Balades au calme dans Venise

Autour du Rialto

aa Ce tour autour du Rialto combine des lieux bondés de touristes affairés autour des échoppes, et des endroits magiques et déserts, sombres et délabrés, ces derniers par leur beauté compensant les artifices des premiers. Ce tour peut se commencer à n'importe quel point de la carte (cela dépend où vous êtes dans Venise), nous le faisons partir de San Silvestro, arrêt du Vaporetto VP1. Il n'a pas prétention à couvrir toutes les ruelles à gauche et à droite du pont du Rialto, mais d'utiliser ce point comme centre d'une balade qui allie l'histoire, les églises et les vies des Vénitiens il y a longtemps. D'autres itinéraires originaux seront proposés dans San Polo, San Marco et Castello.

De San Silvestro on pénètre dans les ruelles très anciennes, très étroites, où des milliers de choses sont à découvrir (patères, portes, sonnettes, sottoportego, San Giovanni Elemosinario, etc), puis on tombe sur la Pescheria (foule), l'Erberia et le chemin vers le Rialto via les Fabbriche Vecchie, le campo San Giacomo et le palais des Camerlinghe. Passé le Rialto on tourne sur la gauche à San Bartolomeo, on visite San Crisostomo, le campo Remer, et on part chercher la maison de Marco Polo. Puis c'est le campo Santa Marina, le ponte Borgoloco qui mène au grand campo Santa Maria Formosa, son mascherone grimaçant et sa magnifique église. On remonte vers le Rialto par Calle San Lio, on tourne pour voir Santa Maria della Fava et sa drôle d'histoire, et ensuite San Salvador (son boulet et la Pala d'argent derrière un Titien splendide qui la découvre quelques jours par an), le théatre Goldoni, la géniale légende de la pharmacienne au Corte del teatro derrière, qui avait caché son argent dans un veston usagé que son fils donne à un pauvre (il a fallu le retrouver …), et on arrive près du Rialto sur la Riva del Carbon, le Palais Loredan et plein de surprises à découvrir encore.

Notes :

  • Les numéros 01, 02, ... se rapportent aux lieux numérotés sur la carte.
  • Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits sur la carte où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon et adapté à une journée de découverte).
  • Les références REF : des références vers les guides (ils sont listés sur le site Web) pour en savoir plus (pas toujours), et éventuellement un lien vers une page du site (référence commençant par JCS-xxxxxx , la page étant aussi accessible dans la liste par sestiere des églises et des palais).

01 Départ Station San Silvestro (VP1) Passer sous le porche, et se retourner pour voir au verso du porche la fresque avec la Vierge à l’enfant.

Prendre d’abord à droite et entrer dans le campo San Silvestro.

Très grand, bordé de maisons bourgeoise et de palais un peu délabrés, mais tellement attirants (surtout quand les géraniums fleurissent en fin de printemps). On pourra visiter la grand église de San Silvestro (2018 : guide en images à paraître).

Revenir dans le sottoportego et prendre à droite calle degli Sblanchesini, et tout droit pour arriver au Campo Sant’Aponal. Passer le puits et à gauche,

02 au début de la C. del Perdon, sur la droite, sur la droite, voir la poutre en bois du sottoportego de la Madona qui raconte (légende) la nuit passée ici incognito par le Pape Alexandre III en fuite devant l'empereur allemand ayant envahi l'Italie. Alexandre III est d'ailleurs identifié ailleurs au même moment dans Venise, c'est donc totalement fantaisiste.

C'est 6 mois avant sa rencontre avec Frédéric Barberousse pour mettre fin à la Querelle des Investitures en 1177. Après 70 ans de guerres et d’excommunications, avec plusieurs anti-papes et évêques nommés des deux côtés, il va recevoir à la Basilique le pardon d'un Barberousse humilié, qui se rebiffera un peu en lui disant "je demande pardon à St Pierre", ce à quoi Alexandre III rétorquera, le pied sur le cou de Barberousse : "et à Pierre, et à moi !" REF VIS 144. Juste après, la niche votive avec la Vierge et en bas le Pape endormi (indulgence de 100 jours pour qui récite un Pater et un Ave).

03 Revenir au Campo Sant’Aponal et remarquer à gauche de l’église, sur la façade de l’ancienne Scuola des tailleurs de pierre (Tagliapiera), tout en haut, un haut relief des 4 Saints couronnés (Claude, Castorius, Symphorien, Nicostrate).

