Balades au calme dans Venise

Torcello Burano Mazzorbo

Un itinéraire classique mais incontournable, d'une grosse journée. A noter que l'on peut très bien en faire deux balades d'une journée, ou faire une île et ajouter San Michele ou Murano, bref, pas mal de combinaisons possibles avec une autre journée concernant ces deux dernières îles. Torcello, c'est l'origine du peuple vénitien et sa volonté de survivre aux invasions, Burano, c'est le vestige des îles de pêcheurs et de la dentelle de Venise, mondialement connue.

Pour Burano, l'itinéraire proposé est juste un exemple, la meilleure manière de visiter étant d'aller au petit bonheur la chance, en essayant tout de même de faire un tour complet et fourni des rues et des canaux. Avant de partir, bien se renseigner sur les lignes exactes et les horaires entre Fondamenta Nove et Torcello, et entre Torcello et Burano (cela change de temps en temps …). La ligne 12 dessert Torcello et Burano épisodiquement. La ligne 9 fait la navette entre Burano et Torcello.

En partant de Murano, on voit très rapidement l'ile de Burano et son campanile penché typique. On passe Mazzorbo pour atteindre Torcello (soit directement si la ligne le fait à cet horaire, soit en prenant la navette ligne 9 après l'arrêt de la ligne 12 à Burano).

L'itinéraire à Torcello est des plus simples, il suffit de faire les 700m entre le ponton d'arrivée du vaporetto et le site des églises, le long d'un canal romantique (mais chaud en été …). Un guide en photos de Santa Maria Assunta et Santa Fosca, plus complet, est disponible (REF JCS_ILES_Santa_Maria_Assunta) on ne donnera que le minimum sur les églises ici tant elles sont riches.

Pour Burano, la présentation est surtout faite d’images qui ne sont même pas dans un ordre défini tant ce village est riche en couleurs et lumières. Seuls le musée de la Dentelle et l’église San Martino (voir le Guide en images REF-JCS-SanMartino Burano) sont décrits, le reste du parcours est totalement libre, tout est beau à Burano. Mazzorbo, la petite en face, a peu d'intérêt sinon un calme absolu, des jardins, et moins de couleurs, mais romantique.

Rev3 05/05/2019

TORCELLO

00 Un peu d'histoire : Les Vénètes sont des fermiers ou pêcheurs vivant sur la côte, à l'époque (de -700 avec leur siège à Este, à +400 environ), mais ils subissent les invasions successives, d'abord des Spartiates en -302, entraînant une première incursion d'émigrés dans les marais insalubres mais inaccessibles à l'ennemi vers Rivo Alto et des salines de la baie dont Torcello (on a trouvé des ruines de maisons romaines datant d'environ l'an 100), puis après 160 des "Barbares" venus du Nord : Quades, Marconiens, Sarmates, en 250 les Alamans, les Jutes, en 390 les Goths de Théodose et les milices d'Alaric. Un raz-de-marée vers le 5ème (date non prouvée) dévaste tout. En 452 cela continue avec Attila qui détruit Aquilée et produit une émigration massive dans les îles de la lagune, en 486 avec Théodoric qui envahit toute l'Italie et devient roi à Ravenne (né en 451 à Constantinople, il a couvert sa capitale de mosaïques). En 560 ce sont les Lombards du roi Albouin, avec des flots de réfugiés emmenant tous leurs biens (jusqu'aux pierres de leurs maisons ou leurs églises). Il y avait déjà des habitants lorsqu'Altinum (la ville romaine sur la terre ferme juste en face) fut détruite en 452 par les Huns d'Attila. Reconstruite par les réfugiés revenus, Altinum devient le point d'arrivée des grumes du Trentin. Mais en 639, elle est de nouveau saccagée par les Lombards, la population fuit et on transfère l'évêché à Torcello où on élève la basilique Santa Maria Assunta, avec Eraclée comme capitale du gouvernement byzantin. L'origine du nom Torcello est incertaine : les uns disent que cela vient de "petite tour", car une tour de guet existant permettant de voir toutes les îles de la lagune, les autres pensent qu'il s'agit d'un nom d'une des portes de l'ancienne Altinum (les autres étant Mazzorbium, Boreanum, le nom des îles alentour aussi), d'autres enfin le font venir de Dorcellum ou Dorceo, (dosso lagunare, partie émergente du lagon). Torcello devient un siège important politique et commercial, et vers 1500, la ville compte 30000 habitants, 15 églises, des tours et des palais. Les pêcheurs deviennent de riches notables, le commerce fleurit, mais bientôt, l'ensablement des canaux et les maladies (peste ou malaria) condamnent rapidement la ville, surtout avec l'apogée de Venise, où sont transportées des milliers de pierres taillées, de marbres et de sculptures. Torcello est une ville fantôme, avec aujourd'hui une centaine d'habitants (au moins 10 fois moins que de touriste quotidiennement), mais avec encore des vergers et des cultures. Il subsiste les deux églises Santa Maria Assunta et Santa Fosca qui ont conservé leur charme historique unique, ce qui fait de Torcello une visite incontournable. REF GB 224, GV152, EDV 374, WE70

