Guide en images des églises de Venise
I Frari (San Polo)
Eglise CHORUS
Histoire
Les disciples de Saint François d’Assise, les Frères Mendiants Franciscains (dits aussi les Cordeliers) vivent à Venise depuis 1223, logés dans des couvents épars de la ville. Ils commandent en 1250 à Nicolò da Pisa un monastère et une église dédiés à la glorieuse Marie des Frères.
Sous les Doges Jacopo Tiepolo (1229-1249) et Reniero Zeno (1253-1268), on leur octroie un grand terrain autour du lac Badoer, un marécage dans le quartier de San Stin au sud de San Polo. Après l'assainissement, ils y construisent la première église orientée sud. Le choeur se trouvait pratiquement au niveau de l'actuel ponte dei Frari, ce qui a fait que ce pont est devenu sacré et pendant longtemps un asile pour les voleurs ! Ils bâtissent aussi un monastère, dédiés à la Vierge, que les habitants appellent tout de suite Santa Maria dei Frari. Les deux cloîtres adjacents datent de 1256, plus tard rénovés par Sansovino puis Andrea Palladio. On ne voit que celui de la Sainte Trinité, l'autre, celui de Saint Antoine, est derrière, non accessible, et ils servent d'archives depuis 1814.
Cette première église devient rapidement trop petite pour tous les fidèles qui accouraient pour entendre la messe. A partir d'avril 1250, elle est agrandie sur tout le campo jusqu'au canal qui le bordait. Le légat du Pape Ottaviano Ubaldin posa la première pierre de cette deuxième église, dédiée à Santa Maria Gloriosa. Elle possédait trois nefs d'une cinquantaine de mètres de long avec un grand chœur et deux absides latérales, et les fondations avaient repoussé le rio dei Frari plus loin (son emplacement actuel).
80 ans plus tard, le manque d'espace se répéta et l'on songea à modifier la structure architecturale en abattant la partie voisine du rio et en formant le campo dei Frari. On creusa également un puits d'eau douce. Surtout, l'axe de l'église allait s'orienter vers le rio dei Frari, direction nord-nord-est. En 1320 le projet de nouvelle et troisième église, en style gothique, est porté par Scipione Bon (dont le tombeau est dans l'église). Vers 1330, les travaux commencèrent sous la direction de Jacopo Celega, et furent poursuivis en 1396 par son fils Pier Paolo. La nouvelle église comporte un transept et six chapelles absidiales entourant l'abside centrale du chœur et la sacristie à droite. L'église a la forme d'un Tau sans la branche supérieure (le Tau est un symbole récurrent des Franciscains).
Dans les années 1432-1434, l'évêque de Vicence Pietro Miani fit construire, pour sa sépulture personnelle, une huitième chapelle (dite de Saint Pierre) placée sur le côté gauche, au pied du campanile.
La construction de l'église se poursuivit au ralenti de telle sorte que la façade ne fut achevée qu'en 1440 et l'autel en 1516 (1518 ?) seulement. L'église fut consacrée le 27 mai 1492 sous le nom de Santa Maria Gloriosa dei Frari.
En 1478, la sacristie est concédée à la famille Pesaro comme chapelle et lieu de sépulture. Les Pesaro pour l'éclairer y construisent une abside aux belles ouvertures, qui deviendra la neuvième chapelle. Et ils la décorent d'un extraordinaire autel de Bellini dédié à la mère de Pietro Pesaro, Franceschina Tron.
Par la suite, elle s'enrichit sans discontinuer de tombes, stèles, monuments, peintures, ornements, au fur et à mesure que les très grands artistes italiens, au cours des siècles, reçoivent les commandes de riches mécènes (y compris le Sénat pour ses héros et ses Doges) : Veneziano, Donatello, Vivarini, Rizzo, Novari, Cozzi, Licinio, Il Salviati, Lombardi, le Titien, Girolamo Campagna, Alessandro Vittoria, Baldassare Longhena, Palma le Jeune, Tullio Lombardi, Niccolo Bambini, Giusto Le Court, Melchior Barthel et tant d'autres.
