).

On quitte la Scuola en jetant un œil au rez-de-chaussée qui abrite l'hôpital, et qui contient des statues, des bas-reliefs et des colonnades intéressantes.

En sortant, on va tout droit avec la Fondamenta Dandolo et on traverse le rio par le Ponte delle Erbe. On arrive ainsi dans la

24 Calle delle Erbe. Ainsi appelée parce qu'il s'y trouvait des entrepôts de fruits et légumes (cf l'Erberia le marché au Rialto). On peut aller voir le joli (bien caché) Corte Borella en prenant la première à gauche. On continue sur Erbe pour le rio della Panada et le

25 Ponte delle Erbe (2ème). On est proche de l'église des Miracoli (voir la balade Cannaregio Est). Rester sur le pont pour admirer sur la droite, le palais Van Axel. Son portail est décoré comme aux Miracoli avec les armes de cette famille. Le palais a deux entrées et deux portes d'eau (pour 2 familles).

Avec les cheminées vénitiennes, le tout forme un ensemble parfait de ces palais de l'art gothique vénitien de la fin 15ème.

L'architecte est Nicolo Soranzo, qui le construit en 1473 pour les Gradenigo, qui y résident 2 siècles. Puis il passe aux Venier, avant que les Van Axel (commerçants en textiles de Gand) l'achètent. Aujourd'hui il appartient à un antiquaire.

Admirer la Vierge à l'Enfant sous une protection de fer forgé, (comme précédemment à Contarini del ferro). Passer le pont, prendre à droite sur quelques mètres la Fondamenta van Axel, pour admirer la belle maison

L'architecte est Nicolo Soranzo, qui le construit en 1473 pour les Gradenigo, qui y résident 2 siècles. Puis il passe aux Venier, avant que les Van Axel (commerçants en textiles de Gand) l'achètent. Aujourd'hui il appartient à un antiquaire.

Admirer la Vierge à l'Enfant sous une protection de fer forgé, (comme précédemment à Contarini del ferro). Passer le pont, prendre à droite sur quelques mètres la Fondamenta van Axel, pour admirer la belle maison

Avec son jardin, sa terrasse, elle donne envie d'y rester. Sur la façade gauche remarquer l'ornement au faîte du toit et la magnifique cheminée vénitienne.


Faire demi-tour et continuer sur la Fondamenta. Avant le ponte del Cristo, on peut voir le Palazzo Pisani. On le passe et on arrive à un de mes campi préférés, le

26 Campo Santa Marina. Peut-être parce que j'y suis passé très tôt ou très tard, ce campo est un havre de paix (mais je le suspecte d'être assez animé car c'est le chemin vers le Rialto, Santa Maria Formosa et Zanipolo).

Il est coloré, aéré, et ses cafés sont très bons, son puits tout blanc détonne avec l'imposante arche du portique du palais Marcello Pindemonte.

Il y avait une église dédiée à Santa Marina, créée en 1030 par la famille Balbi, mais elle fut détruite en 1820 et des maisons furent construites.

Au niveau du premier puits ne pas manquer, sur la façade de l'hôtel Santa Marina à gauche, un capitello (petit autel) dédié à la Sainte. Tourner à droite pour contourner l'hôtel et le second puits.

Au bout du campo on prend à gauche la Calle del Fruttariol (marchand de fruits). (les plans sont faux, ne pas prendre le sottoportego Scaletta). 20 mètres plus loin (à peu près), prendre à droite la calle del Malvasia

(d) Al Portego, Calle della Malvasia Castello 6014, salade, crostini, à emporter ou non, bien malgré la situation

Prendre à gauche la calle Pistor. Compliqué (et les plans sont tous faux), et il est déconseillé de se perdre. Si perdu on demande comment l'église San Lio. Si on est bien sur la

27 Calle del Pistor, tout droit et on passe le ponte del Pistor. Juste après le pont, une magnifique maison sur la gauche, avec l'escalier extérieur et un haut relief dans la cour derrière la grille. On continue sur la Calle San Lio (d'autres disent Carminati). Ici beaucoup de monde à cause des nombreuses flèches indiquant le Rialto, mais cela ne va pas durer. On arrive ainsi à l'église

28 San Lio. (elle fait aussi partie de la balade Cannaregio Est). ). REF EDV 171, et le Guide en images REF JCS-Castello-San Lio . Le campo est très joli avec son puits, ses palais et son portail, quand il n'y a pas trop de monde. Dédiée à Saint Léon IX au 11ème, elle a été reconstruite au 18ème siècle avec une seule nef. Elle possède un beau portail, et l’intérieur mérite le détour : le plafond de Giandomenico Tiepolo (Saint Léon en gloire et l’Exaltation de la Croix), le retable de Palma le Jeune sur l’autel, et la chapelle Renaissance Gussoni (rescapée de la reconstruction) abritant un Titien tardif (Saint Jacques Apôtre en chemin, patron des chapeliers).