Ces Saints romains étaient des sculpteurs (d’où le nom Tagliapiera), et en 304 ils furent martyrisés par Dioclétien en Bosnie Herzégovine pour avoir refusé de faire une statue d’Esculape, dieu païen. REF : VIS 140.


Sant’Aponal est du 11ème siècle, sur sa façade de briques on peut voir des reste d’éléments gothiques dont un bœuf qui louche. Déconsacrée, elle a servi d'écurie, de dépôt d'armes, et servirait aujourd'hui d’archives.

Prendre à droite de l’église la Calle dell’Olio,

(a) Da Zemei, bons petits plats et super-cichetti, au 1045 à l’angle de Rio Tera San Silvestro

Continuer tout droit, Ruga Ravano, et tourner à gauche.


04 La porte la plus penchée de Venise. Prendre Calle Donzella, (étroite) puis tout droit Calle Sansoni. Au 965a, on peut admirer une prouesse : cette porte est si penchée qu’on peut se demander comment elle s’ouvre !

Revenir à et poursuivre sur Ruga Ravano, puis Ruga Vecchia San Giovanni, et tourner à gauche dans la ruelle située entre le 774 et le 419 (sotoportego Pozzetto), s’y engager jusqu’à la Calle dell’Arco et la prendre à gauche pour voir, 20m après à droite

05 la porte aux tonneaux, au 456, dont les bases sont rognées pour laisser passer les tonneaux. Nous sommes ici dans le quartier des entrepôts de tonneaux, pas loin de la Riva del Vin au Rialto (la calle dei "Boteri" n’est pas loin non plus, mais la Scuola se situait dans Cannaregio). REF VIS 133.


Faire demi-tour et continuer la Calle dell’Arco (ombra et cichetti au fameux café All’Arco), tout droit dans Ruga due Mori, et tourner à droite dans le sottoportego due Mori.

5a. Trace des chaudrons de la thériaque. Pas très loin, par terre, on peut apercevoir (mais il faut le chercher), un vestige de la fabrication de la fameuse thériaque Cette boisson-remède magique était préparée en grandes pompes à l’extérieur, en montrant les 65 composants au peuple, par les pharmaciens vénitiens (sous contrôle strict des médecins, des Procurateurs à la Santé spéciaux, et des lois de la Sérénissime). Les traces rondes des pieds des chaudrons ou des barattes en bronze utilisés pour la confectionner sont encore visibles (on en voit plus sur le Campo San Stefano, voir la balade dans San Marco).

Lire le guide en images REF-JCS-Lapesteetlatheriaque qui présente ce médicament qui soigne tout, absolument tout, à base d’opium, de chair de vipère, et de 60 autres ingrédients. Son origine remonte à l’antiquité.

A la sortie, juste en face, sur San Giovanni, on tombe sur l’église (attention, l'entrée est juste un portail gris, l'église est occultée par les maisons comme à Santa Sofia).


06 San Giovanni Elemosinario. (Chorus). Fondée avant 1100, ravagée par l’incendie du Rialto en 1614, reconstruite dans un ensemble difficile à voir, elle louait ses flancs aux marchands. En croix grecque, pas très grande, elle abrite des œuvres (Titien, Corona, Pordenone, Palma le Jeune) financées par les Confréries de Métiers proches du centre financier du Rialto. Voir le guide en images sur le site et dans JCS-SanPolo-SanGiovanniElemosinario et REF EDV 286

A la sortie, prendre à droite, lever le nez pour voir le campanile, et juste en face du campanile, prendre la C. dei Spezieri (horloge au coin), regardez les piliers aux angles de rues ornés de médaillons divers et jolis (chausseurs, croix épiscopales, écussons, etc).

07 au 395, un médaillon sculpté de fruits (de la confrérie des "Fruttaiol", on est près de l’Erberia), puis des emblèmes et écussons, encore des fruits (379. 374), et on arrive à

08 Campo Beccarie (marché aux viandes, ancien abattoir public au 13ème siècle), devenu la Pescheria, célèbre mondialement pour la quantité et la qualité des poissons de la lagune et de plus loin.

