Balades au calme dans Venise
Autour du Rialto (1) ouest
Note : Initialement il existait une balade "Autour du Rialto" unique couvrant les environs du pont du Rialto. Mais le grand nombre de choses à voir et de visites à faire ont fait que cette balade ne peut vraiment pas se faire en un jour.
J'ai décidé de la couper en deux, car même en 2 parties ces balades vont prendre beaucoup de temps si on veut apprécier l'ensemble des choses à voir sur le parcours.
Cependant j'ai gardé la numérotation des points d'intérêt de la précédente balade (pour ceux qui veulent faire juste de la marche dans la vieille Venise).
Ce tour "Autour du Rialto (1) Ouest" combine des lieux bondés de touristes affairés autour des échoppes (peu), et des endroits magiques et déserts, sombres et délabrés, ces derniers par leur beauté compensant les artifices des premiers. Le tout à l'ouest du Rialto, dans San Polo et Santa Croce.
Partant du ponton de San Silvestro, on passera au campo San Silvestro pour y visiter l'église juste rouverte et restaurée(2018), puis on ira a Sant'Aponal avec ses curiosités (les tailleurs de pierre, Alexandre III endormi) et on ira voir d'autres curiosités très bien cachées et peu connues des touristes qui affluent à moins de 30 mètres de là : la porte aux tonneaux, la porte penchée, les patères, les traces laissées par la thériaque, etc. On sort de ce labyrinthe où il est très facile de se perdre surtout au crépuscule, pour la Pescheria, une mine d'or de découvertes ahurissantes, puis l'Erberia, le marché aux fruits et légumes. On poursuit avec les Fabbriche et le campo San Giacomo et son horloge à une aiguille et son bossu. On finit avec les alentours du Rialto, avec entre autres les fresques au plafond des allées couvertes, et surtout les deux chapiteaux obscènes du palais des Camerlinghe, que personne ne remarque, car 1 il faut le savoir et connaître l'histoire, et 2 il faut les découvrir même s'ils se trouvent devant les yeux!). Une très intéressante balade dans le très vieux Venise et sa longue histoire.
Souvenirs et satisfaction garantis !
Mise à jour : v33 27/03/2020
Notes techniques
Les numéros 01, 02, ... dans l'itinéraire se rapportent aux lieux numérotés sur la carte. Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon).
Pour les autres guides papier sur Venise, ils annotés dans les textes par une abréviation et la page du guide (avec les éditions ultérieures la page peut varier) :
VIS (à garder sur soi en permanence : Venise insolite et secrète, Thomas Jonglez et Paola Zoffoli, Editions Jonglez, ISBN 978-2-9158-0766-0), GV (Venise et la Vénétie, Guides VOIR, Hachette), EDV (le guide Encyclopédie du Voyage Venise, Gallimard), CM (Venise, Itinéraires avec Corto Maltese, Hugo Pratt, Guido Fuga, Lele Vianello, Lonely Planet, Casterman), GB (le Guide Bleu Venise Hachette), WE (Un grand Week-end à Venise, Hachette Tourisme).
Guides en photos des églises disponibles sur le site pour : San Silvestro (01a), La Peste et la Thériaque (5a), San Giovanni Elemosinario (06), Les chapiteaux de la Pescheria (10)
01 Départ Station San Silvestro (VP1)
Passer sous le porche, et se retourner pour voir au verso du porche la fresque avec la Vierge à l’enfant que peu de gens verront. Ignorez les câbles électriques emmêlés et les tuyauteries grotesques qui décorent le souterrain, ou examinez-les en détail pour imaginer qui a pu faire cela un jour …
Prendre d’abord à droite et entrer dans le campo San Silvestro.
Très grand, bordé de maisons bourgeoises et de palais un peu délabrés, mais tellement attirants (surtout quand les géraniums fleurissent en fin de printemps). On pourra visiter la belle église de
01a San Silvestro. Voir le guide en images JCS-SanPolo-SanSilvestro. Restaurée entièrement il y a peu, l'église et restée fermée pendant 5 ans. Elle a une longue histoire commencée en 885, puis rénovée plusieurs fois.
