Guide en images des églises de Venise

I Frari (San Polo)

Eglise CHORUS 

Histoire

Les disciples de Saint François d’Assise, les Frères Mendiants Franciscains (dits aussi les Cordeliers) vivent à Venise depuis 1223, logés dans des couvents épars de la ville. Ils commandent en 1250 à Nicolò da Pisa un monastère et une église dédiés à la glorieuse Marie des Frères.

Sous les Doges Jacopo Tiepolo (1229-1249) et Reniero Zeno (1253-1268), on leur octroie un grand terrain autour du lac Badoer, un marécage dans le quartier de San Stin au sud de San Polo. Après l'assainissement, ils y construisent la première église orientée sud. Le choeur se trouvait pratiquement au niveau de l'actuel ponte dei Frari, ce qui a fait que ce pont est devenu sacré et pendant longtemps un asile pour les voleurs ! Ils bâtissent aussi un monastère, dédié à la Vierge, que les habitants appellent tout de suite Santa Maria dei Frari. Les deux cloîtres adjacents datent de 1256, plus tard rénovés par Sansovino puis Andrea Palladio. On ne voit que celui de la Sainte Trinité, l'autre, celui de Saint Antoine, est derrière, non accessible, et ils servent d'archives depuis 1814.

Cette première église devient rapidement trop petite pour tous les fidèles qui accouraient pour entendre la messe. A partir d'avril 1250, elle est agrandie sur tout le campo jusqu'au canal qui le bordait. Le légat du Pape Ottaviano Ubaldin posa la première pierre de cette deuxième église, dédiée à Santa Maria Gloriosa. Elle possédait trois nefs d'une cinquantaine de mètres de long avec un grand chœur et deux absides latérales, et les fondations avaient repoussé le rio dei Frari plus loin (son emplacement actuel).

80 ans plus tard, le manque d'espace se répéta et l'on songea à modifier la structure architecturale en abattant la partie voisine du rio et en formant le campo dei Frari. On creusa également un puits d'eau douce. Surtout, l'axe de l'église allait s'orienter vers le rio dei Frari, direction nord-nord-est. En 1320 le projet de nouvelle et troisième église, en style gothique, est porté par Scipione Bon (dont le tombeau est dans l'église). Vers 1330, les travaux commencèrent sous la direction de Jacopo Celega, et furent poursuivis en 1396 par son fils Pier Paolo. La nouvelle église comporte un transept et six chapelles absidiales entourant l'abside centrale du chœur et la sacristie à droite. L'église a la forme d'un Tau sans la branche supérieure (le Tau est un symbole récurrent des Franciscains).

Dans les années 1432-1434, l'évêque de Vicence Pietro Miani fit construire, pour sa sépulture personnelle, une huitième chapelle (dite de Saint Pierre) placée sur le côté gauche, au pied du campanile. 

La construction de l'église se poursuivit au ralenti de telle sorte que la façade ne fut achevée qu'en 1440 et l'autel en 1516 (1518 ?) seulement. L'église fut consacrée le 27 mai 1492 sous le nom de Santa Maria Gloriosa dei Frari.

En 1478, la sacristie est concédée à la famille Pesaro comme chapelle et lieu de sépulture. Les Pesaro pour l'éclairer y construisent une abside aux belles ouvertures, qui deviendra la neuvième chapelle. Et ils la décorent d'un extraordinaire autel de Bellini dédié à la mère de Pietro Pesaro, Franceschina Tron. 

Par la  suite, elle s'enrichit sans discontinuer de tombes, stèles, monuments, peintures, ornements, au fur et à mesure que les très grands artistes italiens, au cours des siècles, reçoivent les commandes de riches mécènes (y compris le Sénat pour ses héros et ses Doges) : Veneziano, Donatello, Vivarini, Rizzo, Novari, Cozzi,  Licinio, Il Salviati, Lombardi, le Titien, Girolamo Campagna, Alessandro Vittoria, Baldassare Longhena, Palma le Jeune, Tullio Lombardi, Niccolo  Bambini, Giusto Le Court, Melchior Barthel et tant d'autres.

Sans surprise si on connait la façon dont il a anéanti Venise en 1797 et plus tard, Napoléon dissout la communauté des Frari, qui est intégrée à la paroisse avec les autres monastères (San Stin, San Toma, San Polo, San Agostin), jusqu'en 1922, où le patriarche Pietro La Fontaine redonne l'espace aux Cordeliers. Pie XI l'élève au rang de basilique mineure en 1926.