Voir le puits, traverser la longue halle aux poissons et prendre à gauche vers le Rio delle Beccarie. En remontant à gauche le long du rio, sous l’escalier,

09 Examiner les deux portails en fer forgé (au 341), le plus grand porte sur le linteau l’inscription " Piscis primum a capite foetet " "le poisson commence à sentir d’abord par la tête ". Les Vénitiens disent aussi : " le poisson a 24 vies et il en perd une par heure ". REF VIS 128. Les marchés se trouvaient près du Rialto dès 1210, mais les banquiers et grands marchands trouvaient les odeurs insupportables, et les ont fait éloigner.


Ils les firent déménager en 1310 un peu plus loin sur l’ancien palais Querini, rasé après la conjuration de Tiepolo dont Querini était un protagoniste.

Plusieurs fois incendié, il est reconstruit en 1884 (Domenico Rupolo, dont on peut voit la signature sur plusieurs piliers).

Entre les deux halles à poissons, voir aussi la plaque indiquant les tailles minimales des poissons vendus.

10 Regarder en détail les chapiteaux de la Pescaria Nuova (1907) au bord du Grand Canal (têtes, poissons, paniers, fleurs, etc.), voir le guide en images de ces chapiteaux REF JCS_SanPolo_Pescheria. Ils sont récents mais vraiment cela en vaut la peine. REF : VIS 127, et à l’extérieur : médaillons du Lion de Venise et de l’Arétin en porcelaine, et une statue bizarre de Saint Pierre à l’angle (Cesare Laurenti).

11 Partir ensuite à travers l’Erberia (marché aux fruits et légumes). REF GV100 EDV 284 Poursuivre tout droit, on arrive sur Campo della Cordaria.

(c) Bar branché Muro Venezia qui s’est transformé en La Bussola, au 222 à ne pas manquer le soir (spritz et cichetti, excellents, ambiance tous les soirs).

Continuer le campo en longeant les Fabbriche Nuove (Sansovino, 1556), aujourd’hui la cour d’Assises, et jadis siège de l’administration du Commerce). Passer sous le porche à 3 arches, jusqu’au

12 Quai des Fabbriche Vecchie (le Scarpagnino, 1522), qui abritaient les administrations de la navigation et du ravitaillement) (REF EDV 282). Admirer les points de vue sur le pont du Rialto, le palais des Camerlinghe (1591, 250 000 ducats, et 10000 pilotis pour le soutenir), et en face, le campiello Remer et le Fondaco dei Tedeschi (siège et entrepôts des marchands d’Allemagne, Hongrie et Europe du Nord, 200 chambres, à la façade autrefois ornée de marbres et de fresques de Giorgione ou le Titien) .

Revenez- y un soir (c'est un peu cher mais l'ambiance est unique, mélange de robes du soir et cravates, avec la jeunesse cool assise au bord de l'eau).

Arrivé au bout des Fabbriche Vecchie, tourner à droite, puis encore à droite pour rejoindre le Campo Rialto Novo ou San Giacometto.

13 Fresques et plafonds. Traverser le campo, passer de l’autre côté des kiosques et examiner les plafonds du Ramo Parangon parallèle à la Ruga dei Orefici (Orfèvres, Oresi en vénitien). Antonio Abbondi dit le Scarpagnino construisit en 1522 les 3 côtés du campo San Giacomo al Rialto. Sous les portiques, derrière les immondes chinoiseries des kiosques, on peut admirer les fresques restaurées récemment. Parangon signifie une soie de haute qualité, et une scuola possédait les étalons pour garantir la qualité des soieries vénitiennes.

14 San Giacomo al Rialto

La légende veut que Venise soit née officiellement le 25 mars 421, date de consécration de l’église, qui en ferait donc la plus ancienne de toutes, ce que la tradition affirme fortement, en tous cas près du Rialto. Encore une légende, San Giacomo daterait de la fin du 11ème siècle. San Giovanni et San Matteo sont les plus anciennes datées. Mais peu importe après tout !

Elle fut remaniée plusieurs fois et même surélevée à cause des Acqua Alta l’inondant fréquemment. REF EDV 283, CM 101, GV 100

Voir aussi la statue de St Jacques au sommet. Ici se trouvait le centre des affaires et des banques, où on brassait les crédits, les virements, les assurances.

Remarquer que l’horloge, qui date de 1410, porte les 24 heures, et que le 1 est à trois heures !

Sur la place, ne pas manquer, protégé par une balustrade en fer, l’escalier et le « Bossu du Rialto », sous les arcades en face de l’horloge. C’est sur ce piédestal, que le bossu peine à supporter, qu’on annonçait officiellement à la foule massée ici, sans micro mais la voix forte, les lois votées par le Grand Conseil.

