Nouveau : San Luca (San Marco) v1 20250704
On n'a peu d'informations. Sans doute existante avant 1072 (1050?), elle est construite par les familles nobles Dandolo et Pizzamano pour servir d'église paroissiale.
Elle aurait été détruite par un incendie en 1167, mais rapidement reconstruite.
Elle est restaurée et agrandie au 13ème siècle, puis en 1442 par Fantino Dandolo.
L'église que l'on voit maintenant est une reconstruction complète sur l'ancienne qui menaçait de ruine, en style baroque, et de structure assez différente de la précédente. Refaite au milieu du 16ème siècle, sa décoration actuelle est réalisée en 1581 avec un nouveau chœur. Elle est consacrée le 24 mai 1617.
En 1827, la façade s'écroule en partie. Elle est reconstruite en 1832 (par Sebastiano Santi, qui a peint le plafond). D'autre travaux, qui ont modifié encore sa structure générale, ont eu lieu plus tard en 1881.
Le campanile initial date de 1072, il est incendié en 1105. Son toit est reconstruit en 1462, avec une flèche de forme octogonale. En 1581 la tour des cloches est refaite, et sa flèche remplacée par un toit de tuiles octogonal. Fragile, il a été renforcé en 1966.
Petite église donnant sur le rio San Luca, elle est entourée d'habitations qui ne la mettent pas en valeur, la seule vue intéressante étant depuis le pont qui traverse le rio.
Sa façade entre orangé et rose est élégante avec son tympan triangulaire (palladien ?) et ses quatre piliers annonçant la nef unique. A noter aussi l'oculus en haut et la fenêtre semi-circulaire (palladienne ?) de la contre-façade. Elle est identique aux autres fenêtres latérales que l'étroitesse des calli l'entourant ne permet pas de voir, mais qui donnent une belle lumière à l'intérieur.
Originellement à 3 nefs en style byzantin, l'intérieur a été considérablement modifié pour une nef unique occupant tout l'intérieur, les côtés étant dotés d'autels peu profonds. Le maître-autel est flanqué de 2 chapelles latérales profondes, tandis que le magnifique plafond au-dessus des lunettes semi-circulaires à la Palladio est l'œuvre de Santi, architecte de la dernière reconstuction et peintre renommé vivant à Murano (mais aux détails pour le moins surprenants)..
On ne cherchera pas une foule de chefs d'œuvre dans cette église, à part un Véronese de facture moyenne dans le choeur, et un Palma le Jeune.
D'ailleurs les informations sur les tableaux et les fresques de l'église sont pratiquement impossibles à trouver sur Internet et la petite documentation récupérée ne les explique pas non plus, les images présentées plus bas seront notées NonID..
Belle église tout de même, lumineuse et bien entretenue, qui vaut la visite.
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Adresse : 4039 Campiello de la Chiesa
Horaires : aléatoire
Rev1 04/07/2025
San Luca se trouve au nord de la place Manin, face au rio éponyme, engoncée entre des maisons.
Créée aux alentours de 1050 par 2 familles nobles de Venise, incendiée et refaite en 1167, elle a subi beaucoup de remaniements par la suite.
Au 13ème puis au 14ème siècle, quelques restaurations.
Menacée de ruine, on la reconstruit entièrement en style baroque au milieu du 16ème, avec une nef unique et une nouvelle décoration intérieure. Elle est consacrée en mai 1617.
La façade s'écroule en 1827, elle est refaite en 1832. D'autres modifications et restaurations datent de 1881.
On trouve seulement 2 autels sur chaque côté, et 2 absides latérales autour du chœur. Noter les lunettes (palladiennes ?) en haut donnant un bel éclairage.
(visite par la gauche)
Les fonds baptismaux en marbre rose de Vérone, avec un couvercle soutenant une statuette de Jean Baptiste.
Le flanc gauche présente deux autels entourant la chaire.
Premier autel à gauche, avec une statuette lombarde du16ème siècle.
Le roi Saint Louis, Santa Cecilia, Santa Margherita (Nicolo Ranieri, mort à Venise en 1667, peintre baroque des Pays Bas espagnols, émule du Caravage).