Sans surprise si on connait la façon dont il a anéanti Venise en 1797 et plus tard, Napoléon dissout la communauté des Frari, qui est intégrée à la paroisse avec les autres monastères (San Stin, San Toma, San Polo, San Agostin), jusqu'en 1922, où le patriarche Pietro La Fontaine redonne l'espace aux Cordeliers. Pie XI l'élève au rang de basilique mineure en 1926.
Son campanile de 80m (ou 64 ??), le plus élevé de la ville après celui de San Marco, et aussi grand que San Francesco della Vigna, fut construit entre 1361 et 1369. Conçu par Jacopo Celaga, il est terminé par son fils Pietro Paolo en 1396. Il ressemble encore à son croquis sur la carte de Barbari. Il est restauré en 1871 après un affaissement des fondations, puis renforcé en 1903. Le clocher est surmonté d'une balustrade en pierre d'Istrie et d'un tambour octogonal.
L'extérieur
L'église, de l'extérieur comme à l'intérieur, est très imposante, comme San Francesco della Vigna ou Zanipolo. Longue de plus de 80 mètres (certains disent 105 d'autres 85), elle est très haute, près de 28 mètres, et sa largeur est de 30 mètres (au transept elle fait 48 mètres). Elle est tout en briques rouge clair, agrémentées de décorations en marbre (pierre d'Istrie). Elle possède 5 entrées devant, dont 4 sur le côté gauche du campo.
La façade de briques est assez simple, de style gothique tardif, orientée nord-est sur le rio, et composée de trois parties. Une grande rosace au-dessus du portail, surmontée d'une autre toute petite, est flanquée de deux autres oculus au niveau des nefs droite et gauche. Le tout est entouré d'une frise en pierre d'Istrie.
Au sommet du tympan du portail, un Christ ressuscité d'Alessandro Vittoria (1581) et sur les deux piliers finement travaillés qui l'encadrent, une Vierge à l'Enfant et Saint François (Bartolomeo Bon, vers 1450).
L'intérieur
L'intérieur est un immense musée. L'église est en croix latine, divisée en trois nefs avec 12 imposants piliers ronds (référence aux 12 apôtres), liés entre eux et les nefs latérales par des poutres en bois qui dénaturent un peu l'espace immense. D'autres poutres joignent les bases des arcs ogivaux à leur base, et toutes sont finement sculptées et décorées. Elles sont nécessaires à cause de la voûte faite de briques, peintes à l'intérieur.
Remarquable est le jubé en marbre de Tullio Lombardo (dit-on), ainsi que les 124 stalles magnifiques des frères Cozzi, aux marqueteries décrivant une ville idéale, (deux éléments devenus rares surtout à Venise).
Le Châtiment des Serpents (Nombres, 20 et 21)
Le fameux Châtiment des Serpents, comme il y en a plein à Venise (Ancien Testament, Nombres, 20 et 21). Pendant la fuite d'Egypte avec Moïse, des serpents du désert tuaient les Hébreux dont la foi devenait faible: « Alors l'Eternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (verset 6).
Moïse, supplié par les Hébreux repentissants, demande une solution à Dieu qui finit par lui donner. Il lui demande de mettre un serpent de bronze (ou d'airain) sur une perche et lui dit : "Quiconque sera mordu et le regardera, vivra".
Et effectivement c'est ce qui se passa.
Note : Compte tenu du nombre élevé d'informations à donner et d'autre part de la limitation du nombre des images maximum pour l'espace disponible dans ce livret (84, sur les 130 qui auraient eu leur place), nous avons parfois choisi une mise en forme plus petite que d'habitude pour décrire cette église.