En 1837 elle change de sens à la faveur du comblement du rio San Silvestro (devenu Rio Tera). Beaucoup d'œuvres ont été vendues au fil du temps, mais il reste un Tintoret (Baptême du Christ) et un Carl Loth (Sacra Famiglia).
Le plafond à caissons qui commençait à s'écrouler a été refait en 2015. Du campo on voit aussi, accolée au flanc de l'église, l'ex Scuola dei Mercanti di Vino (les marchands ont laissé beaucoup de traces de leur activité ici).
Revenir dans le sottoportego et prendre à droite calle degli Sblanchesini (ou la suivante plus sympathique calle Dolera (elles sont toutes étroites et intéressantes), et tout droit pour arriver au Campo Sant’Aponal. Passer le puits et à gauche,
02 au début de la Calle del Perdon,
Sur la droite, voir et lire la poutre en bois du sottoportego de la Madona qui raconte (légende) la nuit passée ici incognito par le Pape Alexandre III en fuite devant l'empereur allemand ayant envahi l'Italie.
Alexandre III est d'ailleurs identifié ailleurs au même moment dans Venise, c'est donc totalement fantaisiste. C'est 6 mois avant sa rencontre avec Frédéric Barberousse pour mettre fin à la Querelle des Investitures en 1177.
Après 70 ans de guerres et d’excommunications, avec plusieurs anti-papes et évêques nommés des deux côtés, il va recevoir à la Basilique le pardon d'un Barberousse humilié, qui se rebiffera un peu en lui disant "je demande pardon à St Pierre", ce à quoi Alexandre III rétorquera, le pied sur le cou de Barberousse : "et à Pierre, et à moi !" REF VIS 144. Juste après, la niche votive avec la Vierge et en bas le Pape endormi (indulgence de 100 jours pour qui récite un Pater et un Ave).
03 Revenir au Campo Sant’Aponal
Sant’Aponal est du 11ème siècle, sur sa façade de briques on peut voir des reste d’éléments gothiques dont un bœuf qui louche. Déconsacrée, elle a servi d'écurie, de dépôt d'armes, et servirait aujourd'hui d’archives.
et remarquer à gauche de l’église, sur la façade de l’ancienne Scuola des tailleurs de pierre (Tagliapiera), tout en haut, un haut relief des 4 Saints couronnés (Claude, Castorius, Symphorien, Nicostrate).
Ces Saints romains étaient des sculpteurs (d’où le nom Tagliapiera), et en 304 ils furent martyrisés par Dioclétien en Bosnie Herzégovine pour avoir refusé de faire une statue d’Esculape, dieu païen. REF VIS 140.
03a A gauche de Sant'Aponal, prendre la calle del Ponte Storto (oui plus loin le pont est tordu) REF GV98, et s'arrêter sur le pont. La ruelle est une des plus étroite de Venise (il y en a une autre après le pont), et la vue depuis le pont est magnifique : maisons bourgeoises, rio tranquille avec une coursive très ancienne (on y reviendra dans une autre balade), et calme absolu à 30 mètres de l'autoroute à touristes joignant le Rialto à San Polo.
C'est incroyable comme Venise est visitée au pas de course par les gens aux mêmes endroits !
Revenir à Sant'Aponal. Prendre à droite de l’église la Calle dell’Olio,
(a) Da Zemei, bons petits plats et super-cichetti, au 1045 à l’angle de Rio Tera San Silvestro (autre gérant en 2018 )
Continuer tout droit, Ruga Ravano, et tourner à gauche dans la Calle Donzella, (étroite) puis tout droit, elle devient Calle Sansoni.
04 La porte la plus penchée de Venise. Prendre Calle Donzella, (étroite) puis tout droit Calle Sansoni. Au 965a, on peut admirer une prouesse : cette porte est si penchée qu’on peut se demander comment elle s’ouvre !