Son campanile de 80m (ou 64 ??), le plus élevé de la ville après celui de San Marco, et aussi grand que San Francesco della Vigna, fut construit entre 1361 et 1369. Conçu par Jacopo Celaga, il est terminé par son fils Pietro Paolo en 1396. Il ressemble encore à son croquis sur la carte de Barbari. Il est restauré en 1871 après un  affaissement des fondations, puis renforcé en 1903. Le clocher est surmonté d'une balustrade en pierre d'Istrie et d'un tambour octogonal.


L'extérieur

L'église, de l'extérieur comme à l'intérieur, est très imposante, comme San Francesco della Vigna ou Zanipolo. Longue de plus de 80 mètres (certains disent 105 d'autres 85), elle est très haute, près de 28 mètres, et sa largeur est de 30 mètres (au transept elle fait 48 mètres). Elle est tout en briques rouge clair, agrémentées de décorations en marbre (pierre d'Istrie). Elle possède 5 entrées devant,  dont 4 sur le côté gauche du campo.

La façade de briques est assez simple, de style gothique tardif, orientée nord-est sur le rio, et composée de trois parties. Une grande rosace au-dessus du portail, surmontée d'une autre toute petite, est flanquée de deux autres oculus au niveau des nefs droite et gauche. Le tout est entouré d'une frise en pierre d'Istrie.

Au sommet du tympan du portail, un Christ ressuscité d'Alessandro Vittoria (1581) et sur les deux piliers finement travaillés qui l'encadrent, une Vierge à l'Enfant et Saint François (Bartolomeo Bon, vers 1450). 

L'intérieur

L'intérieur est un immense musée. L'église est en croix latine, divisée en trois nefs avec 12 imposants piliers ronds (référence aux 12 apôtres), liés entre eux et les nefs latérales par des poutres en bois qui dénaturent un peu l'espace immense. D'autres poutres joignent les bases des arcs ogivaux à leur base, et toutes sont finement sculptées et décorées. Elles sont nécessaires à cause de la voûte faite de briques, peintes à l'intérieur. 

Remarquable est le jubé en marbre de Tullio Lombardo (dit-on), ainsi  que  les 124 stalles magnifiques des frères Cozzi, aux marqueteries décrivant une ville idéale, (deux éléments devenus rares surtout à Venise). 

Le Châtiment des Serpents (Nombres, 20 et 21)

Le fameux Châtiment des Serpents, comme il y en a plein à Venise (Ancien Testament, Nombres, 20 et 21). Pendant la fuite d'Egypte avec Moïse, des serpents du désert tuaient les Hébreux dont la foi devenait faible: « Alors l'Eternel envoya contre le peuple des serpents brûlants ; ils mordirent le peuple, et il mourut beaucoup de gens en Israël » (verset 6).

Moïse, supplié par les Hébreux repentissants, demande une solution à Dieu qui finit par lui donner. Il lui demande de mettre un serpent de bronze (ou d'airain) sur une perche et lui dit : "Quiconque sera mordu et le regardera, vivra".

Et effectivement c'est ce qui se passa. 

Références

L'excellente page de Wikipedia

https://fr.wikipedia.org/wiki/Basilique_Santa_Maria_Gloriosa_dei_Frari

Le site de la basilique des Frari

https://www.basilicadeifrari.it

Chorus Venezia en français

https://www.chorusvenezia.org/fr

Crédits 

Coup de chapeau aussi à SAVEVENICE, que je cite de nombreuses fois et qui fait depuis des années des travaux colossaux pour restaurer les œuvres. J'ai "emprunté" en attendant, une photo de Trevisan (la mienne était très semblable, mais trop floue.

https://savevenice.org/our-restorations/santa-maria-gloriosa-monument-to-melchiorre-trevisan/

Adresse : Campo dei Frari, San Polo 3072

Horaires : Lun-Sam, 09:00-18:00 (dim 13:00 18:00), 3 €

Site Web : http://www.basilicadeifrari.it 

Rev4 03/01/2024 

C'est la 3ème église bâtie sur ce marécage Badoer donné en 1223 aux Franciscains et asséché. Toute en briques toit compris, elle est immense (80m par 30 et 28m de haut), avec au total 9 absides. 

