Guide en images des églises de Venise

San Martino (Burano)

 Histoire

Plusieurs églises étaient érigées sur Burano avant l'an mille, mais toutes furent détruites. La première église ici semble dater de 960, mais il n'en reste rien. Il se trouve qu'après l'an mil, cette église devient l'église de la paroisse. La cathédrale de San Martino (dédiée à Saint Martin de Tours évêque, comme celle de Castello près de l'Arsenal), se trouve sur la place Baldassare Galuppi. Baldassare Galuppi, natif de Burano, est un célèbre compositeur italien du 18ème, qui fut directeur de l'opéra de Londres, et surtout créateur de nombreux petits opéras bouffe avec Carlo Goldoni. L'église fut plusieurs fois remaniée, consacrée sous sa forme actuelle en 1645 par l'évêque de Torcello, Marco Antonio Martinengo. En 1867 la nef centrale, menaçant de s'écrouler, est rénovée, de même que les nefs latérales en 1874. Les reconstructions conservent l'architecture initiale.

En 1913, un incendie détruit tout le plafond ainsi que l'orgue de Callido (remplacé par la suite par un magnifique instrument). De grands travaux eurent lieu dans les années 2010. La façade est incomplète (manquent les parements en marbre prévus à l'origine comme souvent à Venise) et de plus l'entrée est située tout à droite, et commence par un corridor curieux (statue de la Madone par Bonazza). L'intérieur est en croix latine, à trois nefs, et en style baroque lombard. Le pavement est fait de pierres carrées rouges et blanches. 

Extérieur

On voit la nef de l'église depuis la place Galuppi. Curieusement, l'entrée n'est pas celle que l'on croit avec son grand portail et sa grande fenêtre en demi-lune. La bonne entrée est un portail Renaissance tout à droite qui donne sur un "narthex" avec l'entrée dans l'église sur la gauche du couloir longeant la façade (en fait il n'y a pas de façade, le fond de l'église jouxtant des maisons). Elle fait tout de même 47m de long.

Le campanile Renaissance, construit au 17ème siècle en même temps que l'église, mesure 53 mètres (ou 72 selon d'autres ?) de haut et fut restauré par Tirali en 1703, et son impressionnante inclinaison (de 1,80 m) due à un affaissement de terrain, ne date pas d'hier. L'ange posé au sommet tomba en 1867 et fut remplacé par une croix de fer. Tirali est un architecte vénitien très actif et connu pour avoir conçu le pavement de la Piazza, et une chapelle Saint Dominique dans Zanipolo.


Intérieur

L'intérieur est en croix latine, à trois nefs, et en style baroque lombard. Le pavement est fait de pierres carrées rouges et blanches. Le plafond de la nef est en tonneau. Le chœur est entouré de deux chapelles, dont la plus importante à gauche puisqu'elle raconte l'histoire du miracle de Saint Alban, et contient le sarcophage contenant les reliques des trois Saints protégeant l'île. L'église elle-même donne l'impression d'être petite par rapport au bâtiment que l'on voit de l'extérieur.

A droite, une chapelle supplémentaire contient une Assomption et quelques tableaux anciens intéressants.

Les œuvres dans l'église sont assez disparates et souvent récentes. On trouvera un Tiepolo, un Palma le Jeune, plusieurs Fontebasso (élève de Ricci) et dit-on un Carpaccio et un Gentile Bellini.

Adresse : Campo Galuppi, Burano

Horaires : Lun-Sam 09:00 12:00 et 15:00 18:00

http://www.isoladiburano.it/it/ChiesaDiSanMartino.html


Rev4 29/11/2023 (refaite entièrement)

Le flanc de l'église San Martino occupe tout un côté de la grande place Galuppi (en face, le Musée de la Dentelle, à ne pas rater!). 

Sur une première église érigée vers 950, on la reconstruit plusieurs fois, et elle est consacrée sous sa forme actuelle en 1645 par l'évêque de Torcello. 

Les nefs menacent de s'écrouler vers 1867, elles sont refaites à l'identique. Le grand campanile Renaissance est restauré par Andrea Tirali en 1703, il fait 53m et  se voit de Venise.

Il penche depuis longtemps, de plus de 1,80 m. Son ange au sommet tomba et fut remplacé par une croix. 

On y entre par une porte latérale et un couloir (l'église n'a pas de façade). De grands travaux ont eu lieu dans les années 2010 pour rénover et consolider l'église.  

L'intérieur est en croix latine à trois nefs, en style baroque lombard. Les arcs des nefs sont renforcés par des barres en acier, l'église s'étant déjà à moitié effondrée pendant les siècles passés.

Sur la contre-façade (nef gauche), le Baptême de Jésus (Francesco Trévisan, 18ème siècle). (visite par la gauche)

Les œuvres dans l'église ne manquent pas d'intérêt mais, par rapport à certaines églises de Venise, elles manquent un peu de qualité. 

