Balades au calme dans Venise

San Marco (1)

Ce premier parcours original dans le sestiere (sestier) de San Marco fait une boucle partant de SM del Giglio vers la Fenice puis plein est vers les Mercerie. Après un passage sur la Piazza où on découvrira quelques points insolites et les chapiteaux du Palais ducal, on se dirigera vers le nord, où la ballade nous fera passer, une fois n'est pas coutume, dans les rues les plus bondées de Venise (après tout, c'est aussi Venise …), mais on aura l'œil pour remarquer ce que les autres n'ont pas vu. On verra aussi l'Alliance Française résidant dans un Casino Venier bien conservé, puis vers le campo San Luca, le Palazzo Fortuny, San Stefano, et on terminera sur le Ponte dell'Accademia.

Une balade qu'on peut découper, aménager, et qui se complétera par une autre journée (SAN MARCO (2)). On limitera au maximum la visite de la Piazza qui (malgré la foule intense et insupportable) mérite une journée de fouilles visuelles, et ici on n’en donne qu’une petite partie pour pouvoir faire le reste de la balade. Il y aura d'autres visites consacrées à un sujet unique comme la Basilique, le musée Correr, le 360 degrés en haut du Campanile, la façade du Palais des Doges, etc. A signaler aussi le parcours original Autour du Rialto qui fait découvrir aussi d'autres endroits originaux du sestiere.

Notes :

  • Les numéros 01, 02, ... se rapportent aux lieux numérotés sur la carte.
  • Les lettres (a), (b), ... se rapportent aux endroits sur la carte où on peut manger ou boire rapidement (en général très bon et adapté à une journée de découverte).
  • Les références REF : des références vers les guides pour en savoir plus (pas toujours), et éventuellement un lien vers une page du site (référence commençant par JCS-xxxxxx ).

Guides en photos disponibles (voir menu à gauche) pour :

Santa Maria del Giglio (02), LaVieilleaumortier (10), Les Chapiteaux du Palais ducal (11d), San Zulian (13b), San Stefano (26)


rev3 03/04/2019

01 Vaporetto 1 arrêt SM del Giglio. On prend la Calle Gritti vers le

02 Campo et église SM del Giglio. Appelé aussi SM Zobenigo (il y avait un palais de cette famille croate avant). La petite maison toute fleurie que l'on voit sur le campo est ce qui reste du campanile de l'église, démoli en 1774 car il penchait trop !

Voir le guide en images sur l’Eglise dans REF JCS_SanMarco_Santa Maria del Giglio, REF EDV 264, VIS 50.

L'église (Sainte Marie du Lys) du 17ème siècle (baroque vénitien de Giuseppe Sardi) est un monument aux familles Barbaro les financeurs (pour l'extérieur) et Contarini (pour l'intérieur). A l'intérieur, un autel magnifique avec les statues de l'Annonciation (Mayring), des Tintoret, Palma le Jeune, Il Salviati, des reliques et des statues (aux Contarini, à la Vierge avec des GM Morlaiter splendides, mais aussi une Marie-Madeleine magnifique en ivoire dont le bout du sein pointe au-dessus de sa robe). Plafond (Couronnement de la Vierge) d'Antonio Zanchi. A visiter absolument.

La façade est remplie des bustes des Barbaro et de leurs exploits pour défendre l'empire vénitien sur les mers (bas-reliefs de galères et galéasses de l'Arsenal, plans des villes vénitiennes, (avec en plus Rome et Padoue les farouches ennemis terrestres !).