Continuer vers le pont du Rialto.

On longe à gauche le palais des Camerlingues (Camerlinghe). (ici était gérée toute la comptabilité de la ville et des transactions commerciales).

N'allez pas au sommet du pont, mais montez juste quelques marches de la partie gauche et regardez à gauche les piliers de la façade du palais des Camerlingues, une surprise vous y attend.

15 Les chapiteaux obscènes aux Camerlingues. Examinez les chapiteaux aux extrémités de la façade : il y a les représentations assez obscènes d’un homme et d’une femme.

Elles sont le résultat d’un pari stupide d’un couple qui, lors des hésitations sur la construction du pont pendant près de 70 ans, aurait dit à un Camerlinghe : « il y aura un pont le jour où les ongles me pousseront entre les cuisses »,

la femme renchérissant par : « oui, et moi lorsque le feu me brûlera l’entrejambe ».


Les Camerlinghe s’en sont souvenu pour décorer les chapiteaux …


15a Avant de monter, regarder aussi du bas et de chaque côté les flancs du pont. On peut admirer, côté sud, de jolies sculptures (un St Marc, des lions).

Il y a aussi une Annonciation, dont l'ange Gabriel est côté Riva del Vin et la Vierge côté Riva del Ferro).

Les armes du Doge Cigogna, (une cigogne évidemment) dans les écussons aux 4 bases du pont.

15b Pont du Rialto. D’abord fait de barques reliées et déliées pour laisser passer les galères, il devient au 13ème siècle un pont en bois pentu avec un pont levis au sommet, mais s’écroule 3 fois. Un concours est lancé pour un pont de pierre (Michel Ange et Sansovino étaient candidats) mais c’est Antonio da Ponte qui le remporte en 1588, et termine en 1591 le pont à une arche de 48 m, de 8 m de haut, et supporté par plus de 12000 pieux. Les rangées de boutiques sont plus tardives. REF CM 100, GV 100 WE 56 EDV 282

Restauré en 1977, ce fut pendant très longtemps le seul pont traversant de Venise. Les autres (Piazzale et Accademia arrivèrent bien plus tard. On a du mal a l'imaginer.

Au sommet regarder le Fondaco dei Tedeschi (attribué faussement à Pietro Lombardo, 1508. Fondaco vient de « Fondouk », entrepôt), où les navires et commerçants allemands avaient obligation de débarquer et traiter toutes leurs marchandises.

Ce magnifique bâtiment était décoré de fresques grandioses de Giorgione (canal) et du Titien (côté terre).

Devenu la Poste centrale, il a été récemment racheté et restauré par un grand magasin assez luxueux qui a ouvert le toit terrasse à la visite (impératif, réservez, si vous avez le temps). Descendre de l’autre côté, tout droit on arrive au


16 Campo San Bartolomeo, tout en longueur et saturé de monde toute la journée. On peut y voir la tête d’or (souvenir de la pharmacie qui produisait de la thériaque), son dragon en fer forgé au carrefour, et surtout la statue de Carlo Goldoni, le Molière italien très populaire et encore souvent joué, sculpté par Antonio del Zotto (1883).

Carlo Goldoni a écrit plus de 200 pièces, pour la plupart des comédies mettant en scène des personnages de la vie quotidienne en Italie (l’uomo del mondo, en 1738, est son premier grand succès).

Après être nommé directeur du théâtre San Angelo à Venise, il est critiqué par Carlo Gozzi et part à Paris au théâtre des Italiens. Il enseigne l’italien aux nobles de la Cour, et il écrit ses pièces en français, ainsi que ses Mémoires.

Ses pièces (amusantes, optimistes et réalistes) sont encore très appréciées comme celles de Molière en France. Sa maison se visite au Palazzo Centoni, Calle dei Nomboli 2794 San Polo, et son théâtre se trouve plus bas dans la Calle del Ovo après la Via 2 Aprile sur la gauche du campo. REF GV 94, EDV 176, GB 173.

Et le théâtre Goldoni est sur la droite, on y passera plus tard.

Prendre le campo à gauche, poursuivre sur Salizzada Chrisostomo (Grisostomo), pour entrer dans

17 Eglise San Giovanni Crisostomo. Rebâtie par Codussi en 1497 sur une église de 1044 incendiée en 1475, sa façade est arrondie comme à San Michele.