Références
L'excellente page de Wikipedia
https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Santa_Maria_Gloriosa_dei_Frari
Le site de la basilique des Frari
https://www.basilicadeifrari.it
Chorus Venezia en français
https://www.chorusvenezia.org/fr
Crédits
Didier Descouens : Certaines de mes photos étant un peu floues, en attendant un nouveau voyage pour réparer les erreurs, j'ai "emprunté" quelques vues chez Didier Descouens, grand amateur qui a publié sur Wikimedia Commons. Je lui rends hommage pour la qualité de ses prises de vue, je le cite ici avec reconnaissance et il sera cité comme convenu sous la référence DD-WMC.
Coup de chapeau aussi à SAVEVENICE, que je cite de nombreuses fois et qui fait depuis des années des travaux colossaux pour restaurer les œuvres. J'ai "emprunté" en attendant, une photo de Trevisan (la mienne était très semblable, mais trop floue.
https://savevenice.org/our-restorations/santa-maria-gloriosa-monument-to-melchiorre-trevisan/
Adresse : Campo dei Frari, San Polo 3072
Horaires : Lun-Sam, 09:00-18:00 (dim 13:00 18:00), 3 €
Site Web : http://www.basilicadeifrari.it
Rev3 12/04/2019C'est la 3ème église bâtie sur ce marécage Badoer donné en 1223 aux Franciscains et asséché. Toute en briques toit compris, elle est immense (80m par 30 et 28m de haut), avec au total 9 absides.
En gothique italien, démarrée en 1320 la façade est terminée en 1440, la consécration a lieu en 1492 et l'autel est fini en 1518 ! Les extérieurs des églises à Venise ne brillent pas par leur faste en général.
Portail avec le Christ ressuscité d'A. Vittoria (1581), la Vierge à l'Enfant, et Saint François (Bartolomeo Bon, ca 1450).
Flanc Est avec le campo et le puits et les portes latérales, la décoration extérieure est très sobre, la pierre d'Istrie est utilisée pour encadrer oculus et portails.
Le campanile du 13ème (une ancienne tour de garde ?), 43m de haut.
Le portail d'entrée du transept gauche, surmonté d'une statue de François d'Assise.
Sur l'arrière de l'église, depuis l'entrée de la Scuola Grande di San Rocco, on aperçoit ici (de gauche à droite) l'abside de la sacristie des Pesaro, les 3 chapelles gauches et l'abside centrale, et on imagine l'ampleur du bâtiment.
L'église est en croix latine, avec trois nefs et 12 imposants piliers (référence aux apôtres), liés entre eux et les nefs latérales par des poutres qui dénaturent un peu l'espace immense, mais sont nécessaires à cause de la voûte faite de briques, peintes à l'intérieur.
Le jubé de B. Bon et Tullio Lombardi (1475).
Statuette de bronze de Sainte Agnès de Rome (la Mansuétude ?) (Girolamo Campagna, 1593).
Crédit DD-WMC
Autel de Saint Antoine, statue d'origine en bois (Giacomo de Caterino, 1450), le reste est de Giuseppe Sardi (1663). Il y a aussi en haut d'autres statues de Vertus, et du Christ ressuscité, de Bernardo Falcone et Giusto Le Court. A droite, le Miracle de Saint François (il ressuscite un mort) de Francesco Rosa.
Monument au Titien (renfermant son cœur), mort à 99 ans le 27 août 1576, avec au centre sa statue, entourée de la Nature Universelle et du Génie du Savoir. Au pied du monument, les 2 empereurs pour qui il a travaillé (Charles Quint à gauche et Ferdinand 1er d'Autriche à droite).
Sur le socle, sur les côtés la Peinture, la Sculpture, les Arts graphiques et l'Architecture.
Contre le mur, 5 bas-reliefs rappelant les œuvres du Titien : en haut la Déposition à gauche, la Visitation à droite, sur les côtés, Pierre de Vérone et le martyre de St Laurent.
Et au centre derrière le Titien, L'Assomption, sculptée à l'identique du tableau central dans le chœur (à comparer sans hésiter). C'est Ferdinand 1er qui en avait demandé la construction (restauré en 1996).