En sortant, à droite dans Calle del Piovan pour arriver à

03 Fondamenta Fenice, on est derrière le théâtre mais l'endroit vaut le coup pour les centaines de gondoles qui tournent et retournent ici, avec leurs manœuvres habile, pour faire des virages impossibles et les gondoliers chantant à tue-tête sous les ponts, et aussi pour le quai d'arrivée des VIP au théâtre en gondole. Aller à gauche et faire le tour du rio pour le traverser ensuite et passer sous des arcades puis la Calle della Fenice, avec la cour des Tailleurs de pierre (tagliapiera) et son lion, qui nous fait arriver au Campo Santa Fosca et

04 La Fenice. Tous les jours de 9h30 à 18h00. Endroit à voir absolument aussi, pour son intérieur tout neuf. Inauguré en 1792, il est incendié en 1796. En 1836, un feu le ravage de nouveau Il est de nouveau reconstruit, en 1837, par Giambattista et Tommaso Meduna, décoration de Tranquillo Orsi. Enfin, en 1996 le feu ravage presque tout l'intérieur, il faudra 8 ans pour qu'il redevienne grâce à 55 M euros de l'Etat, de la Ville mais aussi des mécènes du monde entier.

En 1792, la première représentation est l'opéra «I giocchi di Agrigento » (les Jeux d’Agrigente) de Giovanni Paisiello. La Fenice acquiert peu à peu une grande renommée, connaît les premières de Verdi (Hernani, Rigoletto, la Traviata), de Rossini, Bellini, ou Donizetti. Outre la magnifique salle restaurée, voir les autres pièces et les escaliers.

Très bonne description dans REF EDV 262.

Au sortir du théâtre on a en face l'église et la Scuola San Fantin (non visitée car fermée), une église commencée par Scarpagnino en 1507 et terminée par Sansovino en 1564. On peut y voir des Palma le Jeune. Prendre à droite de San Fantin (Calle dietro la chiesa).

On traverse le rio dei Barcaroli où passent les gondoles (la barcarole est le chant favori des gondoliers vénitiens), pour la

05 Piscina di Frezzeria (fabricants de flèches).

(a) La Colomba au 1655 avant le sottoportego à gauche (bon et cher)

Continuer tout droit, ne pas prendre le sottoportego mais aller à droite puis tourner à gauche dans la Calle Tron. On traverse le Ponte Tron avec le rio et la Fondamenta Orseolo (à droite, le bassin Orseolo des gondoles) REF CM 83, on arrive sur le

06 Ramo San Gallo. Arrivé au Campo,

(b) Sangal Campo San Gallo 1089

On tourne à gauche puis à droite pour le croisement entre

07 Calle Fabbri et rio Tera delle Colone. A cet angle précisément, sur la droite et au plafond sous les arcades, une fresque avec un jeu de dés de 1691 (date douteuse mais non impossible). L'histoire racontée dans REF VIS 55 est intéressante, la voici : les deux colonnes de la Piazzetta, supportant le Lion et Théodore, furent ramenées en 1127 de Césarée après la Croisade où le Doge Domenico Michiel, surnommé "Terreur des Grecs, Mort de la Syrie, Douleur de la Hongrie", parti en 1122 avec 77 navires, dévasta Ascalon, Tyr, puis les îles grecques pour punir Jean Comnène de Byzance.

Ces colonnes furent débarquées sur la Piazzetta (une troisième aurait sombré dans le Bacino), mais personne ne put le mettre debout. Jusqu'en 1172, lorsque Nicola Barratiero (le futur architecte du premier Pont du Rialto en bois), eut l'idée de tirer des cordes mouillées entre le palais et le sommet des colonnes. En séchant, les cordes se rétrécissent, les colonnes se soulèvent, on place une cale, et on recommence … L'inventeur demanda en récompense au Doge Ziani le droit de proposer des jeux de hasard entre les colonnes (les jeux étant interdits à Venise). Ces jeux faisaient beaucoup de victimes dans la noblesse et juste devant le palais cela faisait désordre, plusieurs mesures seront prises plus tard pour les limiter (pendaisons de prisonniers), mais malgré tout, ce droit se perpétua jusqu'au 16ème siècle.

Si on regarde ces dés depuis le carrefour, faire demi-tour pour marcher quelques mètres au nord dans calle Fabbri et prendre à droite la Calle dei Preti (étroite), qui mène au

08 Corte Gregolina. Pas toujours très avenante (travaux, propreté), cette cour possède un des plus beaux puits de Venise, fait de marbre sculpté en tresses d'osier. REF CM 83.