Revenir à Ruga Ravano et continuer à gauche, elle devient Ruga Vecchia San Giovanni, et tourner à gauche dans la ruelle située entre le 774 et le 419 (sottoportego Pozzetto), s’y engager jusqu’à la Calle dell’Arco et la prendre à gauche pour voir, 20m après à droite
05 la porte aux tonneaux, au 456, dont les piliers ont été creusés en bas pour pouvoir faire passer les tonneaux. Nous sommes ici dans le quartier des entrepôts de tonneaux, pas loin de la Riva del Vin au Rialto (la calle dei "Boteri" n’est pas loin non plus, mais la Scuola se situait dans Cannaregio). REF VIS 133.
Faire demi-tour et continuer la Calle dell’Arco (ombra et cichetti au fameux café All’Arco), tout droit dans Ruga due Mori, et tourner à droite dans le sottoportego due Mori.
05a. Trace des chaudrons de la thériaque. Pas très loin, sur Ruga vecchia di San Giovanni près de San Elemosinario mais en face, par terre, on peut apercevoir (mais il faut le chercher), un vestige de la fabrication de la fameuse thériaque Cette boisson-remède magique était préparée en grandes pompes à l’extérieur, en montrant les 65 composants au peuple, par les pharmaciens vénitiens (sous contrôle strict des médecins, des Procurateurs à la Santé spéciaux, et des lois de la Sérénissime).
Les traces rondes des pieds des chaudrons ou des mortiers en bronze utilisés pour la confectionner sont encore visibles (on en voit plus sur le Campo San Stefano, voir la balade dans San Marco et il y en aurait une sur la salizzada Pïo X au 3318).
On trouve aussi, dans cette rue très animée qui rejoint San Polo et plus loin la Piazzale Roma, des patères en nombre . Des patères comme celle-ci avec Saint Georges, on en trouve partout dans Venise (probablement plus de 100). Il faut savoir que les patères enfoncées dans les murs des maisons sont loin d'être toutes originales, aussi bien dans leur âge que dans leur positionnement. Depuis les invasions des Barbares sur Altino, Grado, etc., les gens ont eu l'habitude d'emporter non seulement leurs biens meubles, mais aussi souvent des statues, des colonnes, des pierres et ces patères. Arrivées à Torcello, elles ont dû déménager de nouveau vers Venise en cours de développement alors que Torcello périclitait. Et les pierres se sont retrouvées comme décoration de façades ou de murs. Personnellement j'adore examiner toutes ces pierres qui ont une longue histoire. Et d'autres ont quelques années seulement, c'est difficile à déterminer et on se fait avoir …
Lire le guide en images REF-JCS-Lapesteetlatheriaque qui présente ce médicament qui soigne tout, absolument tout, à base d’opium, de chair de vipère, et de 60 autres ingrédients. Son origine remonte à l’antiquité. Cette boisson-remède magique était préparée en grandes pompes à l’extérieur, en montrant les 65 composants au peuple, par les pharmaciens vénitiens (sous contrôle strict des médecins, des Procurateurs à la Santé spéciaux, et des lois de la Sérénissime). Les traces rondes des pieds des chaudrons ou des mortiers en bronze utilisés pour la confectionner sont encore visibles (on en voit plus sur le Campo San Stefano, voir la balade dans San Marco).
A la sortie, juste en face, sur San Giovanni, on tombe sur l’église (attention, l'entrée est juste un portail gris, l'église est occultée par les maisons comme à Santa Sofia).
06 San Giovanni Elemosinario. (Chorus).
Voir le guide en images dans REF JCS-SanPolo-SanGiovanniElemosinario.
Fondée avant 1100, par la famille Trevisan. Elle est ravagée par l’incendie du Rialto en 1614, reconstruite dans un ensemble difficile à voir par le Scarpagnino (Giuseppe Abbondi). Trop délabré, elle est fermée en 1882, elle rouvre en 2011. Elle louait ses flancs aux marchands. Le campanile très haut se voit beaucoup mieux depuis la terrasse du Fondaco dei Tedeschi de l'autre côté du Rialto. Les Vénitiens la nomment San Zuane de Rialto (un peu comme Zanipolo pour San Giovanni e Paolo).