En style gothique italien, démarrée en 1320 la façade est terminée en 1440, la consécration a lieu en 1492 et l'autel est fini en 1518 !  Les extérieurs des églises à Venise ne brillent pas par leur faste en général. 

Portail avec le Christ ressuscité d'A. Vittoria (1581), la Vierge à l'Enfant, et Saint François (Bartolomeo Bon, ca 1450). 

Flanc Est avec le campo et le puits et les portes latérales, la décoration extérieure est très sobre, la pierre d'Istrie est utilisée pour encadrer oculus et portails. Noter les colonnes en granit rose de la porte latérale.

Le campanile du 13ème (une ancienne tour de garde ?), 43m de haut. 

Le portail d'entrée du transept gauche, surmonté d'une statue de François d'Assise. 

Sur l'arrière de l'église, depuis l'entrée de la Scuola Grande di San Rocco, on aperçoit ici (de gauche à droite) l'abside de la sacristie des Pesaro, les  3 chapelles gauches et l'abside centrale, et on imagine l'ampleur du  bâtiment. 

L'église est en croix latine, avec trois nefs et 12 imposants piliers (référence aux apôtres), liés entre eux et les nefs latérales par des poutres  qui dénaturent un peu l'espace immense, mais sont nécessaires à cause de la voûte faite de briques, peintes à l'intérieur. 

Le jubé de B. Bon et Tullio Lombardi (1475). 

Visite par la droite

Statuette de bronze de Sainte Agnès de Rome  (la Mansuétude ?) (Girolamo Campagna, 1593).

Crédit DD-WMC 

Autel de Saint Antoine, statue d'origine en bois (Giacomo de Caterino, 1450), le reste est de Giuseppe Sardi (1663). Il y a aussi en haut d'autres statues de Vertus, et du Christ ressuscité, de Bernardo Falcone et Giusto Le Court. A droite, le Miracle de Saint François (il ressuscite un mort)  de Francesco Rosa. 

Monument  au Titien en marbre de Carrare et renfermant son cœur. Il est mort à 88 ans le 27 août 1576 de la peste comme 50 000 Vénitiens. Tout en haut, le lion de Venise, tristement couché sur la patte droite. Le monument  a été restauré en 1996. 

A ses côtés, statues de la Nature Universelle et du Génie du Savoir. Contre le mur, 5 bas-reliefs rappelant les œuvres du Titien : en haut la Déposition à gauche, la Visitation à droite, sur les côtés, Pierre de Vérone et le martyre de St Laurent., et bien sûr au centre l'Assomption.

Au pied du monument, les 2 empereurs pour qui il a travaillé (Charles Quint à gauche et Ferdinand 1er d'Autriche à droite). 

Sur le socle, sur les côtés la Peinture, la Sculpture, les Arts graphiques et l'Architecture. 

Et au centre derrière le Titien, L'Assomption, sculptée à l'identique du tableau central dans le chœur .

La comparaison est évidente... C'est Ferdinand 1er qui avait demandé la construction   du mausolée en 1538

Présentation de Jésus au Temple, Giuseppe Porta (Il Salviati, 1548) avec des fresques latérales (abimées). On y voit  Malachie, la Sibylle d'Erythrée, la Foi et l'Espérance. 

Franchement le Petit Jésus tenu par Siméon n'a pas été arrangé (minuscule tout en haut …), on ne voit que la Conversation "sacrée", en bas entre Paul, Hélène, Augustin, Marc, Nicolas et Bernardin de Sienne. 

Monument à Americo d'Este, prince de Modène (Baldassare Longhena et Giusto le Court, 1666), en marbre et bois doré, payé par le Sénat vénitien, au-dessus le lion de Venise. 

Il était Commandant des troupes françaises venues aider Venise contre les Turcs à Candie (Crète) en 1660. Mais les Français furent décimés par la dysenterie en mer avant de pouvoir combattre, et arrivèrent trop tard, un désastre. 


Saint Joseph de Cupertino en  extase (Giuseppe Novari). 

C'est le patron des Aviateurs et des Etudiants. La statue de St Jérôme de Vittoria (1564) qui est devant serait le Titien.

Connu pour ses lévitations à Cupertino et devant Urbain VIII, ici il monte les bras ouverts vers la Croix. 3 Papes demandèrent à l'Inquisition de s'en occuper. car trop mystique à leur goût, il s'en sortit à chaque fois.