Très belle à l’intérieur, elle offre des Bellini, le chœur dédié à St Jean Chrisostome (évêque de Constantinople, Docteur de l’Eglise, mort en 407), avec une peinture des Saints et une Marie-Madeleine avec son pot d’onguent qui nous regarde, en colère, (Sebastiano del Piombo), et un autel de Lombardi (Couronnement de la Vierge).

Guide en images sur le site Web dans

REF JCS-Cannaregio-SanGiovaniCrisostomo

Continuer sur la Salizzada Crisostomo jusqu’au au restaurant Fiaschetteria Toscana, prendre à gauche, sous le porche, pour arriver à

18 Corte Remer, REF CM 11, une cour donnant sur le Canal, entouré de bâtiments datant du 13ème siècle : escalier, puits, premier étage aux belles fenêtres, rendez-vous romantique pour les jeunes le soir avec le Rialto, les Camerlinghe, les Fabbriche en face.

Revenir à San Crisostomo, voir le puits à gauche de l’église à gauche, passer l’église et tourner tout de suite à gauche. Longer l’église sur la droite et tourner à droite dans Calletta Morosina (osteria Barababao), continuer (c’est sombre) et passer sous une porte (si elle est ouverte) à droite pour le

19 Corte Amadi, silencieux et byzantin. REF CM 11 On est dans la très vieille Venise moyenâgeuse.

Sortir et continuer dans la calletta, plus loin, à droite se trouve le

20 Corte Morosina, lui (elle ?) aussi très beau avec une arche romano-lombarde du 13ème siècle.

Revenir jusqu’à l’arrière de l’église et tout de suite à droite passer sous le porche dans le Corte Prima del Milion, continuer dans le second porche pour trouver le

21 Corte seconda del Milion. La maison de la famille de Marco Polo. La légende dit qu’il s’est présenté, au bout de 20 ans de voyages de la Perse à la Chine, à la servante qui lui demandait « chi è ?», en répondant juste : " le patron ".

On peut faire une visite au théâtre Malibran en passant sous les 3 arches byzantines du 11ème siècle, sur la gauche, et revenir au Corte del Milion. Et pourquoi «del Milion» ? Marco Polo racontait ses aventures avec tellement de superlatifs et de grands nombres qu’il fut surnommé «Le Milion !», comme son grand livre de souvenirs d'ailleurs.

Aller au fond du Corte, prendre le sottoportego del Milion pour arriver au pont Marco Polo sur le rio di San Lio. On pénètre dans Castello dans la Calle Scaletta.

(d) Al Portego Osteria (la pancarte ne mentionne que Osteria !), Calle Malvasia 6015, spaghetti, veau agneau, etc

Aller au fond de la Calle Scaleta, après le porche, tourner à gauche pour arriver (à droite) au


22 Campo Santa Marina. Large, calme et aéré. Poursuivre tout droit dans la Calle Marcello (remarquer sur la gauche le portique du palais Marcello Pindemonte), puis Calle del Borgolocco. Dans ce quartier, se trouvaient beaucoup d’auberges (alBERGO) et aussi des maisons et des chambres à louer (LOCO) pour les ouvriers de l'Arsenal ou du Palais). On passe le

23 Ponte Borgolocco sur le rio del Pestrin, remarquer les façades arrière des palais Ruzzini (à droite) le palais Dona à gauche et plus loin l’ambassade de France. La balustrade en fer forgé cache en fait les initiales V et E de Vittore Emmanuele (ou les deux V entrelacés de Viva Verdi où VERDI signifiait en réalité "Vittore Emmanuele Re D’Italia", un symbole caché que les occupants autrichiens ne comprenaient pas). REF VIS269 Continuer tout droit pour arriver à

24 Campo Santa Maria Formosa. REF GV 114, EDV 166, CM22, entouré des palais Priuli, Ruzzini, Dona, Vitturi, Malipiero-Trevisan, Querini Stampalia (la pinacothèque magnifique, si on a le temps visiter et voir le guide en image REF JCS-Castello-PalazzoQueriniStampalia). Le campo assez ouvert, est bordé par le Rio du même nom, et plusieurs ponts.

Ici se déroulaient des courses de taureaux, des processions et nombre de festivités.