Faire demi-tour, revenir au jeu de dés, et prendre tout droit le rio Tera delle Colone, avec son trajet en courbe (assez rare, mais c'était originellement un rio serpentant entre les îles), et ses colonnes rectangulaires (assez rares aussi), mais il faut comprendre qu'un rio Tera est une rue faite avec un ancien canal comblé, le passage sous les colonnes servant aussi de quai pour les marchandises).

Avant la fin de la rue, prendre à droite pour voir la porte de l'église arménienne Santa Croce avec sa croix vénitienne (jamais vue ouverte). Puis à gauche dans Calle Fiubera

(a) Ai Due Vescovi, Calle Fiubera (angle calle del forner), 813 (bon et cher)

et enfin à droite pour

09 Merceria dell'Orologio. Difficile d'éviter la foule ici qui se presse vers la Piazza ou qui en revient pour le Rialto. Rue avec des bâtiments assez élevés, où on ne voit que les magasins et au loin la porte de l'Horloge. 20 mètres avant l'horloge qui se trouve du côté de la rue, s'arrêter et examiner si des passants, parmi la foule innombrable, portent leur regard en haut vers la droite. Très peu, en fait. S'avancer jusqu'au porche sur la droite juste avant l'horloge, et regarder au-dessus du porche, on y voit

10 La vieille au mortier. Voir le guide en images

REF JCS_RecitsetLegendes_LaVieilleaumortier. Un haut-relief d'une vieille femme et d'un mortier (à piler les herbes ou le grain), témoin d'une histoire non vérifiable mais qui aurait changé l'histoire : en 1310, la conjuration de Baiamonte Tiepolo est éventée de justesse, les insurgés venus égorger les Patriciens sur la Piazza se retrouvent attaqués par les fidèles du Doge, et commencent à fuir ver le Rialto.

Il fait nuit, les bruits des bagarres réveillent une femme à l'étage juste à la sortie de la Porte de l'Horloge.

Voyant les insurgés se replier de la Piazza par la rue, elle prend son mortier et le jette sur les fuyards.

Par chance le mortier arrive sur la tête du Capitaine des insurgés qui meurt, provoquant la débandade finale et achevant (enfin, pas tout à fait, il y aura encore des atrocités au Rialto et à la Pescheria) la conjuration dans la honte de la défaite.

En reconnaissance, le Doge lui accorde gratuitement son appartement jusqu'à sa mort (c'est peu cher payé …). REF VIS 61 Passer sous l'horloge, on se retrouve sur la

11 Piazza San Marco. La seule place portant le nom de Piazza à Venise (on a la Piazzetta donnant sur le bassin de Saint Marc, et la Piazzale Roma au parking, le reste est campo (et campiello ou corte).

Note : il y a tellement de choses à faire sur la Piazza qu'un itinéraire d'une journée lui sera consacré. Les points sélectionnés suivants n'en couvrent qu'une toute petite partie, et on pourra même les mettre en option car la balade est loin d'être terminée.

11a. Le médaillon de l'axe de la Basilique. On voit bien que l'axe de la basilique est décalé par rapport à l'axe longitudinal de la Piazza, mais où donc se trouve cet axe précisément ? Simple et compliqué à la fois, et une fois trouvé, on s'aperçoit que personne n'a remarqué ce petit médaillon de 3-4 cm de diamètre (en laiton), logé dans une dalle de marbre.

Depuis l'Horloge, se diriger vers le fond de la Piazza sous les colonnes de droite des Procuratie, et presque au bout, repérer le Sottoportego dell'Arco Celeste, aux doubles portiques arrondis qui donne sur le Bacino Orseolo (gondoles et centaines d’étrangers faisant la queue pour prendre une gondole, ceci toute la journée …).