Le monument funéraire de Jacopo Barbaro mort en 1511 (atelier des frères Lombardo ?). 

Autel de Sainte Catherine (Palma le Jeune), un grand classique à Venise. Elle avait refusé l'empereur Maxence en mariage  et elle finira décapitée en 301, (voir, du même, à San Giovanni Elemosinario). 


L'Ange (en haut à droite) vient délivrer Catherine de la Roue du supplice qui se brise et blesse à mort ses tortionnaires en bas.

Monument à Marco Zen (Mattia Carneri, 1651) (droite), au premier plan  l'évêque Giuseppe Bottari (Cabianca, 1708), plus à gauche, le monument au philosophe  Benedetto Brugnoli. (Pietro Lombardo). 

A droite, ce Saint Romuald de Ravenne fut peint par Gian Antonio Fiumani, qui de 1680 à 1704, fit les 40 toiles collées (900m2),  du plafond de San Pantalon pas très loin.

A gauche, un petit bas relief dédié à Giuseppe Bottari, évêque de Pola et ministre général des conventuels (Francesco Penso dit Cabianca). 

A gauche, la tombe et le monument au philosophe Benedetto Brugnoli. (attr. à Pietro Lombardo). 

Tombe de Luigi Della Torre, abbé assassiné en 1549 par Savorgnan (la rumeur courut qu'il y avait Carmagnola dedans, célèbre condottiere pour Venise, décapité quand même ensuite pour  haute trahison). 

Le long du mur des stalles sur la gauche, une longue commode du 17ème siècle, et  4 toiles  d'Andrea Vicentino (16ème siècle), peu visibles, 

La Création. Noter en arrière-plan l'épisode du fruit défendu, ainsi que l'expulsion du Paradis à droite.

Moïse dans le désert élevant le serpent d'airain (voir l'introduction) en haut à droite. Mais que vient faire la Crucifixion ici au premier plan ???

Le Jugement dernier.

La Gloire du Paradis. 

Transept droit de grande taille avec la chapelle Bernardo sur la gauche, et l'entrée de la sacristie. 

Sur le mur de droite, dans un ovale de marbre, le monument à Jacopo Marcello, 4 fois nommé Capitan del Mar, décédé lors de l'assaut de Gallipoli en 1484. Une fois tué, les soldats autour le hissèrent sur des piques pour que les troupes le voient encore debout et continuent de combattre ! 

Le Général tient sa lance, revêtu de sa carapace armée. Deux pages tiennent son bouclier. Une œuvre attribuée longtemps à P. Lombardo mais aujourd'hui à Giovanni Buora. 

Il est soutenu par 3 personnages bossus sur des pieds lombards, séparés par 2 aigles. En haut, une fresque peu visible célèbre son triomphe. 

Dans la lunette gothique à droite, l'urne en marbre dédiée au Bienheureux Pacifico,  avec 2 bas-reliefs (résurrection et Descente aux Limbes). 

En haut sur les côtés (peu visible), une fresque de l'Annonciation. (Nanni di Bartolo et Michele de Florence, 1437). 

Monument de Benedetto Pesaro, Capitan del Mar mort en 1503 à Corfou (Giambattista Bregna),. Il est entouré des statues de Mars (droite, Baccio de Montelupo) et de Neptune (gauche). 

Le tout premier monument équestre en bois dans une église : Paolo Savelli, défenseur de Venise contre Carrare (Jacopo della Quercia, 15ème). Urne gothique ornée d'anges et de la Vierge à l'Enfant (Rinaldino di Francia). 

Sacristie, concédée à la famille Pesaro en 1478 comme chapelle et lieu de sépulture. Les Pesaro y construisent une abside pentagonale.  Parcours du mur droit.

Tabernacle (Bartolomeo Bellano), statues de Jean Baptiste, et Saint François d'Assise à droite. 

L'horloge (mi 17ème siècle). Cadre d'une seule pièce en merisier (Francesco Pianta) et mécanisme de Stefano Panata. 

La Déposition (Nicolo Frangipane, 1593). 

Visite de la Reine de Saba à Salomon (Bonifacio di Pitati. Au fond, la ville de Venise 

Adoration des Mages (Pitati). 

Deux petits tableaux de l'école lombarde. En bas, Agar dans le désert réconfortée par l'ange (GB Pittoni, 1725), et Susanna parmi les Anciens (école de Piazzetta). 