Aujourd’hui, des cafés, le marchand de fruits (fruttaiol), des vendeurs de chinoiseries mais aussi à ne pas rater une librairie incroyable avec des milliers de livres neufs et d’occasion (Acqua Alta, trouvez et entrez). Entrer ensuite dans l’église

25 Santa Maria Formosa (église Chorus). Légende : la Vierge (de forme plantureuse, bien formée, "formosa") apparut en songe à St Magne au 7ème siècle pour construire une église là où un nuage blanc apparaîtrait. Après moult réfections, Codussi au 15ème siècle reconstruit l’église sur un plan à croix grecque. Les façades non terminées à la mort de Codussi seront financées par la famille noble Cappello vers la fin du 16ème siècle, qui en profita pour faire mettre des statues de la famille partout. Le campanile est remarquable, ne pas rater, au-dessus de la petite porte du campanile, du côté du rio, une créature grotesque, un “Mascherone” destinée à détourner les influences maléfiques !

L’intérieur, clair et organisé, renferme des chefs d’œuvre de Bartolomeo Vivarini (triptyque de la Miséricorde, 1475), Palma le Vieux (Sainte Barbe), Palma le Jeune, Léandro Bassano (La Cène), ainsi qu’un icône byzantine, la Madone de la Consolation de la galère de Sebastiano Venier à la bataille de Lépante le 7 octobre 1571, etc. Guide en photos dans JCS-Castello-SantaMariaFormosa et REF GV 114, EDV 166, WE 62 CM 22

(e) Qcoffee Castello 5252 au RDC du palais Querini Stampalia (sauf Lun) tramezzini, poissons, snack

Sortir du Campo par le Ponte et la Calle delle Bande face à la deuxième entrée sur le Rio SM Formosa, tourner ensuite à droite dans la Salizzada San Lio. Remarquer ensuite sur la droite (sans la prendre) la

26 Calle del Paradisio à droite, avec la " porte du paradis ", arche gothique bien penchée aujourd’hui entre les deux murs de la ruelle (avec le restaurant Ai Barbacani en dessous).

C'est une rue typique du Moyen Age, avec ses maisons gothiques à encorbellements (les fameuses barbacanes, qui étaient réglementées), elle tire son nom des illuminations lors des fêtes.

« L’Arc gothique du Paradis » (penché) entre les façades montre, du côté du canal, la Vierge de Miséricorde protégeant un moine, avec les écussons des Foscari, et de l’autre côté la Vierge protégeant un noble et une femme, avec l’emblème des Foscari (le lion) et celui des Morosini (deux fleurs).

Selon la légende, ce serait les Foscari qui l’auraient commandé au mariage de Pellegrina Foscari et Alvise Mocenigo en 1491, mais les historiens pensent plutôt que c’est parce que les deux familles achetèrent les maisons de part et d’autre (plus probablement, l’arche daterait de 1410 environ).

Au bout, vécut Veronica Franco, la plus célèbre courtisane de Venise, née en 1546, peut-être maîtresse du Tintoret, et avec laquelle Henri III de passage (voir le Palais des doges) passa une nuit. REF EDV 171.REF EDV 171

Continuer sur San Lio encore 30 mètres et passer dans le sottoportego Perini à gauche, on arrive à Corte Perini, continuer tout droit jusqu’à une fourche. Prendre à gauche puis à droite Calle de Malvasia, jusqu’au

27 Pont sur le Rio San Zulian (demi-pont curieux) qui vaut le détour. On y voit à gauche, le ponte Balbi, et plus loin, le palais Tasca-Papafava avec son magnifique balcon-terrasse (bordée de géraniums) et ses statues.

Revenir 20 mètres sur ses pas et prendre à gauche le sottoportego Licini, puis tout droit le Ramo Licini, qui serpente, passe le Corte Rubbi et devient Calle Drio la Fava (avec ça on a une idée des rues à Venise, et de la différence entre les plans et la réalité !) qui donne enfin sur le campo et l’église.

28 Santa Maria della Fava (de la Consolation). Lun-Sam 9 :30-11 :30 et 16 :30-19 :00. Première église en 1496 pour abriter une image miraculeuse de la Vierge à l’Enfant. Refaite à l’époque de Philippe de Neri en 1662, l’église actuelle date du 18ème siècle, engoncée dans les bâtiments, mais riche à l’intérieur. On y voit un des plus beaux Tiepolo (l’éducation de la Vierge), Lazzarini (Crucifixion, 1731), (Apparition de la Vierge à St Philippe de Neri, 1725), des niches logeant de belles statues de Saints par Torretti (le professeur de Canova). Le nom Fava ("la fève") provient selon la légende d’une ancienne boulangerie célèbre pour son dessert typique appelé " les haricots des Morts " (mais il y a d’autres légendes, voir le guide en images de l'église REF JCS-Castello-SantaMariadellaFava).