Il y a presqu'en face du magasin Markus, une corbeille à papier derrière une colonne. La repérer, voir la colonne devant Markus, et à environ 1m50 à droite, dans l'alignement des colonnes, on aperçoit ce médaillon totalement insignifiant, piétiné par tout le monde. Se placer devant et constater : le centre de la basilique est bien en face de vous. REF VIS 99. Une autre curiosité à repérer est

11b L'emplacement d'un ancien puits de la Piazza. A partir du médaillon, se diriger vers le café Florian en face, et à peu près à 10 m des tables, et environ 10 sur leur droite aussi, on distingue des cercles gravés dans les marbres de la place qui délimitent l'emplacement d'un puits de la Piazza, une inscription signale la date de sa fermeture : "Pozzo interrato nel secolo XVII". Se rapprocher du campanile et regarder les bronzes et la tour depuis le bas (la Piazza fera l'objet d'un autre itinéraire).

11c Les deux piliers carrés, placés à quelques mètres devant la façade de la basilique qui donne sur la Piazzetta proches de la porte Foscari du Palais des Doges (de la Carta).

Ces piliers aux ornements byzantins furent rapportés du temple de Saint Saba d'Acre en 1256 après la victoire des Vénitiens sur Gênes sous le règne du Doge Raniero Zeno.

Si vous ne pensez pas avoir le temps, jeter un œil aux chapiteaux du palais. A eux seuls ils valent d’y consacrer une bonne heure mais si on est pressé, on peut juste en regarder 2 ou 3.

(il faut y consacrer aussi une bonne heure).

11d Les chapiteaux du Palais ducal. Pour mieux apprécier, ayez avec vous le guide en images des Chapiteaux REF JCS_Palais_ChapiteauxduPalaisdes Doges. Très intéressant, et en plus cela vous démarquera de la foules énorme qui passe sans même regarder un seul pilier.

Voilà pour quelques curiosités à voir parmi tant d'autres de la Piazza. La Piazza fera l'objet d'un itinéraire spécial (mais seulement pour y voir ce que les autres ne verront pas tant ils sont pressés ...). On poursuit la balade en passant sur le côté gauche de la basilique, passer le puits et 10 m plus loin prendre à gauche, après l'hotel Concordia, la toute petite

12 Calle de la Rezza, puis tout droit Calle dei Specchieri (des Miroitiers). 20 m plus loin, prendre la ruelle à droite mène à une cour

13 Corte Quartier, rectangle de calme improbable avec une terrasse de restaurant entourée de vieux bâtiments. Et si des fenêtres sont ouvertes, levez les yeux et profitez-en.

Revenir sur Specchieri, on atteint l'arrière de l'église San Zulian, prendre à gauche pour la longer,

13b Eglise San Zulian. Voir le guide en images et le site REF JCS_San Marco_SanZulian, VIS 57, GB 125, GV 95. Très originale, l’histoire de cette église, avec un donateur Tommaso Rangone, qui réussit à obtenir du Sénat l’autorisation d’avoir sa statue et son catafalque sur la façade ! Rangone était à la fois, philosophe, astronome, savant, médecin, et aussi pharmacien charlatan. Il avait inventé une potion à base de plantes dont la salsepareille et la gomme arabique, censée guérir de la syphilis (il avait la clientèle toute trouvée à Venise …) et la fièvre jaune. Il avait écrit aussi un ouvrage savant expliquant comment vivre 120 ans (il vécut 84 ans tout de même). Originellement née en 829, l’église est reconstruite après l'incendie terrible qui ravagea en 1105 les quartiers proches du Palais.

Tombant peu à peu à l'abandon, elle est refaite en 1553 par Jacopo Sansovino et ensuite Alessandro Vittoria, et consacrée en 1580 par Giulio Superchio évêque de Caorle. Dans l'église, carrée sans chapelles et assez sombre, très bien restaurée en 1990, le plafond de Palma le Jeune (apothéose de Saint Julien ou Zulian ou Giuliano), le magnifique chœur et une Piéta de G. Campagna. A l’intérieur, d'autres Palma le Jeune, et aussi Santa Croce, Zanchi, Smeraldi et Campagna, cela vaut vraiment la visite. En sortant prendre à droite la