En croix grecque, pas très grande, elle abrite des œuvres (Titien, Corona, Pordenone, Palma le Jeune) financées par les Confréries de Métiers proches du centre financier du Rialto (confréries des bouchers, des chausseurs, des joaillers, des marchands de vin, des pêcheurs, biavaroli, corrieri, gallineri e telaroli, etc). Du coup, San Giovanni Elemosinario, petite église sans envergure au départ possède des œuvres du Titien, de Pordenone, de Palma, etc. Le Saint qui fut patriarche à Alexandrie en 608 repose à San Giovanni in Bragora dans Castello.
Anecdote parmi d'autres : Vasari raconte que le propriétaire de l’église avait lui-même commandé le retable du maître-autel au Titien (tableau de Giovanni Elemosinario). Il fait le tableau puis s’en va à Bologne, et alors les Vénitiens, mécontents de son départ, commandent alors au Pordenone le tableau de Sainte Catherine, Saint Roch et Saint Sébastien pour la chapelle droite. Vexé, Le Titien revient à Venise et se met en colère.
A la sortie, prendre à droite, lever le nez pour voir le campanile, et juste en face du campanile, prendre la C. dei Spezieri (horloge au coin), regardez les piliers aux angles de rues ornés de médaillons divers et jolis (chausseurs, croix épiscopales, écussons, etc).
07 au 374, un médaillon sculpté de fruits (de la confrérie des "Fruttariol" (ou Fruttaiol ?), on est près de l’Erberia), puis des emblèmes et écussons, encore des fruits (374, 379),
la croix vénitienne bénie (396), et on arrive au
08 Campo delle Beccarie (de le en vénitien). C'était le marché aux viandes, ancien abattoir public au 13ème siècle, devenu la Pescheria, célèbre mondialement pour la quantité et la qualité des poissons de la lagune et de plus loin.
Les marchés aux poissons se trouvaient près du Rialto dès 1210, mais les banquiers et grands marchands trouvaient les odeurs insupportables et les ont fait éloigner.
Avant se trouvait ici le palazzo du conjuré Marco Querini, tué lors du coup d'état raté projeté avec Baiamonte Tiepolo en 1310. On rasa le palazzo et on y installa des Boucheries (Beccarie). Elles disparurent au profit des poissonniers qui manquaient de place à la Pescheria. La Pescheria abritait jusqu'à 160 revendeurs (aujourd'hui 16, et à l'heure on lit cela, peut-être encore moins ...).
Plusieurs fois incendié, il est reconstruit en 1884 (Domenico Rupolo, dont on peut voit la signature sur plusieurs piliers). Les pêcheurs étaient sévèrement encadrés contre la surpêche, le braconnage, et la vente au détail. Pour plus d'informations voir le guide en images JCS_SanPolo_Pescheria.
Il est triste de penser que les poissons ne proviennent guère plus de la lagune ou de l'Adriatique. On trouve quand même, élevés dans les "Valli" de la lagune, différents poissons typiquement vénitiens : les Orate ou Daurades, les Cefali ou Mulets et leurs variétés comme la Bosega, le Caostelo, la Volpina ou le favori vénitien Lotregan aux taches dorées, les Branzini ou Bars, les Anguille ou Anguilles. Voir le puits, traverser la longue première halle aux poissons et prendre à gauche vers le Rio delle Beccarie. En remontant à gauche le long du rio, sous l’escalier,
09 Examiner les deux portails en fer forgé (au 341), le plus grand porte sur le linteau l’inscription " Piscis primum a capite foetet " "le poisson commence à sentir d’abord par la tête ".
Les Vénitiens disent aussi : " le poisson a 24 vies et il en perd une par heure ". REF VIS 128. Les marchés se trouvaient près du Rialto dès 1210, mais les banquiers et grands marchands trouvaient les odeurs insupportables, et les ont fait éloigner.
Ils les firent déménager en 1310 un peu plus loin sur l’ancien palais Querini, rasé après la conjuration de Tiepolo dont Querini était un protagoniste.
Plusieurs fois incendié, il est reconstruit en 1884 (Domenico Rupolo, dont on peut voit la signature sur plusieurs piliers).