Une Annonciation sur les côtés de l'arcade menant à l'abside, on la regarde à peine, tellement on est attiré par le triptyque de l'abside. 

Au fond, un extraordinaire triptyque en bois de Giovanni Bellini, (1488), dédié à la mère de Pietro Pesaro, Franceschina Tron, et commandé par ses 3 fils Nicolò, Benedetto et Marco. 

Madonna in trono con il Bambino attorniata dai santi Nicolò (Nicolas de Myrhe), Pietro, Benedetto (Benoît de Nursie), Marco e due angeli musicanti. 

Les Saints correspondent aux prénoms des membres de la famille Pesaro ! Dans la coupole dorée au-dessus, est gravée la prière de Bellini à la Vierge "Sécurisez la porte du ciel, illuminez l'esprit, dirigez la vie, je vous confie toutes mes actions". 

Dans le bas, deux anges musiciens magnifiques, avec un luth et une flûte. Le cadre en bois, dessiné par Bellini est sculpté par Jacopo da Faenza. 

Sur le mur droit de la sacristie, Une Vierge de Miséricorde 'Ortolano Ferrarese, avec Marc et Saint François d'Assise. 

Le mariage mystique de Sainte Catherine d'Alexandrie (vue aussi dans la nef droite avec la roue du supplice brisée). Catherine porte la palme des saints. 

Le reliquaire (1711), œuvre en bois sculpté et doré d'Andrea Brustolon, on y trouve l'ampoule du Précieux sang du Christ rapporté par Melchiore  Trévisan et donnée en 1480. 

On y trouve un grand nombre de reliques, malgré le sac perpétré par Napoléon en 1810 (où n'a-t-il pas sévi lors de la prise de Venise ?) 

Plein de fioles  avec des doigts, des peaux ou des os, des paniers avec des vêtements précieux, des bijoux, des croix, c'est impressionnant. 

Les bas-reliefs qui l'entourent, en marbre de Carrare, sont  de Francisco Penso dit Ca'Bianca : ici la Déposition à droite. 

La Crucifixion à gauche. 

La mise au tombeau, en-dessous. 

Magnifique Madone en prière par Giovanni Battista Salvi (Il Sassoferato). Il en a fait des dizaines, dont une visible dans la sacristie de la Salute. Elle se trouve au-dessus de la porte qui mène à la salle du Chapitre, dont il reste peu de monuments. 

Sur la droite dans le couloir, le cloître de la Sainte Trinité (qui abrite les archives de l'Etat vénitien depuis 1814). 

Il existe un autre cloître, de Saint Antoine, non visible. 

Dans la salle du Capitulaire. Sur un mur un peu délabré, le Doge Francesco Dandolo et la Dogaresse (petits et agenouillés) présentés à la Vierge par les Saints … 

… François et Elisabeth de Hongrie (Paolo Veneziano, 1339). En-dessous, monument au Doge (anonyme, après 1354). Plus bas,  la Dormition de la Vierge entourée des Apôtres. 

En-dessous, le sarcophage, autrefois doré, du Doge Francesco Dandolo, revenu ici après des mouvements divers, Le bas-relief est une Dormition de la Vierge. On retraverse la sacristie pour la nef et les chapelles.. 

Chapelle absidiale de droite, dédiée à la famille Bernardo en 1482. Magnifique retable polyptyque de Bartolomeo Vivarini de 1482 (ou 87 ?). Au-dessus, une Pietà. Sur le mur droit : monument funéraire pour Girolamo et Lorenzo  Bernardo.

On y voit  la Vierge en majesté avec André, et Nicolas à sa gauche et Paul et Pierre à sa droite. 

Sur le mur de droite, le monument funéraire du 15ème siècle destiné aux corps de  Girolamo et Lorenzo Bernardo. Ils sont décéds au début du siècle suivant.

Sur le mur gauche : monument funéraire pour Girolamo et Lorenzo  Bernardo, et une porte donnant sur la chapelle Kolbe (ou du Saint Sacrement). 

Kolbe est un prêtre franciscain polonais qui, déporté à Auschwitz en 1941, s'est échangé contre un prisonnier à la chambre à gaz. Brûlé dans un four le 15 août 1941. 