01 Départ de Murano Faro (ou de Fondamenta Nove) et au bout de 15 minutes après avoir passé des îlots et fortins déserts, on aperçoit le campanile penché de Burano.

Passé Burano, le campanile carré de Torcello ne tarde pas à se montrer.

Puis on passe le canal de Mazzorbo qui permet de voir le campanile de Torcello, et on rejoint le débarcadère de Torcello (cela dépend des lignes prises). Bien noter les horaires de départ pour le retour vers Burano !

Torcello est aujourd’hui quasiment désert même s’il reste des champs cultivés, et on prend le chemin unique qui longe le canal. C’est assez long mais la promenade est agréable. On passe devant une ou deux maisons (gîtes et restaurant) puis le

02 Pont du diable, sans parapet, le seul vestige de la grande activité d'alors, où avait lieu comme à Venise des combats à mains nues. Marcher jusqu’au bout du chemin (700m) on arrive sur le site.

Al ponte del Diavolo, fondamenta dei Borgognoni 10 fermé lundi et d'octobre à avril (légumes du potager et poissons de la lagune)

Locanda Cipriani Piazza Santa Fosca (après le dernier pont menant au site), fermé mardi, cher mais très bon (6 chambres)

S’il fait chaud se munir de quoi se couvrir la tête et apporter des boissons.

Les bâtiments que l’on voit sur le chemin sont pratiquement les seuls de l’île (il y en a quelques autres dans la campagne mais très peu), et c’est frappant de savoir qu’au 16ème siècle Torcello comptait 30 000 habitants. L’ensablement, les maladies, et l’aura de Venise ont fait déserter la population vers des lieux plus hospitaliers (si on peut dire).

03 A l'arrivée sur le site, on peut voir des vestiges du Torcello original : colonnes, statues, médaillons de marbre, puits, ce qui nous dirige vers l'entrée de la basilique et le siège en marbre (sous l'arbre), que la légende attribue au 5ème siècle et au roi des Huns Attila lui-même.

04 Le Baptistère : un grand espace creusé, circulaire, dont une partie est à l'intérieur de l'édifice, avec un porche et un escalier, et qui date de l'église primitive (7ème siècle).

05 Santa Maria Assunta (Ste Marie de l'Assomption). Quand on entre on est saisi par le mur de gauche en mosaïques dorées, puis l'iconostase centrale, et enfin le chœur et son abside magnifique. Fondée en 639 par l'Exarque de Ravenne (siège de cette région gouvernée par l'empereur Heracleius de Byzance, une inscription est visible à gauche du chœur).

Elle est rénovée au 9ème, puis refaite par Orseolo en 1008, elle garde son chœur et son abside du 7ème siècle, ce qui en fait le monument le plus ancien de la lagune vénitienne. Deux rangées de 9 colonnes séparent les nefs et sont appariées par des poutres de marbre aux chapiteaux corinthiens pour assurer la stabilité de l'ensemble.