Au début du 16ème siècle, les Lombardo (Pietro et Tullio son fils) sont chargés de reconstruire l'ensemble, et un portail finement sculpté avec des ajouts Renaissance (dont la chapelle Gussoni) et des modifications si importantes qu’elles nécessitent (!) une re-consécration en 1619.

En 1783, une nouvelle restauration a lieu avec une façade plate et simple fermant la rosace et les bas-côtés (on met 4 fenêtres et un oculus trilobé en haut du tympan triangulaire, et au-dessus du portail une inscription). Ici sont conservés les restes de Sainte Francine, et (dit-on, mais sans garantie) le corps du peintre Canaletto (baptisé et inhumé ici, sa maison se trouvant juste à côté Corte Perini.

En sortant prendre à gauche en face la calle della Fava (étroite), la suivre (tout droit avec un angle droite gauche au bout) jusqu'au campo della Fava (étroit) et entrer dans l'église

29 Santa Maria della Fava (de la Consolation). Lun-Sam 9 :30-11 :30 et 16 :30-19 :00.

Voir le guide en images de l'église JCS-Castello-SantaMariadellaFava.

L’origine du nom « della Fava » est incertain tant les hypothèses sont nombreuses, au choix : 1) d’un magasin proche vendant des fèves, 2) d’un magasin vendant des pâtisseries ayant la forme d’une fève (Fave dei Morti) et produites à la Toussaint, 3) de la famille Fava habitant ici, ou encore plus attirant, 4) d’un voleur qui transportait du sel dans un sac sous des fèves, il est arrêté par les gendarmes qui vont le fouiller, il fait une prière devant l’image sacrée et le sel enfoui au fond disparait du sac, les gendarmes fouillent mais évidemment le laissent partir.

En 1480 la famille Amadi (dont on a vu la maison plus haut) demande la construction d'un oratoire pour abriter une image de la Vierge miraculeuse où se pressent les pèlerins (et leurs offrandes …). Première église en 1496, en bois, pour abriter cette image.

Elle est refaite à l’époque de Philippe de Neri en 1662, l’église actuelle date du 18ème siècle, engoncée dans les bâtiments, mais riche à l’intérieur.

En 1736, l’ancienne chapelle en bois de Santa Maria della Fava est entièrement démolie, mais en mémoire, on a tracé le périmètre de la chapelle par des bandes de marbre blanc au sol sur le campo (encore visibles aujourd’hui).

On y voit un des plus beaux Tiepolo (l’éducation de la Vierge), un Lazzarini (Crucifixion, 1731), l'apparition de la Vierge à St Philippe de Neri, 1725), des niches logeant de belles statues de Saints par Giuseppe Torretti (déjà vu au palais Contarini del Ferro, et professeur de Canova).

En sortant de la Fava, prendre à gauche et longer l'église dans Calle Drio la Fava. Elle débouche sur le Corte Rubbi puis à gauche le ramo Licini. Il nous mène au Corte del Piombo et par le fond à gauche, on arrive sur la Calle Malvasia. Elle débouche sur le Corte Perini puis tout droit le sottoportego Perini (avec ça on a une idée des rues à Venise, et de la différence entre les plans qui pour le coup sont tous archi faux, et la réalité !). A la sortie on tourne à droite sur la

30 Salizzada San Lio, plus large, et en courbe. Au passage, on jettera un œil à la Calle del Paradisio à gauche.

C'est une rue typique du Moyen Age, avec ses maisons gothiques à encorbellements (les fameuses barbacanes, qui étaient réglementées), elle tire son nom des illuminations lors des fêtes.

"L’Arc gothique du Paradis" (penché) entre les façades montre, du côté du canal, la Vierge de Miséricorde protégeant un moine, avec les écussons des Foscari, et de l’autre côté la Vierge protégeant un noble et une femme, avec l’emblème des Foscari (le lion) et celui des Morosini (deux fleurs).

Selon la légende, ce serait les Foscari qui l’auraient commandé au mariage de Pellegrina Foscari et Alvise Mocenigo en 1491, mais les historiens pensent plutôt que c’est parce que les deux familles achetèrent les maisons de part et d’autre (plus probablement, l’arche daterait de 1410 environ).