Entre les deux halles à poissons, voir aussi la Madone et surtout la plaque au mur indiquant les tailles minimales des poissons vendus, et la blagounette sacrilège mais rigolote sur la dernière ligne.
10 Regarder en détail les chapiteaux de la Pescaria Nuova (1907) au bord du Grand Canal (têtes, poissons, paniers, fleurs, etc.), voir le guide en images de ces chapiteaux REF JCS_SanPolo_Pescheria. Ils sont récents mais vraiment cela en vaut la peine. REF : VIS 127, et à l’extérieur, avec une meilleure vue depuis un vaporetto : médaillons du Lion de Venise et de l’Arétin en porcelaine, et une statue bizarre de Saint Pierre à l’angle (Cesare Laurenti).
11 Partir ensuite à travers l’Erberia (marché aux fruits et légumes). REF GV100 EDV 284 Poursuivre tout droit, on arrive sur Campo della Cordaria.
(c) Bar branché Muro Venezia qui s’est transformé en La Bussola, au 222 à ne pas manquer le soir (spritz et cichetti, excellents, ambiance tous les soirs).
Continuer le campo en longeant les Fabbriche Nuove (Sansovino, 1556), aujourd’hui la cour d’Assises, et jadis siège de l’administration du Commerce). Passer sous le porche à 3 arches, jusqu’au
12 Quai des Fabbriche Vecchie (le Scarpagnino, 1522), qui abritaient les administrations de la navigation et du ravitaillement (REF EDV 282). Admirer les points de vue sur le pont du Rialto, le palais des Camerlinghe (1591, 250 000 ducats, et 10000 pilotis pour le soutenir), et en face, le campiello Remer et le Fondaco dei Tedeschi (siège et entrepôts des marchands d’Allemagne, Hongrie et Europe du Nord, 200 chambres, à la façade autrefois ornée de marbres et de fresques de Giorgione ou le Titien)
(vue depuis la terrasse de l'ancienne poste restaurée récemment).
Revenez- y un soir. (c'est un peu cher) l'ambiance est unique, où se côtoient les robes du soir et cravates, et la jeunesse cool assise au bord de l'eau avec un spritz.
Arrivé au bout des Fabbriche Vecchie, tourner à droite, puis encore à droite pour rejoindre le Campo Rialto Novo ou San Giacometto.
13 San Giacomo al Rialto
La légende veut que Venise soit née officiellement le 25 mars 421, date de consécration de l’église, qui en ferait donc la plus ancienne de toutes, ce que la tradition affirme fortement, en tous cas près du Rialto. Encore une légende, San Giacomo daterait de la fin du 11ème siècle. San Giovanni et San Matteo sont les plus anciennes datées. Mais peu importe après tout !
Elle fut remaniée plusieurs fois et même surélevée à cause des Acqua Alta l’inondant fréquemment. REF EDV 283, CM 101, GV 100
Arrivé au bout des Fabbriche Vecchie, tourner à droite, puis encore à droite pour rejoindre le Campo Rialto Novo ou San Giacometto.
Sur la place, ne pas manquer, protégé par une balustrade en fer, l’escalier et le « Bossu du Rialto », sous les arcades en face de l’horloge. C’est sur ce piédestal, que le bossu peine à supporter, qu’on annonçait officiellement à la foule massée ici, sans micro mais la voix forte, les lois votées par le Grand Conseil.
Continuer vers le pont du Rialto.
Voir aussi la statue de St Jacques au sommet. Ici se trouvait le centre des affaires et des banques, où on brassait les crédits, les virements, les assurances. Continuer vers le pont du Rialto.
Remarquer que l’horloge, qui date de 1410, possède une seule aiguille, est divisée en 24 heures, et que le 1 est à trois heures !
14 Fresques et plafonds. Traverser le campo, passer de l’autre côté des kiosques et examiner en marchant vers le pont) les plafonds du Ramo Parangon (qui le connait ?) parallèle à la Ruga dei Orefici (Orfèvres, Oresi en vénitien).