Les lignes en marbre blanc sont les contours de l'ancienne église en bois.

Prendre le Ponte della Fava (voir les palais de chaque côté, sur la gauche le Palais Giustinian Faccanon), la Calle dei Stagneri jusqu’au bout, on tombe sur la Marzarieta Due Aprile, avec à droite le Campo San Bartolomeo. Prendre à gauche, pour



29 Eglise San Salvador. Grande église sombre mais remplie de chefs d’œuvre, à visiter dans un autre itinéraire (on aura assez visité d’églises aujourd’hui, mais si on veut …). Le cloître est ouvert en général pendant la Biennale. (guide en images de l'église sur REF JCS-SanMarco-SanSalvador)

Continuer tout droit par la Calle dell Ovo, passer le ponte dell Ovo. On continue tout droit, on regarde les piliers des bâtiments contenant des niches avec des Vierges, ou aux chapiteaux décorés de motifs. On passe tout droit le carrefour avec les Calle Bembo et la Calle dei Fabbri (super commerçantes) pour la Calle della Comedia où se trouve

30 le théâtre Goldoni sur la droite, on va au bout et on tourne à droite dans la Calle del Forno, avec tout de suite après le

31 Corte del Teatro. REF VIS 29 La façade arrière du théâtre montre, en hauteur, une tête de femme en marbre.

L’histoire : une vieille femme avare cachait son trésor dans une redingote en lambeaux au grenier. Son fils le prend pour le donner à un indigent. La vieille femme se rend compte de la disparition, et convainc son fils de retrouver le pauvre et l’échanger contre un manteau bien chaud. Le fils déguisé en mendiant parcourt la ville, retrouve le pauvre, récupère la fortune. Sa mère morte, il ouvre une pharmacie et à l’arrière y place le buste de sa mère avec lui à ses pieds. Il ne reste que la tête de cette femme. Noter aussi les armes des Bembo, des Moro et de la Scuola San Rocco dans les pierres sur la même façade.

En se retournant, partir sur la droite et emprunter le boyau souterrain qui passe sous le palais Dandolo.

Impressionnant de vétusté, mais décoré d’une niche votive en marbre ! On débouche alors sur la Riva del Carbon (en face de la Riva del Vin, les bien nommées) au grand Canal. Aller à gauche jusqu’ à

32 Calle del Carbon, sur le mur du Palais Loredan se trouve la plaque commémorant la première femme Docteur d’Université : Elena Cornaro Piscopia, née en 1646. Poursuivre pour regarder l’entrée du

33 Palais Loredan Sur la deuxième colonne à partir de la gauche devant le palais, on essaiera d’identifier le graffiti de l’homme à la pipe. REF VIS 31

(e) Enoteca Al Volto Calle Cavalli San Marco 4081

Revenir pour prendre le traghetto tout près pour traverser le Canal et prendre Riva del Vin vers le Rialto.

(l’image a été forcée pour apercevoir les contours de l’homme à la pipe, la colonne est blanche)

Prendre la Calle della Madonna sur la gauche pour voir

34 L’étalon des barbacanes à droite au 574 REF VIS 139. Cette pierre d’Istrie donnait la longueur maximum des barbacanes permettant aux habitations à partir du premier étage d’être en saillie, donc plus grandes, une pratique très courante au Moyen-Age.

On peut lire sur la barbacane-étalon placée ici :

PER LA IURIDICIUM DI BARBACANI

En effet il y avait des abus, les propriétaires essayaient de gagner de la surface sans payer d’impôt foncier supplémentaire. Le résultat était que le soleil n'entrait plus dans les rues où les avancées étaient trop importantes. Mais les fonctionnaires veillaient, ce n'est pas nouveau.

Dernière adresse (incontournable) pour manger ici

(e) Trattoria alla Madonna au 594, sauf mer. (arriver à 19h ou réserver à l’avance +39 041 5223824, c’est vite plein, on est bien et vite servi)

FIN DE L’ITINERAIRE