San Sebastiano, San Rocco et San Antonio (Palma le Jeune). 

La Crucifixion (Giambattista Tiepolo, 1725), œuvre de jeunesse où les visages déjà reconnaissables  "à la Tiepolo" sont encore un peu grossiers.

Comme d'habitude, Tiepolo sait peindre les Vierges avec talent.

Les proportions de Tiepolo sont assez libres (taille de Jésus en croix à comparer avec le larron de gauche couché presque deux fois plus gros.) 

Le commanditaire du tableau s'est fait représenter dans le coin en bas à gauche, très mauvais effet sur le tableau mais l'époque voulait ça. 

Madone du Rosaire, sculpture de Vicenzo Cadorin (1917) avec 2 angelots en prière, en souvenir de la Première Guerre Mondiale.

Le plus bel autel latéral, et toujours fleuri et éclairé par des bougies.

Le miracle des enfants tirant le sarcophage des Saints (ou Miracle de Sant'Albano), Antonio Zanchi (1680). 

La légende : un sarcophage apporté par les eaux est capturé par des pêcheurs, mais ils ne parviennent pas à le tirer à terre. 

Alors des enfants de Burano s'approchent et eux, réussissent sans effort à le rapporter sur le quai. Le sarcophage contenait les reliques des Saints Albano, Orso et Domenico, qui sont devenus les Saints Patrons de l'île. 

On distingue bien l'église en arrière-plan, un peu différente. 

Chapelle à gauche de l'autel, dédiée aux trois Saints patrons à l'occasion de la Grande peste de 1630. Sous l'autel, le fameux sarcophage de marbre dans lequel seraient arrivés les 3 Saints le 21 juin 1067, et l'urne contenant les reliques (cadeau votif de 1630). 

Sur le mur de gauche, les 3 Saints, Alban au milieu, sauvant les pêcheurs du naufrage. 

 (Girolamo Brusafrerro et A. Marini). 

A droite, le martyre de Saint Alban (Bernardino Prudenti, école de Palma le Jeune,1638). 

Le chœur,  avec au sommet un Christ ressuscité en bronze doré.  De part et d'autre, deux remarquables anges en bois doré (fin 17ème).

Derrière, la porte de la sacristie où sont conservés une Vierge des douleurs (Nicola Grassi, 18ème) et un Christ (Antonio Zanchi). 

Le tabernacle baroque de 1673,  avec ses jolies colonnettes en marbre, et les statues  de Saint Alban et Saint Martin (Girolamo Bonazza).

Sur le mur gauche, tableau de Saint Marc en trône entouré de Saints (Vito, Benedetto, Nicola et Laurent martyre) (provient de l'église détruite de San Vito, Girolamo da Santa Croce, 1541). 

Chapelle à droite du chœur. La porte du tabernacle est un bas-relief de Jésus donnant la communion à des enfants en barque (Remigio Barbaro). 

?

Le Sacré Cœur de Jésus (Gino Borsato, 1944).

A droite, Assomption (école vénitienne, 18ème siècle).

En continuant, on voit trois tableaux de Giovanni Mansueti (élève de Carpaccio) de la fin du 15ème siècle (attribués aussi à Carpaccio ou Gentile Bellini).

Entre la taille, la distance et les reflets ils ne sont pas faciles à voir. A gauche, l'adoration des Mages.

Le mariage de la Vierge.

On sent bien l'influence de Vittore Carpaccio, dont la Scuola degli Schiavoni à Castello est un joyau de ses tableaux (et maintenant on peut y faire des photos !) 

La fuite en Egypte. 

On sent bien l'influence de Vittore Carpaccio, dont la Scuola degli Schiavoni à Castello est un joyau de ses tableaux (et maintenant on peut y faire des photos !) 

Autel de Saint Joseph (contient une statue en bois et deux anges).

L'adoration des bergers (Francesco Fontebasso, 1732, qui en a peint une multitude un peu partout).

L'adoration des bergers (Francesco Fontebasso, 1732, qui en a peint une multitude un peu partout).

Chapelle de Saint Antoine de Padoue, avec le Saint en prière accueillant Jésus dans ses bras (Alessandro Pomi di Mestre, 1945).

Sur le mur du fond, le Miracle de Saint Antoine (école vénitienne, 17ème). Un des 13 miracles, le plus célèbre étant la Mule, qui s'agenouilla pour prendre l'hostie à terre. Ici il s'agit du pied rattaché. Un homme confesse à Antoine qu'il a donné un violent coup de pied à sa mère. 

Antoine lui répond que ce pied doit être coupé, alors l'homme revient chez lui et se coupe le pied. Mais la nouvelle se répand et Antoine accourt. Il prie et rattache son pied à l'homme qui crie de joie et chante les louanges de Dieu. 

L'orgue, qui a remplacé celui de Callido en 1913.

Icône de la Vierge de Kazan (19ème). 

Fresques anciennes.