Au bout, vécut Veronica Franco, la plus célèbre courtisane de Venise, née en 1546, peut-être maîtresse du Tintoret, et avec laquelle Henri III de passage (voir le Palais des doges) passa une nuit. REF EDV 171.REF EDV 171.

Au bout, on tourne à gauche sur Calle delle Bande qui mène au

31 Ponte delle Bande. Joli pont aux balustrades en volutes. Son nom viendrait de la façon dont les bords du pont ont été fabriqués, avec des pierres faisant comme un parapet. A droite, l'ancienne Scuola dei Bombardieri, et devant la première entrée de Santa Maria Formosa. Mais on commence par faire le tour du

32 Campo Santa Maria Formosa. REF GV 114, EDV 166, CM22. Prendre à gauche et aller tout au fond du grand campo. Il est entouré par des palais : Priuli-Ruzzini, Dona, Vitturi, Malipiero-Trevisan, Querini Stampalia etc, la plupart aujourdhui transformés en hôtels.

Il est bordé par le Rio du même nom, et plusieurs ponts. Ici se déroulaient des courses de taureaux, des processions et nombre de festivités. Aujourd’hui, des cafés, le marchand de fruits (fruttaiol), des vendeurs de chinoiseries.

(e) Ristorante Santa Maria Formosa, Campo, 5245 , de tout un peu, apprécié, ou Gelateria Basium , face au campanile

Palazzo Dona

Palazzo Venier

Palazzo Vitturi

La grande façade sur le campo.

Entrer ensuite dans l’église

33 Santa Maria Formosa (église Chorus).

A lire avant, le guide en images REF JCS- Castello-SantaMariaFormosa, et REF GV 114, EDV 166, WE 62 CM22.

La légende : la Vierge (de forme plantureuse, bien formée, "formosa") apparut en songe à St Magne au 7ème siècle pour construire une église là où un nuage blanc apparaîtrait

Après moult réfections, Codussi en 1492 reconstruit l’église sur un plan en croix grecque.

Les façades non terminées à la mort de Codussi seront financées par la famille noble Cappello vers la fin du 16ème siècle, qui en profita pour faire mettre des statues de la famille partout.

Le campanile est remarquable, ne pas rater, au-dessus de la petite porte du campanile, du côté du rio, une créature grotesque, un “Mascherone” destiné à détourner les influences maléfiques (orienté vers le rio) !

L’intérieur, clair et organisé, renferme des chefs d’œuvre de Bartolomeo Vivarini (triptyque de la Miséricorde, 1475), Palma le Vieux (Sainte Barbe), Palma le Jeune, Leandro Bassano (La Cène), ainsi qu’un icône byzantine, la Madone de la Consolation provenant de la galère de Sebastiano Venier à la bataille de Lépante le 7 octobre 1571, etc.

Sortir par la porte qui donne sur le campo, tourner à droite pour se diriger au sud vers le rio, ou l'on trouve le palais Malipiero, à sa droite le palais Querini Stampalia (www.querinistampalia.org), que l'on visitera ensuite, et un peu plus loin les.

34 Campielli Querini. Tous les palais et maisons devant le rio appartenaient à la famille Querini de la branche Stampalia. Ce Querini fit partie de la conjuration de Baiamonte Tiepolo (voir les balades San Polo Santa Croce 1 et Autour du Rialto Ouest). Banni en 1310 donc, il s'exila à Rhodes, acheta l'île grecque de Stampalia et refit fortune. Jusqu'en 1537 où les Turcs prirent l'île d'assaut.

Revenir vers le palais Malipiero Trevisan (16ème siècle, Sante Lombardo), et prendre le pont à sa gauche donnant sur la Ruga Giuffa.

Si vous êtes très avide de palais, le Palazzo Grimani n'est pas pas loin : riche de statues, il offre des fresques et des salles magnifiques, bien qu'un peu vides. Immense palais de la Renaissance (début 16ème siècle), il est situé Ramo Grimani, à gauche en prenant la Ruga Guffia

Revenir sur Calla Guffia puis obliquer à droite pour la Calle dietro i Magazen (ou drio el Magazen).

Par la Calle Querini sur la droite, on revient sur les campielli Querini.

35 Palais Musée Querini Stampalia. (billet couplé avec celui de l'Accademia ou du Palais des Doges). A voir absolument maintenant ou plus tard.

Voir le guide en images REF JCS-Castello-QueriniStampalia. Le bâtiment à l'intérieur a été entièrement restauré dans les années 60.