Présentation de Jésus au Temple, Giuseppe Porta (Il Salviati, 1548) avec des fresques latérales (abimées) montrant Malachie, la Sibylle d'Erythrée, la Foi et l'Espérance.
Franchement le Petit Jésus tenu par Siméon n'a pas été arrangé (minuscule tout en haut …), on ne voit que la Conversation "sacrée", en bas entre Paul, Hélène, Augustin, Marc, Nicolas et Bernardin de Sienne.
Monument à Americo d'Este, prince de Modène (Baldassare Longhena et Giusto le Court, 1666), en marbre et bois doré, payé par le Sénat vénitien, au-dessus le lion de Venise.
Il était Commandant des troupes françaises venues aider Venise contre les Turcs à Candie (Crète) en 1660. Mais les Français furent décimés par la dysenterie en mer avant de pouvoir combattre, et arrivèrent trop tard, un désastre.
Saint Joseph de Cupertino en extase (Giuseppe Novari). Connu pour ses lévitations à Cupertino et devant Urbain VIII. 3 Papes demandèrent à l'Inquisition de s'en occuper.
C'est le patron des Aviateurs et des Etudiants. La statue de St Jérôme de Vittoria (1564) qui est devant serait le Titien à 90 ans. DD-WMC
L'Ange (en haut à droite) vient délivrer Catherine de la Roue du supplice qui se brise et blesse à mort ses tortionnaires en bas.
Autel de Sainte Catherine (Palma le Jeune), un grand classique à Venise. Elle avait refusé l'empereur Maxence en mariage et elle finira décapitée en 301, (voir, du même, à San Giovanni Elemosinario).
L'Ange (en haut à droite) vient délivrer Catherine de la Roue du supplice qui se brise et blesse à mort ses tortionnaires en bas.
Bien que sans intérêt, ce Saint Romuald de Ravenne fut peint par Gian Antonio Fiumani, oui, celui qui passa de 1680 à 1704, 24 années à faire les 40 toiles collées (900m2), du plafond de San Pantalon pas très loin et qui en est mort en tombant de l'échafaudage.
Monument à Marco Zen, évêque de Torcello mort en 1650 (Mattia Carneri, 1651).
Monument à l'évêque Giuseppe Bottari (Cabianca, 1708).
Tombe et monument au philosophe Benedetto Brugnoli. (Pietro Lombardo).
Tombe de Luigi Della Torre, abbé assassiné en 1549 par Savorgnan (la rumeur courut qu'il y avait Carmagnola dedans, célèbre condottiere pour Venise, décapité quand même ensuite pour haute trahison).
Le long du mur des stalles sur la gauche, peu visibles, 4 toiles d'Andrea Vicentino (16ème) montrant la Création (photo), Moïse dans le désert élevant le serpent de bronze (d'airain ?), le Jugement Dernier, et la Gloire du Paradis.
(voir l'introduction pour l'histoire)
Sur le mur de droite du transept, le monument à Jacopo Marcello, capitaine décédé lors de l'assaut de Gallipoli (1484). Il est placé au-dessus de l'urne soutenue par trois petits personnages bossus. Crédit DD-WMC
La fresque dans l'ovale de marbre autour représente le Triomphe du héros. Debout et sévère, il tient sa lance et deux pages portent ses armes et armoiries (Giovanni Buora, fin 15ème).
Transept droit et entrée vers la sacristie et le cloître. En face, à droite, monument à (Beato) Pacifico dei Frari, fondateur de l'église actuelle. En terre cuite peinte et dorée, l'urne est décorée de bas-reliefs de la Résurrection et de la Descente aux Limbes.
Dans la lunette de style gothique, un bas-relief du Baptême de Jésus. Tout en haut (peu visible mais belles couleurs), le mur porte une fresque de l'Annonciation. (Nanni di Bartolo et Michele de Florence, 1437).
Monument de Benedetto Pesaro (Giambattista Bregna), Capitan del Mar mort en 1503 à Corfou. Il est entouré des statues de Mars (droite) et de Neptune (gauche) (Baccio de Montelupo).
