Livres Histoire de Venise

Sélection de livres sur l’histoire de Venise

(ce qui suit reflète mes impressions purement personnelles)


Le Must : Histoire de Venise, Alvise Zorzi, Editions Perrin, 2005, ISBN 978-2-262-02324-9, 626 pages

Alvise Zorzi est un grand spécialiste de la civilisation vénitienne. Il fait partie de la commission pour la sauvegarde de Venise et est l’auteur de plusieurs ouvrages sur Venise. Il a présidé après-guerre la Mostra de Venise, a été Directeur des programmes culturels de la RAI.Ses atouts : il part de loin (Cléonime de Sparte -302), décrit Venise chronologiquement (on suit bien) et s’arrête de temps en temps pour faire le point de la situation politique, sociale, économique ou culturelle. Son nom légendaire et sa nationalité ne font aucun doute sur les idées plutôt positives qu’il développe sur Venise et les Vénitiens.

Ses faiblesses : parfois cités, les grands artistes, leurs œuvres et leur localisation demanderaient davantage d’exposition. Certains raccourcis historiques (peut-être nécessaires) font rater certains épisodes de Venise qui gagneraient à être connus. Très critique de Daru. Plusieurs versions existent.

Le plus complet : Histoire de la République de Venise, Pierre Daru, Editions Bouquins Robert Laffont, 2 tomes, 2004, ISBN 2-221-09775-0, 2300 pages

daru histoire de venise

Pierre Daru a accompagné Napoléon en Italie, il est fait Comte d’Empire et Pair de France, il est membre de l’Académie française et de l’Académie des Sciences) l’Empereur ; Son nom est gravé sous l’Arc de Triomphe à Paris, il a une rue dans le 8ème arrondissement de Paris.Ses atouts : les détails de toute l’histoire de Venise, les guerres (leurs origines, leur déroulement, leurs conclusions, les parties prenantes et les personnages impliqués), les analyses politiques poussées, la période Napoléonienne

Ses faiblesses : une approche un peu militariste de l’histoire de Venise, une vision très française de la période napoléonienne (mais très bien documentée), une critique de la décadence de Venise au 18 et 19ème peu appréciée des auteurs italiens, et l’absence (normale) de la période révolutionnaire de Manin et du rattachement final à l’Italie (Daru est mort en 1829).

Très intéressant : La Venise des Doges, mille ans d’histoire, Amable de Fournoux, Edition Taillandier, 2012, ISBN 9782847347920, 597 pages

Amable de Fournoux a aussi publié sur Venise et Napoléon, et sur Catherine de ChypreSes atouts : se concentre sur certaines périodes-clés de l’histoire de Venise à travers 16 doges, mais de manière assez complète. Les dates-clés et les événements importants, militaires, commerciaux, religieux sont très bien présentés avec leurs tenants et aboutissants.

Ses faiblesses : idem , certaines périodes sont un peu ignorées. Amable de Fournoux adore Venise, la République et ses Doges.


Plus simple : La (Sérénissime) République de Venise, Auguste Bailly, Collection les Grandes études historiques, Arthème Fayard, 1946, 448 pages.

Ses atouts : Très intéressant par les descriptions très complètes de la vie à Venise à certaines époques (tirée des récits de Vénitiens ou Italiens de ces époques), avec des détails surprenants non vus ailleurs dans un ouvrage général sur Venise.Ses faiblesses : Facultatif si on a lu l’un des deux précédents (on y trouvera des raccourcis historiques nécessaires pour obtenir un livre assez condensé).

Plus poétique et passionnant : L'autre Venise, Predrag Matvejevitch, Fayard, mars 2004, 160 pages


Indescriptible, cet ouvrage allie la poésie à une connaissance intime et puissante de Venise, l'auteur bosniaque nous emmène visiter les rives de la lagune et en-dessous, ou regarder les bouts de patères et de restes de sculptures plantés dans les murs n'importe où, examiner les plantes sauvages au bord des murs, ou encore discuter de l'importance des Barbieri, Perruchiere, appelés à Venise les Figari, et j'en passe. Un livre extraordinaire pour ceux qui ont déjà une bonne connaissance visuelle et/ou historique de la ville.