La chapelle a été créée par Vincenzo Cadorin en1910. A droite : Ducio Alberti, à gauche: Arnolde d'Este, dont les monuments occupent les murs de la chapelle. 

Sur le mur droit, monument à Duccio Alberti, ambassadeur de Florence à Venise, mort en 1336. 

A gauche, monument d'Arnolde d'Este, mort en 1337. 

Chapelle de St Jean Baptiste. Statue en bois de Donatello (1438). Autel du 15ème, et sous la table, reliquaire de Gentile da Matelica mort en 1340, ramené à Venise par Marco Corner (la raison : il lui avait prédit son élection au dogat !) 

On l'appelle aussi chapelle  des Florentins en référence à la Scuola dei Fiorentini basée ici. En haut, une scène de la vie de Jean Baptiste. 

D'autres statues d'artistes mineurs accompagnent ce chef d'œuvre de Donatello, le seul à Venise. 

A gauche, "la crèche" (Ottavio Angaran). 

A droite, Saint François en prière (Umberto Martina).

Le chœur des moines, que sépare le jubé de l'espace des fidèles. 

Sur trois rangées, les 124 stalles du chœur des moines sont entourées d'une clôture de marbre (1475, atelier Lombardo). Entre les sièges, de magnifiques décorations florales en bois précieux sculpté. 

Les deux orgues (Piaggia 1732 à gauche, et Callido 1795 à droite) ont été rénovés en 2004. Un troisième orgue a été construit en 1927 derrière l'Assomption du Titien. 

On peut rester une heure devant la délicatesse des sculptures qui ont du coûter une fortune, un chef d'oeuvre de Marco et Francesco Cozzi (1470).


Les cadres supérieurs des dossiers représentent des prophètes et des Saints (?) de l'Ancien Testament (Giacomo Morosini). 

Les marqueteries dans le bas des dossiers illustrent  une Cité Idéale.

Commandée au Titien en 1516 (à 20 ans!) par le frère Germano, Supérieur du couvent, la splendide Ascension est  placée en  mai 1518 au-dessus de l'autel de Lorenzo Bregno. 

L'accueil fut froid (apôtres en délire, trop de rouge, paysages agités). Mais le roi Charles V, de passage aux Frari, apprécia énormément et ceci renversa l'opinion ! 

Composition idéale mais novatrice de 7m de haut et 4 de large, placée en 1518, avec la Vierge au centre, sous le Père Eternel, entourée d'une foule d'anges. 

En bas, les apôtres, excités par la montée de la Vierge. En 1817 elle partit à l'Accademia, et fut replacée ici le 13 août 1945. 

A droite, monument à Francesco Foscari (Nicola Fiorentino, 1473), Doge de 1423 à 1457, qui agrandit la Terre Ferme vénitienne vers Ravenne et l'Adda. Le 22 octobre 1457 il fut injustement destitué par le Conseil des Dix… 

… pour une affaire où son fils Jacopo aurait été impliqué. Il meurt d'une crise cardiaque le 1er novembre quand il entend les cloches annonçant le Doge suivant. Son tombeau est entouré de la Foi, l'Espérance et la Charité. 

Mausolée à Niccolò Tron (Antonio Rizzo). En bas le Doge avec la Charité et la Foi.  Puis le sarcophage du Doge décoré de 3 statues de la Prudence, la Sagesse et la Force. 

Au-dessus, 7 statues de Vertus et Allégories. La Résurrection dans la lunette plus haut, et une Annonciation plus haut de chaque côté. 

Ne pas manquer d'admirer les grands vitraux.  

Une copie de l'Assomption, placée derrière l'autel de SM dei Carmini (initialement appelée aussi Assunta) fut peinte par Tagliapietra en 1856. 

Chapelle des Saints Franciscains, Madone avec les Saints Marc, François, Bonaventure, Claire, Jean-Baptiste, Antoine, Louis de Toulouse et André (Bernardo Licinio, 1524 ).

A gauche derrière Bonaventure barbu, Antonietto le commanditaire (de profil), et François qui tient la croix devant Marc. A droite, Antoine de Padoue symétrique de François, et derrière, la mitre de Louis de Toulouse (Sant'Alvise ici).  DD-WKC 

Les  premiers martyrs franciscains (Licinio, 1524) : Accursio, Adiuto, Bernardo, Ottone et Pietro, martyrisés au Maroc. (mur droit : tombe à  Niccolò Lion, à qui le conjuré Vendrame se confia sur le complot organisé par le Doge Marino Falier lui-même en 1355). 