Le premier monument équestre en bois dans une église : Paolo Savelli, défenseur de Venise contre Carrare (Jacopo della Quercia, 15ème). Urne gothique ornée d'anges et de la Vierge à l'Enfant (Rinaldino di Francia).
Sacristie, concédée à la famille Pesaro en 1478 comme chapelle et lieu de sépulture. Les Pesaro y construisent une abside pentagonale.
Sur les murs, une Déposition très expressive de Nicolò Frangipane (1593), La Vierge en prière de Il Sassoferrato, le mariage mystique de Catherine, le portrait de Philippe de Neri, 2 tableaux de Bonifacio di Pitati, la Visite de la Reine de Saba à Salomon et l'Adoration des Mages (ici). DD-WMC
Au fond, un extraordinaire triptyque en bois (d'origine) de Giovanni Bellini, (1488), dédié à la mère de Pietro Pesaro, Franceschina Tron, et commandé par ses 3 fils Nicolò, Benedetto et Marco.
Madonna in trono con il Bambino attorniata dai santi Nicolò (Nicolas de Myrhe), Pietro, Benedetto (Benoît de Nursie), Marco e due angeli musicanti. (comparez avec les prénoms des Pesaro à gauche).
Le reliquaire (1711), œuvre en bois sculpté et doré d'Andrea Brustolon, on y trouve l'ampoule du Précieux sang du Christ rapporté par Melchiore Trévisan et donnée en 1480.
Les bas-reliefs qui l'entourent, en marbre de Carrare, sont de Francisco Penso dit Ca'Bianca : La Crucifixion, la Déposition (ici), et la Mise au tombeau.
Plus loin la salle du Capitulaire. A gauche, Le Doge Francesco Dandolo et la Dogaresse (petits et agenouillés) présentés à la Vierge par …
… François et Elisabeth de Hongrie (Paolo Veneziano, 1339). En-dessous, monument au Doge (anonyme, après 1354). Plus bas, la Dormition de la Vierge entourée des Apôtres.
De la salle du Chapitre, on peut apercevoir le cloître de la Sainte Trinité (l'autre, invisible, est le cloître de Saint-Antoine), qui abrite les archives de l'Etat vénitien depuis 1814. On retraverse la sacristie.
Chapelle absidiale de droite, dédiée à la famille Bernardo en 1482. Magnifique retable polyptyque de Bartolomeo Vivarini de 1482 (ou 87 ?). Au-dessus, une Pietà. Sur le mur droit : monument funéraire pour Girolamo et Lorenzo Bernardo.
On y voit la Vierge en majesté avec André, et Nicolas à sa gauche et Paul et Pierre à sa droite.
Chapelle droite médiane dédiée à Kolbe (dite aussi du Saint Sacrement). (Vincenzo Cadorin, 1910).
Kolbe est un prêtre polonais qui à Auschwitz en 1941 s'échange contre un prisonnier à la chambre à gaz. (à droite : Ducio Alberti (ambassadeur à Florence mort en 1336, à gauche : Arnolde d'Este mort en 1337)
Chapelle de St Jean Baptiste (dei Fiorentini). Autel du 15ème, statue de Donatello (1438). En haut, scènes de la vie de Jean Baptiste. En-dessous, reliquaire de Gentile da Matelica …
… mort en 1340, ramené à Venise par Marco Corner, (il lui avait prédit son dogat !). A gauche, Saint François (Umberto Martina) et à droite, "la crèche" (Ottavio Angaran).
Le chœur des moines de Marco et Francesco Cozzi (1470). Sur trois rangées, les 124 stalles du chœur des moines sont entourées d'une clôture de marbre (1475, atelier Lombardo). Les dossiers portent des bas-reliefs de patriarches ...
... de l'Ancien Testament (Giacomo Morosini). Les marqueteries montrent une cité idéale, avec au-dessus une corniche de figures de Saints. Les deux orgues (Piaggia 1732, et Callido 1795) ont été rénovés en 2004.