14 Merceria San Zulian. La suivre pour se retrouver sur un grand pont (ou une demi-rue entre deux rii), c'est le ponte dei Bareteri. Sur la droite en biais, au-dessus du nizioleto 'Sottoportego delle acque' (nozioleto = panneau, le mot veut dire "lingette blanche") se trouve le

15 Casino Venier, siège de l'Alliance Française. Ponte dei Bareteri 4939 Lun-Ven 09:00-13:00, 15:00-18:00. Pour y entrer, passer le pont, descendre et prendre à droite, c'est la première porte à gauche sous les colonnes du rio. Le Casino Venier date de 1750, il a conservé ses stucs et ses fresques. Ce Casino (petite maison) était le salon d'Elena Priuli, l'érudite femme du Procurateur Venier, où, après une soirée, discutaient les nobles vénitiens (ils y jouaient aussi des sommes énormes, et rencontraient des courtisanes aussi). Un des carreaux du sol de la salle de musique au 1er étage cache un trou situé au-dessus de l'entrée, permettant de voir à son insu le visiteur pénétrant dans le casino pour s'assurer de ses bonnes intentions. Les musiciens étaient cachés derrière des grilles en bois doré près du plafond. A droite (le bureau de l'Alliance Française, on peut voir le Liago, petit balcon en fer forgé avec les armes des Venier (on le voit mieux du pont). Dans la salle à manger, on peut voir les fresques et des décorations originales. Il y avait vers 1750 près de 120 casini. Le Casino Venier a été restauré en 1992, puis en 2013. REF VIS 25, CM 80. Quitter le casino à gauche dans le Sottoportego de le Acque, puis tourner à gauche (Calle de le Acque après le pont).

16 A la sortie de l'autre sottoportego de le Acque, ne pas continuer tout droit mais tourner à gauche (au numéro 4987) dans une ruelle sombre (Ramo Calle de Mezzo), tout droit, ignorer le premier carrefour avec une autre ruelle aussi étroite, on croise ensuite la Merceria. La prendre à droite pour aller à l'arrière de l'église San Salvador. Une très belle Vierge à l'Enfant, placée très haut contre un pan de mur très sombre et étroit a une histoire : en 1492, un énorme incendie ravagea les quartiers entre Santa Maria Formosa et la Spadaria, mais les flammes s'arrêtèrent à ce capitello. Le feu recommença en mars 1509 et de nouveau épargna la Vierge. Revenir au même croisement et passer à droite, au 4862, pour entrer dans la

17 Calle delle Ballote très étroite, (les Ballote étaient les petites boules utilisées pour élire le Doge au Palais). On traverse le rio San Salvador par le Ponte de le (delle) Ballote, toujours tout droit Calle dei Monti, (on croise la Calle dei Fabbri encombrée) puis Ramo de la Malvasia (étroite), au bout, à droite dans Calle de Redivo sinueuse.

Au bout (après un pont aérien entre les étages de la rue), on tourne à droite, puis tout droit, on croise Calle del Magazen, toujours tout droit et on arrive au

18 Campo San Luca. Ici c'est (soi-disant !) le centre géographique de Venise, exactement sur le socle en marbre du mât rouge.

Sur ce socle on peut voir les emblèmes des Confréries della Carita et des Peintres (ces confréries ont participé à massacrer les restes de conjurés de Tiepolo en 1310). REF VIS 29, EDV 274. Prendre Calle del Forno (angle de l'UniCredit), au bout on arrive, sur la droite au

19 Corte del Teatro. La façade arrière du théâtre montre, en hauteur, une tête de femme en marbre. L’histoire : une vieille femme avare cachait son trésor dans une redingote en lambeaux (ou une houppelande) au grenier. Son fils le prend pour le donner à un indigent. La vieille femme se rend compte de la disparition, et convainc son fils de retrouver le pauvre et l’échanger contre un manteau bien chaud. Le fils déguisé en mendiant parcourt la ville, retrouve le pauvre, récupère la fortune. Sa mère morte, il ouvre une pharmacie et à l’arrière y place le buste de sa mère avec lui à ses pieds. Il ne reste que la tête de cette femme. REF VIS 29 Noter aussi les armes des Bembo, des Moro et de la Scuola San Rocco dans les pierres sur la même façade. Revenir sur le campo San Luca, prendre à droite, au bout du campo sur la droite on emprunte la Salizzada San Luca, jusqu'au bout, puis à droite (mur avec conduit de cheminée jaune au fond) on arrive à