Au-dessus, l'extase de Saint François (Andrea Vicentino). 

Au mur droit un tableau (??) et en-dessous, la tombe de Nicolo Lion, Procurateur de Saint Marc, qui a déjoué au dernier moment la tentative de putsch du Doge Marino Falier. 

Chapelle Trevisan (ou de San Michele), 

L'archange Michel, entouré de François (gauche) et Sébastien (L. Bregno, ca 1500) .

Melchiore Trevisan, Général de la Flotte, mort en 1500,  fit don de l'ampoule du Précieux Sang du Christ, rapportée de Constantinople en 1479 (attr. à Lorenzo Bregno). 

Mur gauche : pierre tombale (peut-être) d'un Noble Croisé français.

Au-dessus, une Immaculée Conception de Giuseppe Angeli (1765). 

Chapelle des Milanais, ainsi nommée car elle fut donnée en concession à  la colonie lombarde des Franciscains en 1361. Dernière œuvre d'Alvise Vivarini terminée par Marco Basaiti en 1503. 

Saint Ambroise sur le trône, à sa gauche, Grégoire le Grand, Augustin et Jérôme, à sa droite Jean-Baptiste, Sébastien et Louis de Toulouse.  Vivarini a oublié les ailes des anges musiciens.

En-dessous de leurs pieds, une note, ajoutée par Basaiti : "Cette œuvre de Vivarini, décédé avant de la terminer, Basaiti l'a terminée. 1503". 

Sur le mur gauche : Saint Ambroise refuse à l'empereur Théodose l'entrée de l'église (Théodose avait fait assassiner les Thessaloniciens) et San Carlo Borromeo donne la communion aux pestiférés. 

Mur de droite, en haut, tableau de Tizianello (petit neveu du Titien), San Carlo Borromeo donne l'aumône (17ème siècle). En-dessous, Ambroise chasse les ariens de Milan (Giovanni Contarini). 

Tombe de Claudio Monteverdi, mort à Venise en 1643. 

Plus à gauche, la chapelle Saint Marc (ou Corner), construite en 1420 par ordre de Giovanni Corner. Saint Marc au centre, avec ici des ailes aux anges musiciens à ses pieds. 

Triptyque de Bartolomeo Vivarini da Murano, (ca 1474), avec Jean Baptiste  et, Jérôme (à gauche), Pietro et Nicolò à droite. Au sommet du retable en bois doré, les statues de la Vierge entourée de Jérémie et Giona. La chapelle a sa propre porte donnant sur le campo.

Saint Jean Baptiste (Jacopo Sansovino, 1554) sur un bénitier transformé en fonds baptismaux. Au fond, l'ange du monument à Federico Corner qui tient la liste de ses exploits. Financier, riche marchand, il fut Capitaine della Piazza contre les Gênois (école de Donatello, 1426). 

Au-dessus du bénitier, La descente aux Limbes (Palma le Jeune). 

Transept gauche avec 3 toiles : Massacre des Innocents (Nicolò Bambini, début 18ème), Christ, Vierge et Saints en gloire (Vicentino). 

Au-dessus de la porte latérale donnant sur le campo, le Massacre des Innocents (Niccolo Bambini, début 18ème siècle). 

A droite, le Serpent d'Airain (Vicentino, 17ème), à gauche le monument de Generosa Orsini et Mateo Zen (attr. à Pietro Lombardo, 1498). 

A gauche, un tableau ayant remplacé un autre du Vicentino. 

Sur le mur gauche, le monument de Generosa Orsini et Mateo Zen (attr. à Pietro Lombardo, 1498). 

Arbre séraphique des Franciscains (Pietro Negri, 1670).

Il représente l'ensemble des Franciscains et Franciscaines qui ont été canonisés. 

Commode-buffet de la Scuola des Franciscains (17ème siècle), contre le mur gauche du choeur en dessous de l'orgue. 

Et encore 3 tableaux du Vicentino dont le thèmes est un peu vague (les 7 travaux de miséricorde corporelle). 

Le monument de Girolamo Venier, lieutenant d'Udine en 1651.

C'était un grand compositeur, et également un Procurateur de la République. 

Le jubé qui entoure le chœur des moines 

Une œuvre de Bartolomeo Bon et Tullio Lombardo, de 1475. 