Consulter avant ou imprimer le guide en images très complet

REF JCS-LesIles-SantaMariaAssuntaTorcello qui décrit précisément les mosaïques de la contre-façade.

06 Le Jugement Dernier : il couvre toute la paroi de la contre façade, et date des 11ème et 12ème siècles (mais on pense que les mosaïques ont été refaites ultérieurement). Les deux ouvertures circulaires et les deux fenêtres cintrées (visibles de l'extérieur) qui dataient de 1008 (date de la reconstruction par Orseolo) ont été murées. Pour une description complète on lira le guide de Santa Maria Assunta, on donne ici un résumé.

07 Les deux niveaux supérieurs datent du 12ème. Tout en haut, Jésus crucifié avec Marie et Saint Jean l'Evangéliste. En dessous, Jésus triomphant du mal et foulant les démons, tenant une croix, tire Adam du royaume des morts, avec Eve en prière devant les rois David et Salomon.

A ses côtés, Saint Jean Baptiste le montrant, et un groupe de Prophètes, le tout encadré par deux archanges.

08 En dessous, les mosaïques du 11ème (ou 12ème ?) siècle montrent le Jugement Dernier en plusieurs scènes.

Le premier bandeau montre le Christ, dans une amande soutenu par deux anges, apparaissant entre la Vierge et Saint Jean Baptiste, avec autour les douze Apôtres en blanc (de l'amande descend un fleuve de feu ardent alimentant l'enfer situé plus bas).


Plus bas, on voit au centre le trône du triomphe de la Croix, les instruments de la Passion, avec Adam et Eve implorant miséricorde. Sur les côtés, les morts ressuscitent de leur linceul sortant de terre.

En dessous, au centre la pesée des âmes où l'ange place sur les plateaux de la balance les bienfaits et les méfaits du défunt et où les démons tentent de faire pencher la balance, juste au-dessus de la Vierge dans la lunette du portail. Sur la gauche deux scènes avec les Elus au Paradis, et en dessous un jardin fleuri avec Saint Pierre à genoux devant la porte du paradis, le bon Larron portant une croix, la Vierge, et à sa gauche Abraham portant les âmes en attente de salut.

Sur la droite, les Damnés, avec Lucifer trônant et portant l'antéchrist sur ses genoux, et des anges poussant les Orgueilleux dans les flammes, et en-dessous, 6 tableaux des 6 autres péchés capitaux (Luxure, Gourmands, Coléreux, puis en dessous les Envieux, les Avares et les Paresseux).

09 Nef de gauche. On y voit un autel avec un tableau, un autre autel en bois peint de Campsa, des tombes de chanoines, la chaire magnifique, et les restes d'une fresque (voir le guide en images de l'église pour les détails).

10 Le Chœur, du 7ème siècle, est, à la manière byzantine, décorée d'une mosaïque du 13ème représentant la Vierge "Hodighitria" ("désignant l'Enfant") vêtue à la byzantine, richement vêtue, avec l'enfant tenant le rouleau de la loi et en dessous les douze apôtres, sur un parterre de coquelicots. Sous la fenêtre le portrait de l'évêque d'Altino. Tout en haut dans les coins, de l'arcade, à gauche l'archange Gabriel, à droite la Vierge tenant un fuseau. L'autel de marbre a été reconstitué en 1939, avec, derrière, un escalier de dix marches menant au trône de l'évêque.

11 Chapelle latérale droite. Elle est couverte d'une mosaïque raffinée avec en bas les Docteurs de l'Eglise (Augustin, Ambroise, Martin et Grégoire, au-dessus, le Christ, barbu, assis sur un trône, entouré de deux anges. La voûte est décorée richement avec l'agneau et des tresses de vigne et des anges.

12 Nef droite. On y trouve deux autels, l'un du 16ème avec Le massacre des Innocents (école de Véronèse), et l'autre, en bois avec l'évêque Teonisto entouré de Saint Antoine et Sint Nicolas de Bari. Plus loin à gauche de la porte, La Vierge à l'Enfant (13ème).