21 Rio et église San Luca. Traverser par le ponte del teatro, prendre à droite le Sottoportego delle Muneghe, puis à gauche (Calle de le Muneghe), qui se coude à droite, et on arrive au


22 Corte Sant'Andrea. Sympa et calme ce corte, un puits un arbre, et des maisons. On continue par la ruelle sur la gauche, tout droit (on passe Ramo Contarini) calle Sant'Andrea, et au fond, on tourne à droite dans Salizzada della chiesa o del teatro (maisons, Vierges dans les murs), on voit l'église, et on se retrouve

23 Campo San Beneto et Palazzo Fortuny. 10:00 18:00 fermé mardi. Ce campo est souvent désert, pas d'arbres, juste un puits, une placette surélevée, mais le silence minéral vous prend aux tripes. Quant au Palazzo Fortuny (ancien palais des Pesaro), il abrite aux étages élevés des œuvres modernes (Tapiès), mais au moins son premier étage est préservé avec l'appartement de Mariano Fortuny y Madrazo, peintre, créateurs de tissus (les fameuses robes de soie, plissées et ondoyantes pour les actrices), inventeur (éclairages de théâtres, physicien et chimiste), et décorateur de théâtre (entre autres passions, dont les voyages et la photographie, 1871-1949). La visite est intéressante et on peut si on aime aller aux étages. REF EDV 272 GV94, WE46, CM 87. En sortant du palazzo, prendre à droite puis à droite dans l'étroite Calle Pesaro (on longe le palais et on découvre son aspect délabré malgré les rénovations incessantes.

(d) Te amo Mandola Rio terà della Mandola, 3795

Traverser le rio par le Ponte Michiel (joli parapet en fer forgé et petits jardins sympa visibles du pont), tout droit, et on tourne à gauche sur la

24 Calle dei Avvocati, qui nous mène rapidement à

25 Campo Sant'Angelo. Grand campo avec l'église sur la droite. REF EDV 269 Tout de suite sur la droite, le palais Trevisan Pisani avec ses balcons.

En face de l'autre côté à gauche, le magnifique palazzo Duodo avec ses fenêtres gothiques blanches sur la façade ocre clair.

Traverser vers la droite, aller au flanc de l'église et du rio San Stefano et voir le canal REF VIS 47 qui passe sous l'église et juste en-dessous du maître-autel.

26 San Stefano. Eglise Chorus, Lun-Sam 10:00 17:00. On l'atteint en prenant la calle dei Frati sur la gauche (depuis le canal souterrain). Créée au 13ème siècle par des ermites augustiniens, elle est rebâtie au 14ème, puis rénovée en gothique.

On admirera la voûte de bois en coque inversée, les murs en briques rose et blanc en losanges, dans la sacristie de beaux tableaux de Gaspare Diziani, une Dernière Cène et le Lavement des pieds du Tintoret (1579), et deux Vivarini (1475). REF JCS-SanMarco-SanStefano, EDV 267. En sortant partir à gauche pour le

27 Campo San Stefano, tout en longueur, biscornu. Au centre, statue de Nicolo Tommaseo qui mena avec Manin l'insurrection contre les Autrichiens en 1848. (on y revient dans la deuxième balade dans San Marco).