Antonio Abbondi dit le Scarpagnino construisit en 1522 les 3 côtés du campo San Giacomo al Rialto. Sous les portiques, derrière les immondes chinoiseries des kiosques, on peut admirer les fresques restaurées récemment. Parangon signifie une soie de haute qualité, et une Scuola possédait les étalons pour garantir la qualité des soieries vénitiennes.
Jouxtant le flanc de l'église San Giovannni Elemosinario, ce Ramo était déjà rempli de magasins loués par les Religieux de San Elemosinario (juste à côté du Rialto, au centre des affaires vénitiennes, la location ne devait pas être donnée …).
En revenant vers le pont du Rialto, on longe le palais blanc des Camerlingues.
Rien à voir avec la religion: c'était le siège des financiers vénitiens qui géraient les trafics, la fiscalité et les taxes portuaires, ainsi que les crédits et avances des commerçants vénitiens et étrangers avec l'orient). Ici était gérée aussi l'administration et la comptabilité de la ville.
Montez quelques marches du pont et regardez à gauche les piliers de la façade du palais des Camerlingues, une surprise vous y attend.
15 Les chapiteaux obscènes aux Camerlingues. Examinez les chapiteaux aux extrémités de la façade : il y a les représentations assez obscènes d’un homme et d’une femme.
Elles sont le résultat d’un pari stupide d’un couple qui, lors des hésitations sur la construction du pont pendant près de 70 ans, aurait dit à un Camerlingue : « il y aura un pont le jour où les ongles me pousseront entre les cuisses »,
la femme renchérissant par : « oui, et moi lorsque le feu me brûlera l’entrejambe ». L
es Camerlinghes s’en sont souvenu pour décorer les chapiteaux aux extrémités …
Avant de monter, regarder aussi du bas et de chaque côté les flancs du pont en passant sur la Riva del Vin et derrière les Camerlinghe. On peut admirer, côté sud, de jolies sculptures (un St Marc, des lions, et les armes du Doge Cigogna, une cigogne évidemment, dans les écussons aux 4 bases du pont). Il y a aussi une Annonciation, dont l'ange Gabriel est côté Riva del Vin et la Vierge côté Riva del Ferro).
15b Pont du Rialto. D’abord fait de barques reliées et déliées pour laisser passer les galères, il devient au 13ème siècle un pont en bois pentu avec un pont levis au sommet, mais s’écroule 3 fois. Un concours est lancé pour un pont de pierre (Michel Ange et Sansovino étaient candidats) mais c’est Antonio da Ponte qui le remporte en 1588, et termine en 1591 le pont à une arche de 48 m, de 8 m de haut, et supporté par plus de 12000 pieux. Les rangées de boutiques sont plus tardives. REF CM 100, GV 100 WE 56 EDV 282.
Restauré en 1977, ce fut pendant très longtemps le seul pont traversant le Grand Canal jusqu’à celui de l’Académie en 1854. Il subit plusieurs travaux dans les années 2000 et 2010.
Que dire ? Il est toujours bondé, rempli de touristes affairés à acheter frénétiquement du chinois (sauf 2 ou 3 échoppes de luxe), sale en général des détritus laissés pas ces même touristes, mais c'est vrai que la vue est belle de chaque côté.
Regarder enfin le Fondaco dei Tedeschi (attribué faussement à Pietro Lombardo, 1508). Fondaco vient de « Fondouk », entrepôt), où les navires et commerçants allemands avaient obligation de débarquer et traiter toutes leurs marchandises.
Ce magnifique bâtiment était décoré de fresques grandioses de Giorgione (canal) et du Titien (côté terre).
Ce magnifique bâtiment était décoré de fresques grandioses de Giorgione (canal) et du Titien (côté terre). Autrefois la Poste centrale de Venise pendant longtemps, on le visitera, transformé en magasin de luxe, dans l'autre balade Rialto Est, pour les vues splendides depuis sa terrasse aménagée.
La suite peut se faire dans la balade "Autour du Rialto (2) Est"
FIN DE L’ITINERAIRE AUTOUR DU RIALTO (1) OUEST