13 Iconostase. Placée entre le chœur et l'assemblée des fidèles, elle date du 15ème siècle et représente la Vierge au centre, et les douze apôtres, panneaux sur fond d'or. Remarquer aussi les plaques de marbre finement sculptées du 11ème avec des animaux.

Admirer aussi les pavements polychromes du 13ème en losanges et en cercles, ainsi que, à travers des trappes vitrées, l'ancien pavement de l'an mille situé 30 cm en dessous.

14 Le campanile était très haut car il servait aussi de tour de guet et permettait de couvrir toute la lagune. Il date de 1008, avec un intérieur en arcades et escaliers très soignés, mais il s'est effondré plusieurs fois et a dû être ramené à 50 mètres (en 2014 il subit encore des travaux de réfection).

15 Santa Fosca. (voir aussi le guide en images, de la basilique)

En ressortant de Santa Maria Assunta, voir l'arrière de l'abside de Santa Fosca avec ses arcades romanes et ses décorations, et les fenêtres romanes à triple encadrement. L'église primitive dédiée à Santa Fosca, martyre de Ravenne ramenée de Lybie vers l'an mille, a été remplacée par une forme octogonale en croix grecque du 11ème et 12ème siècle, surmontée d'une grande coupole. A l'avant, un porche avec de fines colonnes continuant sur le pourtour, au-dessus duquel on voit la croix blanche derrière laquelle on devine la structure carrée de l'intérieur, et les contreforts de la coupole.

En fait on voulait au départ faire une coupole externe arrondie mais la stabilité du sol était insuffisante et on en resta à une voûte en bois couverte d'une coupole simple de tuiles, plus légère.

L'intérieur est austère mais autour de l'espace central carré soutenu par de douze colonnes de marbre grec, aux chapiteaux corinthiens, on distingue bien l'abside et ses deux chapelles latérales, avec une Vierge à l'Enfant à gauche.

Quelques oeuvres au milieu d'un intérieur très minéral, mais il manque une âme et des soins à cette église.

Le toit en bois magnifique.

Autour des églises, quelques maisons, des vestiges anciens et un joli jardin.

16 Retour à l'embarcadère pour prendre le vaporetto pour Burano.

BURANO

Burano ne se décrit pas, il se voit. Et ici, pas d'itinéraire contraint, tout, absolument tout est un régal pour les yeux.

Contrairement aux autres balades pour lesquelles je donne un trajet assez précis, sur Burano, c’est impossible. On peut aller n’importe où, à droite ou à gauche, le long des canaux ou dans les méandres des ruelles et des maisons, c’est toujours un émerveillement de couleurs, (et de bon goût). Il faut fuir les rues principales encombrées et quelques quais pleins de caméras. Burano est un village très calme, les gens sont gentils, âgés et tranquilles.

Tout est coloré, même l'eau des canaux où se reflètent les maisons de couleurs variées mais puissantes et harmonieuses. C'est la première raison de venir ici, mais il y en a au moins deux autres, le musée de la dentelle de Burano, et l'église San Martino.

Sur le premier point, un itinéraire est proposé avec la carte ci-jointe, mais franchement, il faut simplement se promener dans tous les quartiers, pénétrer sous des porches ou dans des ruelles étroites, longer les canaux, en essayant de couvrir l'île qui est toute petite, pour apprécier Burano sans contrainte. Les pots de fleurs sont partout, les petits jardins, les fenêtres minuscules bordées de dentelles, les gens aimables donnent envie de rester plus longtemps.

On dit que la couleur vive et différenciée des maisons permettait aux pêcheurs rentrant de la pêche dans le brouillard de se diriger plus facilement dans les canaux et atteindre leur logis.