On dit que c'est le seul encore debout à Venise, mais ce n'est pas vrai (San Nicolo dei Mendicoli, par exemple). 

Chapelle Emiliani (de Saint Pierre), rajoutée en 1432 par l'évêque de Vicence Pietro Miani  enterré ici  (mur gauche, 1464). 

Elle se trouve à l'aplomb du campanile, avec son retable de 4m par 3 au-dessus de l'urne de Miani. On l'appelle l'autel des Saints.

De g. à d. en haut, les Saintes (bustes seulement !) : Lucie, Catherine d'Alexandrie, Marie, Marie-Madeleine, Claire, (S. Lucia, S. Caterina di Alessandria, la Vergine col Bambino, S. Maria Maddalena e S. Chiara)  

En bas, les Saints : Jérôme, Jean Baptiste, Pierre, Jacques le Majeur, et François (S. Girolamo, S. Giovanni Battista, S. Pietro Apostolo, S. Giacomo Maggiore e S. Francesco). (Masegne, 1432). 

Madonna di Ca'Pesaro, du Titien, avec la Vierge, et  Saint Pierre qui va lui présenter Jacopo Pesaro, à genoux à gauche, devant un prisonnier turc enturbanné et un soldat tenant le drapeau papal 

Jacopo Pesaro commandait les galères du Pape à la bataille victorieuse de Sainte Maure en 1503 contre les Turcs. 

Nouveauté inouïe, la Vierge n'est pas centrale dans la toile ! Sous la Vierge, François et Antoine intercèdent en faveur de Jacopo, et en bas ses frères Francesco (manteau rouge), Antonio, Fantino et Giovanni. Remarquer aussi Saint Pierre, qui a lâché ses Clés sur la marche, et qui regarde Pesaro (il était évêque et lorgnait un peu la fonction de Pape). Noter enfin le fils d'Antonio, Leonardo, tout en bas, qui suit le regard du spectateur où qu'il se positionne devant le tableau ! 

Bénitier avec une statue de l'Immaculée Conception (18ème siècle).

Monument au Doge Giovanni Pesaro, (plan de Longhena, 1669), statues de Melchior Barthel (de Dresde), en haut le Doge sous un baldaquin de marbre rouge, 2 dragons sont aux pieds du Doge (Giusto le Court). 

Il est entouré des allégories de la Religion et des Valeurs (gauche), et de la Concorde et de la Justice (droite). Sur la corniche,  4 statues (Intelligence, Noblesse, Richesse, Etude). 

Les 4 énormes et magnifiques Maures avec leur coussin sont de Melchior Barthel (sa spécialité). 

Les squelettes de bronze portant des écrits sur Pesaro) sont de Bernardo Falcone.

A gauche, Canova dessina ce tombeau pour le Titien. Il meurt en  1822  avant de l'avoir réalisé, alors ses élèves le font, pour lui, en 1827. A droite les figures de la Sculpture, de la Peinture et de l'Architecture, et trois Génies 

Au-dessus de la porte, 2 anges et les serpents symboles d'immortalité. A gauche, le Génie de Canova en ange. Le lion ailé  endormi est vraiment très avachi et détonne dans cette composition moderne. Le cœur de Canova est dans une urne en porphyre à l'intérieur. 

Bénitier avec une statue en bronze de Saint François de Padoue (Girolamo Campagna, 1593). 

Autel de la Crucifixion (conçu par Longhena, exécuté par Giusto le Court, 1672), crucifix de marbre avec 2 anges.


Au mur gauche, l'urne de Simonetto Dandolo, bienfaiteur des Franciscains. Tableau de Saint Jean bénissant ses disciples venus le visiter en prison (Angelo Venurini, 1731). 

Magnifique contre-façade. Les tableaux de fond de Flaminio Floriani (1603)  illustrent les miracles de Saint Antoine de Padoue. 

A gauche du portail, monument dédié à Alvise Pasqualigo procurateur de St Marc (GM  Mosca). Celui de Pietro Bernardo à droite (Tullio Lombardo, 1524), surmonté plus tard des 3 statues de 1558 montrant Saint Pierre présentant le défunt agenouillé au Christ. 

Au-dessus de la porte, monument funéraire de Girolamo Garzoni, sénateur mort à Negroponte en 1688. Un ange couronne le sénateur.