(e ) Cafe San Stefano au 2797, tramezzini panini plats

Depuis la statue se diriger vers le puits sur la gauche après le café, et scruter à partir de la pharmacie le sol pour découvrir les

28 Traces rondes d'usure des pavés, dues aux pieds des chaudrons servant à fabriquer la Thériaque (potion magique de Venise, à base d'ingrédients aussi secrets que dégoutants, sensée guérir de tous les maux et en particulier de la syphilis qui sévissait ici à cause des mœurs douteux et des 10000 prostituées ayant pignon sur rue). La Thériaque était fortement encadrée, seuls certains pharmaciens pouvaient la fabriquer et les contrôles étaient très stricts. Le campo, où se déroulaient des courses de taureaux jusqu'en 1800, était le lieu de rencontre privilégié des Nobles, et de nombreux palais l'entourent. Depuis le campo on peut en allant vers l’est aller voir le campo San Maurizio, carré, avec souvent des marchés de brocante, et l’église (désaffectée).

29 Le palazzo Loredan. (la façade nord de Loredan et à droite le palazzo Lezze, gothique en briques aux deux balcons) Plus au sud du campo, le palais est tout blanc sur sa façade en pierre d'Istrie et ocre sur le flanc du campo, un peu en saillie sur le côté droit du campo (en venant de l'église),

C'est le siège de l'Académie des Sciences des Lettres et des Arts (mélange de Scarpagnino et de Palladio). La Biennale y fait son nid et on peut alors le visiter. (l'entrée est pleine de bustes célèbres, en particulier Catherine Cornaro).

En face, le palazzo Morosini (derrière les traces des chaudrons de Thériaque (à droite du café aux parasols jaunes) avec son entrée décalée et au-dessus de la porte les trophées du plus célèbre General da Mar, surnommé le Péloponésiaque (guerre de Candie, reconquête de la Grèce, etc) et devenu Doge ensuite en 1688. Ce palais est la réunion de 2 maisons, une est un peu cachée à droite derrière l'autre (d'où la porte décalée et un seconde entrée située plus loin sur le campo Pisani).

30 Le palazzo Pisani, sur le campiello éponyme (aller presque au bout du palais Loredan et tourner à gauche pour le campiello) (le Conservatoire de musique). On peut s'aventurer sur la droite par la porte et atteindre l'intérieur et le palais Barbaro, les grilles sont parfois ouvertes. Revenir sur campo San Stefano, et voir en face à gauche l'ex-église San Vidal. En sortant, prendre le portail du jardin du

31 Palazzo Cavalli Franchetti (c'est un bâtiment public de l'Académie des Sciences des Lettres et des Arts, avec des salles de congrès et d'exposition, visité lors de la Biennale).

Ce palais a connu plusieurs propriétaires simultanés, c’est assez rare (au 15ème siècle, le second étage appartient aux Gussoni, le premier est acheté par Marino Cavalli en 1569, et cela continue avec le temps). Au 19ème, l'archiduc d'Autriche le transforme et met le confort moderne avec l'eau courante et le gaz, puis il revient au Comte de Chambord, …, qui le revend après l'indépendance de l'Italie en 1866 au Baron Franchetti qui le rénove totalement.

En 1922 le palais est acheté par l'institut de crédit pour la rénovation de Venise, on aménage au 2ème étage la splendide salle de lecture en lambris et bois précieux, voir l'excellent article si on est passionné par ce palais :

http://oliaklodvenitiens.wordpress.com/2014/01/28/palazzo-cavalli-franchetti-gussoni-2eme-partie/

On ressort par le jardin vers le Campiello San Vidal, (San Vidal est intéressante à voir mais elle est désacralisée et contient des vendeurs de musiques vénitiennes) et on arrive doucement en regardant à droite et à gauche les jardins, le Canal, au

32 Ponte delle Accademia. Un peu d'histoire pour terminer cette journée chargée. Le premier pont (il y en a 4 sur le Canal mais jusqu'au milieu du 19ème siècle il n'y en avait qu'un, le Rialto) fut monté par les Autrichiens en 1854, et un deuxième pont, en bois mais considéré comme provisoire, fut construit en 1933. Ce pont est resté provisoire … Mais il est utile et en plus offre des vues splendides sur le Canal, la Salute, et les magnifiques palais tout proches. Il est restauré fortement à partir de 2015.

FIN DE L'ITINERAIRE