17 Itinéraire exemple (mais sans contraintes, juste pour situer quelques lieux dans Burano) :

3 Viale Marcello, dans la foule pressée (un magasin de dentelle cher sur la droite), et on arrive au canal, là regarder à droite et à gauche les maisons et les couleurs, mais sortir de la foule

4 Suivre à droite le Fondamenta di Cavanella jusqu’au bout

5 Revenir prendre le pont et suivre Fondamenta della Giudecca

Restaurant Al Gatto Nero da Ruggero fond. Giudecca 88 excellent (recommandé Michelin)

6 A Corte Novello traverser le pont et suivre le canal en face (mais avant, vous pouvez pousser tout droit et voir l'ancienne église si la porte est ouverte)

7 Prendre Calle del Pizzo ou traverser le jardin vers Fondamenta del Pizzo, remonter sur la place Galuppi, c'est de là qu'on voit bien combien le campanile de San Martino est penché.

8 Chiesa San Martino Vescovo (GB Tiepolo), voir 18 plus bas

9 Musée de la dentelle Museo del Merletto (ouvert Mer-Lun 10 :00-17 :00 avec le Museum Pass gratuit, voir 19 plus bas

Trattoria da Romano, sur la place Galuppi, très bon, mais probablement archi plein, voir aussi Da Primo

10 Prendre la grand’rue (ou riva dei santi, encore une fois, faites au jugé, mais couvrez l'île et ses canaux, tout ça n'est pas très grand)

11 Tourner à droite dans Calle Fornaini, parcourir les petites rues à droite et à gauche, continuer vers le canal

12 Fondamenta Cao di Rio côté gauche

13 Aller au bout, puis prendre à gauche vers château d’eau

14 Calle Chibecchi (ou une autre) vers

15 Fondamenta Pontinello côté droit jusqu’au pont

16 à droite, Fondamenta dei Assassini, puis à droite

17 Calle del Principe

18 à gauche Calle dei Sospiri

19 Voir Calle dei Babuini, les rues autour, puis Calle dei Squeri,

20 aller jusqu’à Fondamenta dei Squeri, et

21 Visiter le magasin MARTINA Dentelles haut de gamme 309 Via San Mauro près du Vaporetto





Fondamenta San Mauro au début

Presque un passage obligé pour atteindre la place Galuppi.

Fondamenta San Mauro au début

Au bout (quai de droite), le petit pont de bois et ces maisons.

La via Baldassare Galuppi (trop animée, restos moyens, et en majorité des dentelles chinoises aussi).

Mais pour le folklore, ça vaut le coup.

Le temps de passer la Via Galuppi noire de monde, aux magasins douteux (sauf un ou deux, ils se démarquent rapidement),

et on arrive sur la place principale (Galuppi) avec deux choses à ne pas manquer.

19 San Martino Vescovo di Burano. Lun-Sam 09:00-12:00 15:00-18:00. REF EDV 373, REF- JCS_ILES_SanMartino. Au départ un prieuré pour les pauvres, vers l'an mille elle devient une église dédié à Saint Martin de Tours. Reconstruite au 16ème siècle, cela prend du temps et elle est consacrée en 1645 sous le dogat de Francesco Errizzo. De nombreuses modifications et rénovations ont lieu, dont la nef menaçant de s'écrouler en 1867 (mais le toit prit feu quand même en 1913, l'orgue de Calladio disparut et fut remplacé par un magnifique instrument à 200 tuyaux).


L'intérieur est asymétrique, un peu sombre, de facture baroque lombard, mais renferme des choses intéressantes, dont le Baptême de Jésus de Gian Francesco Trevisani (élève de Zanchi, 18ème) tout de suite à droite en entrant,

puis sur la gauche, une Crucifixion de Giambattista Tiepolo de 1725 avec le donateur en bas à gauche, suivi du miracle des enfants tirant le sarcophage à terre (Antonio Zanchi, 1690) décrivant l'histoire de l'arrivée d'un sarcophage flottant en mer et contenant les reliques des (futurs) Saints de Burano sur la place (personne, même les hommes les plus forts, n'avait pu ramener le sarcophage, mais des enfants y parvinrent, d'où l'adage "l'innocence supplante la force").