La chaire peu sophistiquée mais agréable à voir dans ce cadre.
Au-dessus de la chaire, une fresque NonID.
L'autel suivant montre une toile de Carlo Loth (Munich 1632-Venise 1698), peintre ayant beaucoup travaillé à Venise (SM del Giglio, San Silvestro etc).
Le tableau représente le premier Patriarche de Venise, Lorenzo Giustiniani, auprès des malades et des pauvres et distribuant l'aumône (Voir San Pietro di Castello).
Statuette de Catherine d'Alexandrie auprès de la roue de son martyre qu'un ange descendit du ciel pour la briser (elle finit décapitée).
Au-dessus de la porte de la sacristie (derrière, le monument funèbre dédié à Carlo Loth), une fresque NonID.
Chapelle absidiale gauche.
Sans doute la chapelle du Sacré Cœur.
L'Immaculée Conception (attr. à Gregorio Lazzarini), provient d'un couvent démoli à Castello.
Le maître-autel, créé en 1581 lorsque l'église alors presque en ruine a été complètement reconstruite.
Relativement modeste pour une église de Venise, il affiche son style baroque.
Le retable est un tableau de Paolo Véronèse en piteux état.
Curieusement, en bas à gauche, on peut distinguer encore une fois la Vierge et l'Enfant !
Au-dessus du retable, Saint Luc en extase (estimation, non avérée).
Sur la voûte, encore une multitude d'anges et de chérubins.
(j'ai cru y reconnaître la patte de Sebastiano Santi, sans garantie).
On passe à la chapelle absidiale droite.
On y trouve un retable de Palma le Jeune.
En bas San Girolamo et Santa Caterina (Jérôme et Catherine d'Alexandrie.
En haut, la Vierge en gloire.
Dans le cadre sur l'autel, une icône (Madre di Dio Blachernitissa). copie d'un modèle du 13ème siècle (Caterina Piccini da Ponte, 2006).
On passe au flanc droit.
Au-dessus de la porte latérale, une fresque de Santi (Saint Martin donnant son manteau au pauvre ?).
2ème autel à droite, un retable du 18ème siècle, avec San Paterniano et San Luigi Gonzaga, Vincent Ferrer (Odorico Politi). A Venise, son église fut démolie en 1881 pour faire la place à la statue de Manin sur l’actuelle Campo Manin plus au sud.
Paterniano serait le premier évêque de Fano dans les Marches (275-360), dont les archives sont conservées ici, et sur la tombe duquel il y eut beaucoup de miracles.
Face à la chaire, jolie statue (est-ce la Vierge ?).
Sous la statue, un piétà assez bizarre.
1er autel à droite, La Madone sur le trône avec l'Enfant, terre cuite (recomposée attribuée à Michele da Firenze (début 15ème siècle).
A droite tout en haut, une fresque (un Doge agenouillé, son corno à la main).
Le plafond de Sebastiano Santi. Peintre connu à Venise, il a reconstruit la façade effondrée en 1832.
On y voit en haut San Luca (Luc), avec en bas Paterniano et Benedetto (Benoît).
Les visages ne sont pas formidables mais du bas on ne fait pas attention.
Il faut admettre que la composition de l’ensemble est travaillée.
En haut, le Christ rédempteur entouré des Bienheureux en extase vers le Père des Cieux dans la lumière.
La contre façade avec 2 fenêtres lumineuses orientées ouest.
L'orgue au centre est de bonne facture mais paraît bien modeste pour une église de Venise.
Enfin, aux quatre angles de la contre-façade et des absides latérales, ce sont des Prophètes qui sont représentés (et non les Evangélistes …). Ici Ezechiel.
Daniel jeté aux lions deux fois (mais il n’est pas considéré comme un vrai prophète car il n’a jamais vu ou entendu Dieu, ses prophéties lui viennent de l’Esprit Saint !)
Isaïe et son étoile (Isaïe 14:12 : Comment es-tu tombé du ciel, étoile du matin, fils de l'aurore !)
Jérémie (et la prophétie de Jérusalem prise les Chaldéens et incendiée par le roi de Babylone Nabuchodonosor )