La bibliothèque compte plus de 200 000 volumes, et le palais a été habité par la famille pendant plus de 300 ans, ce qui en fait un vrai palais vénitien avec une longue histoire racontée par les meubles, services de porcelaines, les statues et surtout les tableaux de tous les âges. I

ls représentent la famille (une longue tradition vénitienne) et aussi les acquisitions des plus grands peintres, dont Longhi.

Bâti au 16ème siècle en style Renaissance, il fut la maison de famille jusqu'en 1869 lorsque Giovanni Querini Stampalia dernier du nom le légua à la ville.

On y trouvera nombre de Tiepolo, de Bellini, des scènes de fêtes et de processions à Venise, des portraits de la famille, des séries de petits tableaux de la vie quotidienne des familles aisées (Longhi), etc.

En sortant sur le campiello Querini, on va à gauche, on ne prend pas le pont à droite mais celui à côté du musée, puis le ponte Avogado, pour la

36 Fondamenta del Remedio. Il y avait ici un grand négociant de vins provenant des îles grecques qui s'appelait Remedio.

Remarquez les murs sur le côté gauche du rio : ils sont mangés par l'eau saumâtre et les marées salées. C'est un phénomène dramatique pour tous les édifices de Venise, même si des siècles ont passé avec cette situation. Mais aujourd'hui, le trafic incessant de tout type d'embarcation, leur vitesse pas respectée, ont encore aggravé l'érosion.

L'eau salée remonte, ronge inexorablement les murs, et les intérieurs sont aussi endommagés, à un point qu'on n'imagine pas. Sur le Grand Canal, les trafics monstrueux des Vaporetti et des bateaux commerçants, des bateaux poubelles et des vedettes déforment même les quais et les énormes pierres de soutènement.

Sur le Bacino en face du Palais des Doges et la Giudecca, le passage des Grande Navi détruit avec indécence les quais et les soubassements des palais, et leur interdiction, bien que votée, est sans cesse reportée, malgré les dégâts et malgré les accidents de plus en plus nombreux.

Les scientifiques vénitiens ont trouvé des parades pour empêcher les remontées d'eau salée, mais à un coût exorbitant (injections de couches chimiques horizontales dans les murs). Incidemment, l'église SM dei Miracoli, petite merveille architecturale, est recouverte de plaques de marbre, mais les plaques sont "accrochées" à des clous de fer plantés dans les briques formant les murs (dont les bases sont déjà protégés par un socle en pierre d'Istrie), et ne subissent pas les dommages de l'eau salée.

On suit le quai le long du rio Zaninovo, tout droit, et on passe dans le

37 Sottoportego de la Stua. Surréaliste souterrain qui sépare deux quartiers bien différents.

Stua est la contraction de Stufa, qui signifie étuve. Mais étonnamment, c'est parce que des "chirurgiens" charlatans vivaient ici d'une activité peu commune : celle de couper les ongles et les cals des gens. Et ils utilisaient de l'eau chaude. Mais on pouvait aussi demander à se laver dans un bain d'eau chaude (à Paris la rue des Etuves avait la même fonction). Et petit à petit l'endroit devint un repaire de prostitué(e)s (comme à Paris).

Il débouche sur le Campo San Giovanni (San Zani novo). Aujourd'hui fermée, cette église date de 968, elle fut reconstruite au 18ème siècle.

On prend par la gauche la calle Fianco della chiesa (le long) et on passe dans calle Drio della chiesa (derrière), qui nous mène tout droit au

38 Campo San Filippo e Giacomo. Rien de spécial sinon une pharmacie qui existait déjà en 1544, et fabriquait, comme d'autres, de la thériaque (voir le récit sur la thériaque et autres remèdes dans REF JCS-PesteetThériaque, qui en vaut vraiment la peine).

La thériaque de Venise, sensée guérir d'absolument tout, était très encadrée, et même les Orientaux pourtant initiateurs de cette potion (datant des Grecs), en vinrent à l'acheter à Venise tellement elle était renommée.

Sur le campo cohabitent de nombreux kiosques ambulants vendant des saletés ce qui annonce la proximité avec la Riva degli Schiavoni toujours noire de monde.

Aller tout droit pour trouver la calle dei Albanesi.

Nous voici à la fin de la balade, il suffit de prendre la calle dei Albanesi, longue et qui va en rétrécissant beaucoup. On retrouve la Riva dei Schiavoni et la foule. Cette ruelle très étroite jouxte le palais des Doges (ou plutôt ses prisons à côté du Palais, accessibles par le Pont des Soupirs). On remarquera les très nombreuses arches de soutènement qui permettent aux murs des prisons, et des bâtiments en face de rester à peu près droits !

FIN DE L'ITINERAIRE CASTELLO OUEST