L'autel contient leurs reliques (en 1630 la peste ravageait Venise et la Salute avait commencé, mais à Burano les Saints Albano, Domenico et Orso protégeaient l'île). Ces mêmes Saints, auxquels s'adjoint Lorenzo Giustiniani, sauvent les navigateurs de Burano dans la toile de G. Brusaferro (1710). Il y a encore beaucoup à voir (madone de Kazan, miracle de Sant'Albano attribué à Zanchi, …), Plus de détails dans le guide en images JCS_LES-ILES_SanMartino.

19 Museo del Merletto (Musée de la Dentelle). 10:00-18:00 sauf Lun. NE PAS RATER, même si on n'aime que moyennement la dentelle.

Site Web : http://museomerletto.visitmuve.it/

C'est l'ancien palais du Podestat local sur la place centrale Baldassare Galuppi, un compositeur de Burano du 18ème siècle, dont la statue trône au centre de la place, un très beau bâtiment, super bien rénové, à l'intérieur magnifique avec de nombreux tableaux, portraits, photos, et surtout des armoires coulissantes de milliers de merveilles de dentelles de toutes les époques, au point de rose, point coupé, le "point en l'air" (punta in aria, dentelle à l'aiguille) de Burano, ainsi appelé car il était très fin. La dentelle de Burano fut impulsée à Venise par la Dogaresse Duodo. Les cours européennes en devinrent folles dès le 16ème siècle.

Mais Colbert fit venir des dentellières de Burano pour créer les dentelles d'Alençon en France, puis la concurrence étrangère firent péricliter la dentelle de Burano très chère, et au 18ème siècle il n'y avait pratiquement plus de production.

Mais la comtesse Marcello, appuyée par la reine Marguerite, y crée une école de dentelières en 1872 pour perpétuer cet art, qui reprend vie mais périclite de nouveau, même avec des qualités inférieures proposées.


Il s'agit d'un luxe extrême impossible à faire survivre (sauf rares exceptions), car pour une simple nappe on dit qu'il faut trois années à 10 ouvrières, on imagine le prix !



Aujourd'hui dans le musée, on trouve quasi en permanence quelques dentellières acharnées, dont certaines très âgées, qui font connaître au visiteur leur art (et leur patience, mais l'habitude est de papoter en travaillant).

Magnifique ! (et déprimant de savoir qu’on voit un art en extinction).

20 Suivent des images prises çà et là dans Burano. Pas de circuit imposé, tournez à droite ou à gauche quand vous voulez, et surtout évitez les trois au quatre rues et quais bondés de monde, tout le reste est désert !

Si on a noté l’heure de départ du bateau pour le retour, on peut se promener sans but, dans les rues, le long des canaux, et traverser des ponts et de passages avec des maisons de toutes les couleurs.


On sait vite qu'il y a de la dentelle à Burano, mais très peu de magasins offrent des dentelles faits main, beaucoup trop chères pour un budget moyen de touriste rpessé.














Sur le pont, début de la Fondamenta Pontinello, à droite on a la rue principale qui mène à la place Galuppi

Premiere calle (Daffa, à gauche juste avant ai Pescatori, cette petite place magnifique.





Fondamenta Terranova

Fondamenta Terranova (extraordinaire par beau temps).




21 Petit passage à Mazzorbo. Au lieu d'aller à l'embarcadère, on peut prendre sur la gauche un chemin (via San Mauro) qui mène au pont permettant de rejoindre la petite île en face.

Mazzorbo est très déserte, et très calme, pas grand chose à voir, sinon un quartier d'habitants sereins dans des maisons avec des jardins potagers et des murets avec des haies ! On longe tranquillement le canal le long de Burano, puis on oblique à droite pour traverser l'ile (200 m maxi) et trouver facilement l'arrêt du Vaporetto vers Murano et Fondamenta Nove (ou bien on revient à l'embarcadère de Burano).

FIN DE L'ITINERAIRE