Commandée au Titien en 1516 par le frère Germano, Supérieur du couvent, la splendide Ascension est placée en mai 1518 au-dessus de l'autel de Lorenzo Bregno. En bas, les apôtres, excités par la montée de la Vierge entourée …
… d'une foule d'anges, enfin le Père. L'accueil fut froid (apôtres en délire, trop de rouge, paysages agités). Mais le roi Charles V, de passage aux Frari, apprécia énormément et ceci renversa l'opinion !
A droite, monument à Francesco Foscari (Nicola Fiorentino, 1473), Doge de 1423 à 1457, qui agrandit la Terre Ferme vénitienne vers Ravenne et l'Adda. Le 22 octobre 1457 il fut injustement destitué par le Conseil des Dix…
… pour une affaire où son fils Jacopo aurait été impliqué. Il meurt d'une crise cardiaque le 1er novembre quand il entend les cloches annonçant le Doge suivant. Son tombeau est entouré de la Foi, l'Espérance et la Charité.
Mausolée à Niccolò Tron (Antonio Rizzo). En bas le Doge avec la Charité et la Foi. Puis le sarcophage du Doge décoré de 3 statues de la Prudence, la Sagesse et la Force.
Au-dessus, 7 statues de Vertus et Allégories. La Résurrection dans la lunette plus haut, et une Annonciation plus haut de chaque côté.
Ne pas manquer d'admirer les grands vitraux.
Une copie de l'Assomption, placée derrière l'autel de SM dei Carmini (initialement appelée aussi Assunta) fut peinte par Tagliapietra en 1856.
Chapelle des Saints Franciscains, Madone avec les Saints Marc, François, Bonaventure, Claire, Jean-Baptiste, Antoine, Louis de Toulouse et André (Bernardo Licinio, 1524 ) DD-WKC
A gauche derrière Bonaventure barbu, Antonietto le commanditaire (de profil), et François qui tient la croix devant Marc. A droite, Antoine de Padoue symétrique de François, et derrière, la mitre de Louis de Toulouse (Sant'Alvise ici). DD-WKC
Les premiers martyrs franciscains (Licinio, 1524) : Accursio, Adiuto, Bernardo, Ottone et Pietro, martyrisés au Maroc. (mur droit : tombe à Niccolò Lion, à qui le conjuré Vendrame se confia sur le complot organisé par le Doge Marino Falier lui-même en 1355).
Chapelle Trevisan (de San Michele), l'archange entouré de François (gauche) et Sébastien (L. Bregno, ca 1500) (mur gauche : pierre tombale d'un Croisé français, au-dessus Immaculée Conception de Giuseppe Angeli, 1765).
Melchiore Trevisan, Général de la Flotte, mort en 1500, fit don de l'ampoule du Précieux Sang du Christ, rapportée de Constantinople en 1479 (attr. à Lorenzo Bregno). Crédits Save Venice temporaire.
Chapelle des Milanais, ainsi nommée car elle fut donnée en concession à la colonie lombarde des Franciscains en 1361. Dernière œuvre d'Alvise Vivarini terminée par Marco Basaiti …
…en 1503. Saint Ambroise sur le trône, à sa gauche, Grégoire le Grand, Augustin et Jérôme, à sa droite Jean-Baptiste, Sébastien et Louis de Toulouse.
Tombe de Claudio Monteverdi (1643).
A l'extrémité gauche du transept, la chapelle Saint Marc (ou Corner).
Saint Marc au centre, Giovanni Battista et, Girolamo (à gauche), Pietro et Nicolò (Bartolomeo Vivarini da Murano, ca 1474), construite en 1420 par ordre de Giovanni Corner. Au sommet du retable en bois doré, les statues de la Vierge entourée de Jérémie et Giona.
Saint Jean Baptiste (Jacopo Sansovino, 1554) sur un bénitier transformé en fonds baptismaux. Au fond, l'ange du monument à Federico Corner qui tient la liste de ses exploits. Financier, riche marchand, il fut Capitaine della Piazza contre les Gênois (école de Donatello, 1426).
Transept gauche avec 3 toiles : Massacre des Innocents (Nicolò Bambini, début 18ème), Christ, Vierge et Saints en gloire (Vicentino).
Et ici le serpent d'airain à la création du monde (Vicentino, 17ème), à gauche le monument de Generosa Orsini et Mateo Zen (attr. à Pietro Lombardo, 1498).
Arbre séraphique des Franciscains (Pietro Negri, 1670), avec les Franciscains canonisés (et leurs noms).
Contre le mur du chœur des Frères, 3 toiles du Vicentino représentant les 7 travaux de miséricorde corporelle.
Le monument baroque de Girolamo Venier, après l'arbre séraphique et avant la chapelle émilienne.
Le jubé de Bartolomeo Bon et Pietro Lombardi (1475) aux nombreuses et belles statues.
Chapelle Emiliani (de Saint Pierre), rajoutée en 1432 par l'évêque de Vicence Pietro Miani enterré ici (mur gauche, 1464). Autel des Saints, de g. à d. en haut : Lucie, Catherine d'Alexandrie, Marie, Marie-Madeleine, Claire, en bas : Jérôme, Jean Baptiste, Pierre, Jacques le Majeur, et François (Masegne, 1432).
Madonna di Ca'Pesaro, du Titien, avec la Vierge, et Saint Pierre qui va lui présenter Jacopo Pesaro, à genoux à gauche. Jacopo commandait les galères du Pape à la bataille victorieuse de Sainte Maure en 1503 contre les Turcs. Le Turc enturbanné est un prisonnier de cette guerre, derrière lui un soldat du Pape Alexandre VI arbore le drapeau du Vatican.
Nouveauté inouïe, la Vierge n'est pas centrale dans la toile ! Sous la Vierge, François et Antoine intercèdent en faveur de Jacopo, et en bas ses frères Francesco (manteau rouge), Antonio, Fantino et Giovanni. Remarquer aussi Saint Pierre, qui a lâché ses Clés sur la marche, et qui regarde Pesaro (il était évêque et lorgnait un peu la fonction de Pape). Noter enfin le fils d'Antonio, Leonardo, tout en bas, qui suit le regard du spectateur où qu'il se positionne devant le tableau !
Monument au Doge Giovanni Pesaro, (plan de Longhena, 1669), statues de Melchior Barthel (de Dresde), en haut le Doge sous un baldaquin de marbre rouge, entouré des allégories de la Religion et des Valeurs (gauche) et de la Concorde et de la Justice (droite). Sur la corniche, 4 statues (Intelligence, Noblesse, Richesse, Etude).
Les squelettes de bronze portant des écrits sur Pesaro) sont de Bernardo Falcone. Les 4 énormes et magnifiques Maures avec leur coussin sont de Melchior Barthel (sa spécialité). 2 dragons sont aux pieds du Doge (le Court).
Canova dessina ce tombeau pour le Titien. Il meurt en 1822 avant de l'avoir fait, alors ses élèves le font, pour lui, en 1827. A droite les figures de la Sculpture, de la Peinture et de l'Architecture, et trois Génies.
Au-dessus de la porte, 2 anges et les serpents symboles d'immortalité. A gauche, le Génie de Canova en ange. Le lion ailé endormi est vraiment très avachi et détonne dans cette composition moderne. Le cœur de Canova est dans une urne en porphyre à l'intérieur.
Autel de la Crucifixion (conçu par Longhena, exécuté par Giusto le Court, 1672), crucifix de marbre avec 2 anges.
(ci-dessous la contre-façade : au-dessus de la porte, le monument au Sénateur Girolamo Garzoni (mort au siège de Négroponte en 1688), avec en-dessous les statues de Venise et de la Religion).
Le tombeau de Pietro Bernardo à droite, à gauche celui d'Alvise Pasqualigo procurateur de St Marc (GM Mosca).
Les tableaux de fond de Flaminio Floriani (1603) illustrent les miracles de Saint Antoine de Padoue.